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ESWAT

Section Test.


ESWAT : Cyber Police
14/07/1990
Edité par Sega
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ESWAT : City Under Siege
13/07/1990
Edité par Sega
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ESWAT : City Under Siege
??/??/1990
Edité par Sega
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Console: Sega Megadrive
Genre:Action
Développeur: Sega
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Arcade- Sega Master System-

Photo de la boite de ESWAT
ESWAT, capture d'écran ESWAT, capture d'écran ESWAT, capture d'écran
Faisant partie des tout premiers titres disponibles pour la Megadrive lors de sa commercialisation en Europe, Eswat fut avant tout un jeu d'arcade sorti en 1989 au Japon et adapté sur Master System quelques mois plus tard, soit début 1990. Si la déclinaison 8 bits reprenait les bases de la version l'ayant inspirée, la mouture Megadrive prit le parti de s'éloigner totalement de ses aînées en offrant une aventure inédite. Ceux ayant déjà eu l'occasion de croiser la borne dans une salle enfumée s'accorderont à dire que cela n'est pas un mal, celle-ci n'ayant pas connu un succès phénoménal. J'ajouterai pour ma part que cet opus Megadrive fait beaucoup mieux dans bien des domaines. Décryptage d'une renaissance...

EYE EYE EYE, j'ai mal …

Comme souvent à cette époque, le scénario faisant office de simple prétexte à l'action se résume en quelques lignes. Vous incarnez un super flic capable, à l'instar de Robocop, de revêtir une armure cybernétique. Votre mission ? Protéger les innocents et combattre le crime. Cela tombe bien, puisqu'une nouvelle organisation criminelle répondant au nom de E.Y.E. sème la terreur en ville depuis quelque temps, louant les services de sbires tous plus infâmes les uns que les autres. C'est donc tout logiquement que vous vous mettez en quête du leader de ce groupe afin d'éradiquer la menace en vous attaquant directement à sa tête pensante. A la toute fin du jeu, juste après avoir achevé le redoutable boss, vous découvrirez que celui-ci n'était autre qu'un robot ayant pris l'apparence d'un humain, avec pour but ultime de reproduire l'armure Eswat et d'utiliser sa technologie pour concevoir une armée de droïdes à sa solde. Les mauvaises langues parmi vous argueront que les scénarios des beat'em all ou run&gun de l'époque en arcade ne proposaient guère mieux scénaristiquement parlant, et elles auront raison. Peut être aurions-nous toutefois apprécié un développement un peu plus conséquent du scénario au sein du jeu en lui-même, la notice et le générique de fin étant les seuls éléments nous éclairant sur les tenants et aboutissants de notre quête.

La page de présentation nous montre notre armure, détaillant au passage ses différentes capacités. S'ensuit l'écran titre avec en prime une grosse voix grave criant ledit titre, cédant la place au menu offrant de débuter l'aventure ou d'explorer les options. Vous y trouverez le choix du degré de difficulté (de Easy à Hard), la configuration des touches (A pour sélectionner les armes, B pour tirer et C pour sauter), un soundtest ou encore le paramétrage du nombre de vies disponibles en début de partie. Au commencement de chaque niveau, une fiche signalétique fait apparaître votre avatar virtuel en version humaine ou robotisée, vous informant ainsi de la forme qu'il adoptera pour le stage à venir. Sur la droite, une vignette vous informe sur l'identité du boss à traquer et à abattre pour passer au level suivant.

Plus Robocop que Murphie

Comme vous allez rapidement vous en apercevoir, le soft sera en grande partie basé sur la forme robotisée de notre héros. Celui-ci ne s'attaquera à ses adversaires sans son armure que dans les deux premiers stages, les six suivants le mettant en scène dans sa version robotique. Un rapide calcul vous apprendra par conséquent que l'aventure compte un total de huit niveaux.

Eswat est ce que l'on appelle un run & gun, comprenez par là qu'il s'agit d'un savant mélange entre jeu de plates-formes et shoot'em up, à la manière d'un Rolling Thunder ou Shinobi. La déclinaison Arcade proposait un titre très simple dans son déroulement, sans grande variété dans des niveaux délaissant totalement le côté labyrinthique et s'enrichissant seulement de quelques plates-formes. A ce titre, cette mouture était presque comparable à Dragon Ninja, pour les connaisseurs. Ici, les niveaux ont le mérite d'être beaucoup plus variés en offrant de véritables dédales à explorer et des séquences de plates-formes à part entière. En cela, il se rapproche fortement d'un Revenge of Shinobi sévissant d'ailleurs sur la même console. Cette variété se retrouve également dans les situations rencontrées, renouvelant ainsi constamment l'expérience de jeu. Prenons l'exemple du second niveau se déroulant dans la prison. Vous devrez trouver la sortie à l'aide d'une sorte d'ascenseur multidirectionnel, et sauter dans des cellules dont les barreaux seront brisés. Le stage quatre, quant à lui, vous opposera à une gelée acide qu'il faudra sans cesse repousser sous peine de subir un sort pire que la noyade. Un bien joli cadeau offert par ce savant fou faisant d'ailleurs office de boss. Le labyrinthique cinquième niveau est prétexte à des pièges retors, valorisant grandement l'utilisation du jetpack. Stoppons là l'énumération, retenez juste que les développeurs se sont efforcés d'apporter un peu de fraîcheur à chaque stage, proposant même des boss souvent énormes et toujours bien conçus. Le dernier d'entre-eux en devient finalement presque décevant, en comparaison du reste...

