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Tintin au Tibet

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Sortie US non communiquée
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Tintin au Tibet
14/12/1995
Edité par Infogrames
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Action
Développeur: Infogrames
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Game Boy- PC- Sega Game Gear- Sega Megadrive-
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Tintin au Tibet
Tintin au Tibet, capture d'écran Tintin au Tibet, capture d'écran Tintin au Tibet, capture d'écran
On fait toujours beaucoup de bruit avec les adaptations vidéoludiques de comics ou autres mangas. Difficile en effet, à moins d’habiter sur Mars, de passer à côté de la sortie d’un jeu estampillé Spiderman, Dragon Ball Z ou Naruto. Cependant, certaines BD européennes triées sur le volet ont-elles aussi eu droit à l’époque à des adaptations sur les consoles 16 bits notamment. On pourrait citer Lucky Luke, Asterix, les Schtroumpfs ou encore Tintin. C’est cette dernière franchise qui nous intéresse aujourd’hui, avec le jeu tiré du 19ème tome de la BD culte d’Hergé, à savoir Tintin au Tibet.

Scénario (17/20)

Le jeu suit donc grosso-modo la progression de la bande dessinée, en vous propulsant au fin fond du Népal pour porter secours à Tchang. En effet, notre héros apprend que son ami a eu un accident d’avion en venant le voir, et que l’appareil se serait écrasé dans les montagnes. Peu de temps après avoir appris cette terrible nouvelle dans les journaux, le plus célèbre des reporters fait un rêve dans lequel il voit le jeune Chinois lui demander de l’aide. Convaincu que ce dernier est toujours en vie, Tintin part à sa recherche accompagné du Capitaine Haddock. Le premier niveau du jeu relate la rencontre des deux amis décrite dans l’album « Le Lotus Bleu », pour ensuite entrer dans le vif du sujet. La scénarisation à base de vignettes de BD et de dialogues avec différents personnages s’avèrera bien vite d’une efficacité remarquable et d’une fidélité tout aussi fantastique.

Durée de vie (13/20)

Vous serez donc amené à visiter quatorze niveaux reprenant les lieux clé de la BD : fleuve du Yang Tsé Kiang, Château de Moulinsart, montagnes enneigées du Tibet, grotte du Yéti… La progression d’effectue à la manière d’un jeu d’action basé sur l’esquive. En effet, les sources de danger diverses et variées mettront votre concentration à rude épreuve, puisque la mort pourra venir de nombreuses sources différentes : gamins courant dans la rue, paquets ou pots de fleurs balancés par la fenêtre, cyclistes négligents, vapeur mortelle, avalanches, ou tout simplement un trou dans le sol… Passer au travers des mailles du filet tiendra donc du miracle, d’autant que quatre coups seulement vous suffiront pour perdre une vie. Avancer dans le jeu nécessitera donc une prudence extrême et une attention de tous les instants puisque chaque élément du décor représentera un danger potentiel. Pas question de foncer tête baissée donc. Le problème, c’est que cette prudence sera rendue délicate du fait de la présence d’un chronomètre vous faisant perdre une vie s’il arrive à zéro avant la fin du stage. Globalement, la difficulté est donc extrêmement mal gérée et c’est fort dommage. En effet, compte tenu du nombre de niveau, la durée de vie aurait été tout à fait acceptable sans ce challenge trop élevé qui fera très vite abandonner l’aventure à nombre d’entre vous. Bon point cependant : la présence d’un système de mots de passe vous permettant de reprendre votre progression en cas de game over. Hélas, ces mots de passe ne vous seront donnés que tous les quatre niveaux, rendant leur utilisation assez frustrante.

