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Sparkster

Section Test.


Sparkster
15/09/1994
Edité par Konami
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Sparkster
??/10/1994
Edité par Konami
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Sparkster
??/??/1994
Edité par Konami
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Konami
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Super Nes

Photo de la boite de Sparkster
Sparkster, capture d'écran Sparkster, capture d'écran Sparkster, capture d'écran
Une fois n'est pas coutume, Konami a gâté tous les Megadrivers en 1993 en leur offrant Rocket Knight Adventures, contant les déboires d'un petit marsupial se mesurant à une grande organisation maléfique pour le bien des siens. Or à cette époque, l'éditeur était plutôt connu pour faire les beaux jours de la Super Nintendo, cela n'a pas échappé aux observateurs de l'époque. C'est certainement pour cette raison que la firme a décidé (en 1994) de rectifier le tir en développant un épisode exclusif à la 16 bits de Big-N, avec en directeur de la programmation Hideo Ueda qui a participé à la création d'un petit shoot them up nommé Axelay, rien que ça. Petite remarque, ce « Sparkster » est à différencier de « Sparkster : Rocket Knight Adventures 2 » sorti sur Megadrive la même année. Ces deux jeux sont en effet différents sur des points assez nombreux pour être tous deux considérés comme des épisodes à part entière.

Histoire

Le royaume d'Eginasem, un paisible havre de paix pour nos amis les opposums est menacé. L'armée de Lioness, essentiellement composée de chiens vêtus de violet est en effet à l’œuvre pour semer la zizanie et organiser le kidnapping de la princesse Flora, enlevée sous les yeux de Sparkster, le héros de l'aventure. Le maléfique Axel Gear, un « rocket knight » tout comme Sparkster, est également de la partie pour aider l'armée à s'emparer du pouvoir. L'histoire, un poil cliché, a le mérite d'être bien explicitée au long de l'aventure au travers de cutscenes assez sympathiques et parfois comiques, grâce notamment à des ennemis farfelus et un peu simples d'esprit. Fort heureusement, ce n'est pas dans le scénario que le jeu puise sa plus grande force, mais plutôt dans son gameplay. Ça tombe bien, on y arrive !

Gameplay

Nous voilà au cœur de ce qui fait l'attrait principal du jeu. En effet, la maniabilité de Sparkster, initiée dans le premier opus sur Megadrive, brise certains principes, certains codes pour élargir les possibilités de déplacement et d'appréhension de l'environnement. En premier lieu, Sparkster apparaît comme un jeu de plates-formes tout ce qu'il y a de plus conventionnel comme il en existe une pléiade sur le support. Vous vous doutez cependant que ce n'est absolument pas le cas vu que je tourne autour du pot depuis maintenant quelques lignes histoire de vous faire bouillir d'impatience. Sans attendre davantage, sachez pour commencer que si notre héros peut se déplacer de gauche à droite, sauter, frapper avec son épée, notez qu'il sera possible de vous propulser dans les airs tel un Boba Fett en herbe grâce à un dispositif accroché dans votre dos, une sorte de jet-pack à l'autonomie certes réduite mais à l'utilisation illimitée. Son usage est très simple, il suffira de presser le bouton de frappe, d'attendre que votre jauge de puissance monte et dès lors, libre à vous de lâcher la touche quand bon vous semble pour vous envoyer en l'air plus ou moins loin (selon le niveau de votre jauge au moment du relâchement du bouton de frappe) et ceci dans n'importe quelle direction (diagonales y compris) afin d'éviter un piège, d'atteindre une plate-forme, détruire un ennemi, attraper un bonus ou que sais-je encore. L'intérêt de cette attaque est qu'elle vous propulse à la vitesse de l'éclair où vous le souhaitez et vous rend quasi invulnérable durant un court instant, mais son point faible réside dans le fait qu'une fois le jet-pack actionné, impossible de faire machine arrière. Les flaques de lave ou encore les ravins seront là pour vous rappeler de ne l'utiliser qu'à bon escient!

Notons au passage que les boutons de tranche L et R serviront respectivement à effectuer une petite attaque-cabriole à gauche ou à droite, ce qui vous permettra d'esquiver, d'attaquer ou au pire de vous déplacer rapidement sur l'un ou l'autre des côtés. Attention cependant aux excès! Si vous martelez ce bouton plusieurs fois d'affilée, votre personnage s'immobilisera quelques instants en manifestant qu'il a le tournis, détail amusant et qui empêche l'utilisation excessive de cette technique (comme le système de « tilt » sur un flipper).

En ce qui concerne le gameplay, il est bon de noter que les petits gars de chez Konami se sont amusés à singer le hérisson bleu de chez Sega en lui permettant dans certains stages d'emprunter des tuyaux à une allure folle, ce qui rappelle notamment le second level de Sonic 2 : Chemical Plant Zone.