En matière de gameplay, le titre a pour atout d'être toute de suite accessible. Vous ne manquerez pas de noter, en visionnant les diverses captures d'écran accompagnant cet article, la présence d'une barre composée de rectangles en bas de l'écran. Celle-ci se remplira au fur et à mesure que vous ramasserez des armes entre lesquelles vous pourrez alterner à votre guise, comme dans un bon vieux shoot'em up. « Shoot » correspond au tir de base, simple et peu puissant, « Super » n'est autre que la version upgradée de ce dernier, « RL » pour Rocket Launcher donc un lance-roquettes, « PC » pour Power Charger (c'est là une supposition de ma part...) qui lance des boules d'énergie tout en autorisant le tir chargé par un appui long, et enfin « Fire » qui est en réalité la « bombe » du jeu. Une fois celle-ci déclenchée, vous activez un lance-flammes qui détruit tout sur votre passage, et c'est donc tout logiquement que ce redoutable atout ne peut être utilisé qu'une seule fois. Notez enfin qu'en cas de mort, vous perdrez l'arme que vous étiez en train d'utiliser, vous obligeant à la retrouver par la suite.

Votre personnage peut tirer en sautant, viser en hauteur, bondir plus haut en maintenant pressée la touche « haut » suffisamment longtemps, et aura même l'opportunité d'utiliser un jetpack dans sa forme robotique. Ce dernier dispose d'une jauge se vidant rapidement, et présente en haut de l'écran. Cet indicateur se recharge petit à petit au fil du temps, ou totalement et de manière instantanée si vous atteignez une plate-forme de recharge prévue à cet effet. L'action ne souffre d'aucun temps mort, vous obligeant à sauter dans tous les coins, tirant sur des ennemis arrivant de tous les côtés, tout en vous baissant pour éviter leurs tirs ou en utilisant le jetpack afin d'atteindre des plates-formes autrement inaccessibles. Bref, de l'action nerveuse et intense, caractéristique de base de tout bon run & gun qui se respecte...

Va te faire huiler ! (réplique culte du film Robocop)

Techniquement parlant Eswat n'atteint jamais des sommets. Le jeu démarre d'ailleurs très mal avec un premier niveau tout en teinte violette, des décors fadasses et un flic humain doté d'une démarche abominable. Sur le coup, il est légitime de penser que le reste de l'aventure ne va pas voler bien haut. Fort heureusement, les niveaux suivants se montreront nettement plus créatifs. Sans être au niveau d'un Revenge of Shinobi pourtant commercialisé une année auparavant, et sans avoir la finesse d'un Rolling Thunder 2, Eswat propose toutefois quelques environnements des plus réussis comme les niveaux du laboratoire ou de la prison. D'autres auraient cependant mérité plus de cachet, en témoignent les affreuses chutes d'eau présentes dans les égouts. Quelques scrollings différentiels n'auraient en outre pas été du luxe pour donner un peu de profondeur aux décors qui en manquent parfois cruellement. Notons toutefois que la version Arcade est nettement moins aboutie techniquement, chose suffisamment rare pour mériter d'être signalée. Un simple coup d’œil sur les graphismes de la borne d'origine vous fera prendre conscience de l'énorme travail réalisé par les développeurs qui ont totalement revu leur copie.

Les sprites sont quant à eux de taille appréciable, permettant ainsi d'identifier parfaitement chaque protagoniste. Une mention spéciale pour le savant fou, qui est certainement le boss le plus réussi auquel vous aurez à faire face. Dommage toutefois que l'animation du héros et de ses adversaires n'ait pas bénéficié d'un meilleur découpage. Sur ce point précis, la mouture Arcade est largement supérieure. Le plus gros problème du jeu vient finalement du sévère manque de charisme de notre héros, quelle que soit sa forme. On ne s'identifie finalement jamais vraiment au personnage qui manque de relief ou d'envergure. Jetez un coup d’œil aux héros d'un Streets of Rage ou d'un Shinobi, et vous prendrez rapidement conscience de ce qui manque à Eswat. Sur le plan purement technique en revanche, le soft fait carton plein en n'occasionnant jamais le moindre ralentissement et en ne laissant poindre que quelques très rares disparitions hasardeuses de pixels. Un véritable exploit en soi, surtout dans un mode Hard où les ennemis et tirs sont beaucoup plus nombreux...

Sur le plan musical enfin, on reconnaît parfaitement la patte des années 90 avec ses sons métalliques type guitare électrique issus d'un bon vieux synthétiseur. Les sonorités ont le mérite de coller parfaitement à l'action, mais ne resteront pas pour autant gravées dans les mémoires. J'ai d'ailleurs, à l'occasion de ce test, redécouvert certains morceaux dont je ne me souvenais absolument plus.vv

Conclusion

Si l'on compare Eswat Megadrive à son homologue Arcade, le titre mérite une sacrée bonne note tant le jeu 16 bits est meilleur sur tous les points, animation des personnages et voix digitalisées mises à part. Disposant d'une très bonne ambiance, de niveaux bien construits avec une difficulté qui va crescendo, Eswat ne souffre finalement que de la comparaison avec des jeux comme Shinobi, Rolling Thunder 2 ou dans un autre registre les Streets of Rage. Il ne lui manque pas grand chose pour se hisser au sommet, une technique peut être un peu plus travaillée encore, surtout au niveau des décors et de la bande son, un challenge un poil plus relevé, du charisme pour notre héros et pourquoi pas un mode deux joueurs. Il n'en reste pas moins que l'on s'amuse finalement beaucoup sur ce titre qui mérite votre curiosité et qui m'a toujours fait passer un bon moment sur ma console.


VERDICT : 13/20


Article publié le 28/02/2015 Jeu testé par Slaine