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Project IGI

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Project IGI : I'm Going In
15/12/2000
Edité par Eidos Interactive
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Project IGI
08/12/2000
Edité par Eidos Interactive
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Console: PC
Genre:FPS
Développeur: Innerloop Studios
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité PC

Photo de la boite de Project IGI
Project IGI, capture d'écran Project IGI, capture d'écran Project IGI, capture d'écran
Le « IGI » de Project IGI signifie « I’m Going In », ou « je fonce dedans ». Les moins avertis d’entre vous auront tôt fait d’y voir l’annonce d’un gameplay bourrin au possible, comme c’est le cas dans 90% des FPS. Mais je m’insurge, que nenni ! Project IGI est autant un FPS qu’un jeu d’infiltration, et c’est là son point fort.

Scénario (07/20)

Enchaînons donc avec son point faible, à savoir le scénario. À ce niveau, Project IGI se situe dans les 90% susnommés, c’est-à-dire qu’on y incarne un agent du SAS, David Jones, envoyé dans l’ex-URSS démanteler un réseau de trafic d’armes dirigé par Josef Priboi. Oui, tout seul, avec un couteau et une petite pétoire, puisqu’il s’agit d’une mission d’infiltration. On est tout de même en permanence accompagné de la délicieuse voix d’une espèce d’opératrice bien au chaud dans le QG, pendant qu’on crapahute dans les montagnes grisâtres de l’Europe de l’Est. L’ennemi, c’est donc l’engeance communiste, enfin russe, en fait on ne sait pas très bien. Il y a comme d’habitude une histoire de tête nucléaire, bref tous les ingrédients du techno-thriller fade sont là. Mais on s’en fiche un peu, parce que Project IGI a de nombreuses autres qualités.

Gameplay (17/20)

Premièrement, le mélange d’infiltration et de shoot est rudement chouettos. Le jeu se joue comme n’importe quel FPS de l’époque : les mouvements sont basiques, on tire avec la souris et les balles vont pile à l’endroit pointé par le viseur. En effet, si le gameplay est plutôt axé réalisme, on n’est pas dans la simulation à la Operation Flashpoint. Ainsi la balistique n’est pas gérée par exemple. Le jeu est découpé en différentes missions (au nombre de quatorze au total) dans lesquelles on est quasiment toujours seul et où il faut à chaque fois infiltrer des complexes militaires. Les objectifs à y accomplir sont relativement variés : trouver des explosifs et faire péter un bâtiment, récupérer des dossiers à un endroit précis, abattre une cible… L’une des missions demandera de couvrir au fusil sniper une escouade d’alliés attaquant un campement ennemi, c’est probablement l’un des passages les plus fun. Mais au final, il faudra la plupart du temps explorer les environnements, farfouiller un peu partout et tuer tout le monde.

Cependant, comme je le disais, Project IGI est loin d’être bourrin, d’abord parce que les ennemis sont très nombreux (leur nombre est parfois illimité !), deuxièmement parce que notre David Jones ne résistera guère qu’à deux ou trois rafales… On pourra trouver des kits de soin pour récupérer un peu de vie, mais ils sont très rares. Un petit détail assez sympathique : ces derniers se présentent sous la forme d’un pistolet-seringue qu’on brandit comme une arme et dont on doit s’injecter le produit dans le bras. Réaliste, d’autant que vider entièrement la dose demande de rester à couvert quelques temps. Le reste de l’arsenal est relativement conséquent bien que très classique : pistolets, mitraillettes, fusils à pompe, fusils de précision, explosifs… L’ensemble reste très réaliste même s’il n’y a aucune limite au nombre d’armes. Tous ces flingues permettent de parer à toutes les situations, et surtout ils sont vraiment fun à utiliser. On retiendra notamment l’arme de base, un petit MP-5 silencieux qui possède une sorte de lunette de visée réduite mais tout de même pratique quand on n’a pas encore récupéré de fusil sniper. Mais c’est bien cette dernière arme qui fait tout le sel du jeu. La distance de vue étant tout simplement faramineuse (j’y reviendrai), il est possible de descendre des ennemis à des kilomètres. L’arme étant d’une redoutable précision, son utilisation est parmi les aspects les plus jouissifs du titre. Malheureusement, ses munitions sont bien souvent réduites et il faudra les utiliser avec parcimonie.