Gameplay (15/20)

Passons à présent à l’aspect le plus déroutant du jeu, à savoir le gameplay. J’avoue avoir du mal à classifier ce jeu dans un genre précis puisque, si l’action semble prédominer compte tenu de la proximité perpétuelle du danger, la découverte des différentes touches soulève une interrogation de taille. Voyez plutôt : une touche pour courir et une touche pour sauter (sauts bien peu comparables à celui d’un Mario). La réaction s’impose d’elle-même : quid de la touche d’attaque ?! Ne la cherchez pas, puisqu’elle n’existe pas. En effet, le gameplay complet de Tintin au Tibet est basé sur l’esquive du danger et non sur l’affrontement. A chaque menace correspondra son mode d’esquive. Par exemple, vous devrez sauter par-dessus les paquets roulant par terre, ce qui sera impossible pour éviter la course des enfants (trop hauts). Du coup, une simple pression sur la touche bas et hop, vous vous retrouvez au premier plan évitant ainsi le choc meurtrier. Chaque danger vous obligera donc à une rapide réflexion pour choisir la bonne tactique d’esquive. En cas d’échec, votre barre de vie se réduira d’un quart. Rassurez vous cependant car vous pourrez récupérer de la vie via le ramassage de pommes disséminées dans les niveaux. A cet aspect du jeu se rajoutera un soupçon d’aventure/réflexion puisqu’il ne sera pas rare que vous deviez vous creuser les méninges pour faire avancer l’histoire. Vous devrez ainsi fréquemment aider des personnes, ou bien déplacer des objets pour débloquer la progression de l’aventure. Pour résoudre ces énigmes, une discussion avec les PNJ sera bien souvent indispensable puisqu’ils vous offriront de précieux indices à cette fin. Bref, un gameplay assez étrange qui pourra paraître d’une pauvreté affligeante pour ceux n’ayant pas lu l’album d’Hergé. Pour les autres, le fait que cela consiste en un choix des développeurs sera incontestable. En effet, Tintin au Tibet est l’un des rares épisodes dans lequel notre héros ne se bat contre aucun ennemi. Aucun Rastapopoulos, Sponz ou autres Alan : ici, le seul ennemi est le froid risquant de tuer Tchang. Dans ces conditions, donner à Tintin la capacité de tuer d’innocents piétons, cyclistes et gamins dont le seul crime est de ne pas regarder devant eux aurait constitué un grave anachronisme par rapport à la bande dessinée.

Réalisation (19/20)

Et cette fidélité figurait incontestablement tout en haut du cahier des charges des développeurs, puisque l’aspect graphique époustouflant vous donnera réellement l’impression que le jeu est lui aussi né de la plume de l’auteur belge. Vous aurez ainsi droit à un rendu extrêmement proche de celui de la BD avec des dessins et un choix des couleurs plus que judicieux, ainsi qu’un personnage changeant de vêtements selon le niveau. Difficile de ne pas se sentir immergé tout de suite dans les aventure du petit reporter, d’autant que les cut-scenes sous forme de vignettes renforceront un peu plus encore cette identité graphique. Côté décors, c’est avec une joie non dissimulée que l’on redécouvrira les lieux de l’album dont est tiré le jeu, avec un château de Moulinsart plus vrai que nature. Enfin, l’animation du héros ne souffre d’aucune faiblesse et fait elle aussi preuve d’une grande fidélité envers les dessins animés tirés de l’œuvre d’Hergé. Bref, un sans faute techniquement parlant pour ce Tintin au Tibet. Certains pourront reprocher une modélisation des personnages un peu simpliste mais n’est pas cela la principale caractéristique du style artistique du dessinateur ?

Bande son (16/20)

Côté son enfin, chaque niveau sera un véritable déluge de bruitages en tous genres. En effet, chaque mouvement du décor donnera lieu à un effet sonore différent d’où un panel de sons d’une grande diversité. Les musiques rythmeront quant à elles parfaitement votre progression et s’avéreront aussi variées qu’adaptées aux niveaux auxquels elles seront assignées. L’ultime joie eut été de pouvoir profiter des voix des personnages mais n’oublions pas que le jeu est sorti sur une console 16 bits…

Conclusion (16/20)

Tintin au Tibet s’impose comme une référence pour tous les fans de l’œuvre d’Hergé. Provoquant une immersion immédiate dans l’univers de Tintin par sa réalisation sans faille, il pêchera tout de même par une difficulté mal dosée et un gameplay pouvant en dérouter plus d’un. Carton plein pour Infogrammes qui offre ici un bien bel hommage au défunt dessinateur Belge. A réserver cependant aux fans de la BD…


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par Manuwaza