Durant votre aventure, vous remarquerez que vous n'évoluerez pas seulement sur des sols ou autres plates-formes. Certaines sections de stages auront recours à la queue de Sparkster (non ce n'est pas un jeu 18+), afin de vous accrocher sur de longs tuyaux (non, toujours pas 18+) puis d'évoluer le long de ceux-ci, en tenant compte du fait qu'ils sont très glissants et que vous aurez vite fait de perdre pied (enfin perdre queue) en tombant lamentablement dans un gouffre, une flaque de magma, ou bien dans un rouleau compresseur qui donne d'ailleurs lieu à une très jolie mort (à essayer au moins une fois). Ces sections permettent, grâce à cette difficulté liée à l'inertie et à la gravité naturelle de l'environnement, de rendre le soft particulièrement savoureux et c'est aussi en cela qu'il se démarque de la concurrence sans pour autant dénaturer le genre dont il fait partie. Mieux encore, il le sublime! À ce titre, je peux aborder le sujet du cinquième stage (celui qui se déroule dans une pyramide), qui est, en termes de dépaysement, vraiment très déstabilisant car le jeu prendra un malin plaisir à prendre possession de votre manette et chambouler toute votre configuration (à certains endroits uniquement) pour perturber votre progression en changeant les directions ainsi que les boutons de saut et de frappe.

Pour vous aider à survivre dans ce monde de fous, des items joncheront le chemin : des cristaux qui, tout comme les sempiternelles pièces de Mario, vous donneront une vie supplémentaire toutes les cent unités récoltées. Aussi, de l'énergie représentée sous forme de fruits qui vous revigoreront plus ou moins selon celui récupéré.

Réalisation

Konami n'est pas connu pour faire des jeux graphiquement à la ramasse, c'est certain. Ceci dit, on ne leur en demandait pas tant. Le soft est d'une netteté vraiment remarquable, les couleurs flashy, les reflets sur l'eau, les explosions et la cadence d'affichage en font un pur régal visuel. En entrant plus dans le détail, nous remarquons que le travail a certainement été poussé à son paroxysme par les programmeurs et les graphistes pour offrir un spectacle qui vous explosera vos rétines tellement que c'est trop beau de la mort qui tue. Par exemple, dès le premier stage, vous rencontrerez de petits tas de pierres totalement inoffensifs... trop inoffensifs pour être réels. Eh bien au fil du niveau, certains de ces tas de pierres se déformeront façon morphing super fluide vraiment hallucinant de réalisme pour se transformer en un ennemi qui vous sautera dessus dès son morphing achevé. Cette simple animation m'a vraiment fait comprendre que la Super Nintendo en a sous le capot et c'est (peut-être) grâce à des petits détails comme celui-ci qu'elle se démarque de sa concurrente de l'époque. Sans entrer dans le débat (et cela reste un avis personnel), le Sparkster sur la machine de Nintendo a une plastique beaucoup plus séduisante que son homologue Megadrive.

Je vais peut-être me fâcher avec quelques lecteurs mais tant pis car il faut aborder le sujet, crever l'abcès. Qui a dit que la Super Nintendo ne pouvait pas afficher des jeux aussi rapides que Sonic? Sparkster nous prouve à travers le stage à dos d'autruche qu'elle en est capable, et fait même encore mieux que sa consœur 16 bits. Je vous vois froncer les sourcils d'ici! Non en fait j'exagère un petit peu. Konami a su contourner intelligemment les limites d'affichage de la console en réduisant le contenu des décors à son minimum afin de permettre une cadence de défilement du sol vraiment ultra rapide, et c'est pour le coup un tour de passe-passe très réussi. La même technique a été par exemple utilisée par Nintendo pour permettre à F-Zero X (1998, N64) de tourner à soixante images par seconde.

Par ailleurs, l'architecture des stages est à la mesure de l'inventivité du gameplay proposé. Les environnements sont vastes, chose obligatoire pour bien utiliser le jet-pack mis à votre disposition. Ceci dit, certains niveaux auront lieu en milieu fermé et ce sera alors dans de longs couloirs que cet accessoire vous servira, notamment quand vous devrez foncer pour éviter de vous faire submerger par une grosse vague de flotte, façon Bruce Willis dans Die Hard 3 à l'intérieur de l'aqueduc!

Pour parler concrètement, les différents environnements du jeu sont jolis et forcément vastes comme vu plus haut. Variés, jamais répétitifs ils se parcourent avec plaisir. A travers une forêt, un vaisseau, un désert de sable entre autres, le tout est vraiment cohérent et très complet, du travail très bien mené, Konami oblige!

Petit point négatif : le système de passwords complètement inutile! Au lieu de proposer un système de lettres ou de symboles simplement utilisable à l'aide d'un curseur, Konami a trouvé amusant de créer un tableau sur lequel Sparkster devra se promener pour frapper de petites cases prenant la forme d'une banane, d'une pomme ou encore d'un cristal. Vraiment pas pratique pour aller vite sans compter que l'on peut se tromper, auquel cas on doit tout recommencer. Enfin il s'agit là d'une goutte d'eau dans la mer, mais qu'est ce que ça peut être frustrant de mettre trois plombes pour un password à douze cases!

Parlons ennemis

Comme évoqué au début du test, les ennemis sont issus d'une armée de chiens habillés d'une tunique violette. Aussi burlesques soient-ils (en témoigne leur réaction démesurée quand vous les éliminez), ils n'en sont pas moins dangereux et parfois surprenants. En effet, en bons serviteurs, ils sont souvent attelés au bon fonctionnement des différents mécanismes mis en place par Lioness (le grand méchant), et il ne sera pas rare de voir une salle entière d'ennemis en train de pédaler pour faire tourner le vaisseau dans lequel le stage se déroule. Puis, une fois qu'ils vous auront repéré, ils vous sauteront dessus pour tenter de vous éliminer. Ce détail humoristique est forcément très appréciable. Outre les difficultés de rapidité d'affichage mentionnées plus haut, il est d'usage de se moquer de la SNES, incapable d'afficher des sprites aussi impressionnants que sur Neo Geo (on s'en doutait), ou bien même que sur Megadrive (oui, encore elle !). Qu'à cela ne tienne! Konami a réussi à faire péter tous les records pour nous présenter des gros boss bien impressionnants, comme rarement on en voit sur le support. Encore un tour de passe-passe? Malheureusement je ne pourrai pas argumenter sur le sujet mais il serait intéressant de savoir comment cela a été rendu possible. Le bestiaire est forcément peu varié, même si les chiens revêtent toujours des costumes aussi ridicules qu'improbables, et les boss et demi-boss auront toujours un rapport de près ou de loin avec la mécanique (souvent des robots), fortement représentée dans la franchise.

Bande-son

A l'image du splendide morphing durant le premier stage dont je vous parlais tout à l'heure, là encore Konami a mis le paquet dès les premières minutes de jeu en composant une musique super rythmée et mélodieuse (bien que je n'aime pas ce terme qui a été banalisé pour dire tout et n'importe quoi, c'est une musique « épique », qui renvoie à une sensation héroïque en fait). L'ensemble de l’œuvre est également de haute volée même si tous les autres thèmes ne sont pas aussi mémorables que le principal. Les bruitages aussi ont fait l'objet de tous les soins des sound designers de chez Konami, entre explosions, glissades, obtention d'items... très variés et de qualité optimale!

Verdict

Techniquement irréprochable, Sparkster en jette! Graphismes splendides, animation étourdissante, gameplay dynamique, bande-son du tonnerre... Konami ne s'est pas moqué des fidèles de Nintendo en leur offrant une aventure qui, à l'image du premier opus sur Megadrive, souffle un sacré courant d'air frais sur les jeux de plates-formes. Grâce à un gameplay original comme jamais, Sparkster en devient une référence de la plate-forme, restant cependant ancré dans un style particulier justement en rapport avec cette manière bien spécifique d'aborder le genre. Très généreux mais peu permissif, le jeu de Konami est à coup sûr un bon investissement.


Histoire 14/20 : Encore une histoire de conquête de territoire sur fond de vengeance personnelle, assez classique mais l'humour omniprésent permet de se défaire de cette trame un peu rasoir.

Graphismes 18/20 : Globalement pétillant, l'aspect visuel est vraiment super travaillé, très net, avec de petits effets de distorsion, de dégradés, de miroir...enfin le tout avec une animation sans faille, du très bon travail.

Gameplay 18/20 : Là encore c'est du travail de précision. Très audacieux, il permet à Sparkster de se différencier de la masse de jeux de plates-formes lambda (et non pas lambada, ce qui n'a rien à voir).

Musiques 16/20 : Dynamiques, héroïques, faussement sérieuses au vu de l'humour proposé. Atmosphère envoûtante garantie !

Durée de vie 16/20 : Une petite dizaine de stages assez longs, complets et bien fichus. Plusieurs niveaux de difficulté, une replay value intéressante !


NOTE GLOBALE 17/20

Anecdote : Un épisode est sorti sur le XBLA, PSN et Steam en Mai 2010, faisant suite à l'épisode Megadrive « Sparkster : Rocket Knight Adventures 2 ».


Article publié le 19/03/2013 Jeu testé par MaitreCoq