Mais éliminer les gardes un à un ne sera pas toujours suffisant. Si l’alarme est déclenchée (elle peut être activée par un soldat ou par une caméra de surveillance qui repère le joueur pendant plus de quelques secondes), la situation se complique : certains barraquements vomissent des soldats d’élite, repérables à leur bérêt rouge et leur uniforme noir. Bien souvent, ils spawnent à l’infini depuis leur cabanon, jusqu’à ce que l’alarme soit désactivée… Il faudra donc bien faire attention aux caméras et les détruire au plus tôt. On peut également les désactiver en piratant des ordinateurs, mais ce n’est pas toujours possible. Une autre spécificité du gameplay est la relation du personnage à son environnement : certains grillages, ceux qui ne sont pas surmontés de fils barbelés, peuvent ainsi être escaladés. Monter les échelles est long et fastidieux, mais ont peut les descendre à toute vitesse en glissant. Il est également possible de glisser le long des câbles qui relient certains points, permettant ainsi d’accéder très vite à des endroits éloignés. Autre innovation, et pas des moindres, les balles tirées peuvent traverser certaines matières. Étant donné que beaucoup des bâtiments sont de simples constructions en bois, c’est assez sympathique. On prend vite l’habitude de mitrailler une porte avant de l’ouvrir, et de découvrir un ou deux cadavres derrière !

Tous ces petits aspects finissent par rendre le gameplay de Project IGI franchement captivant. Notez que la difficuté est très élevée. Si les premières missions ne posent pas trop de problèmes, on en vient vite à se demander comment il est bien possible de faire ne seraient-ce que les deux tiers du jeu. En effet, il est impossible de sauvegarder ! Pour accomplir une mission, il faut impérativement la finir d’une traite… Alors évidemment, les moins persévérants désinstalleront vite le jeu. En revanche, ceux qui veulent un peu de réalisme et de challenge seront ravis, tant cette absence rend les missions encore plus stressantes et immersives… Enfin, on aurait tout de même aimé une sauvegarde par niveau, parce que les dernières missions sont absolument horribles. Je n’ai d’ailleurs toujours pas fini le jeu ! Pour en venir aux véritables regrets, parlons un peu de l’intelligence artificielle… S’il y en a une ! Pour un jeu où la discrétion est de mise, on était en droit d’attendre un peu mieux. La plupart des gardes repèrent le joueur et le dégomment au AK-47 à deux kilomètres de distance… Mais parfois, ils ne bronchent pas quand on abat leurs camarades les uns après les autres au sniper, et ce sous leur yeux ! Leur comportement n’a donc rien de très réaliste et c’est vraiment dommage. On est très loin d’un Half-Life sur ce point…

Durée de vie (16/20)

Project IGI n’est pas très long, mais l’extrême difficulté des missions et l’absence de sauvegarde lui confèrent tout de même une très bonne longévité. Le gameplay est tellement génial qu’on n’a qu’une envie après s’être fait descendre par un sniper qu’on n’avait pas vu au bout d’une heure passée sur une mission, c’est de la recommencer ! Comptez minimum dix tentatives pour chaque niveau, mais ça peut parfois être bien plus… Patience et persévérance sont absolument indispensables pour se lancer dans ce jeu ! Mais croyez-moi, il le rend bien… Certaines missions sont tellement tripantes qu’on ira jusqu’à se les recommencer, pour le fun (on peut refaire chaque mission précédemment réussie).

Gros regret par contre, l’absence de mode multijoueur. Il avait pourtant été annoncé, mais au final, rien du tout… Vraiment dommage, parce que ça aurait pu être dément : des duels au Dragunov (le fusil sniper ultra précis) à douze kilomètres de distance, des versants entiers de montagnes infestés de mines, des gunfights dans les ruines d’un village…

Réalisation (16/20)

Les norvégiens d’Innerloop Studios en sont à leur troisième titre avec Project IGI. Leur tout premier, Joint Strike Fighter, sorti en 1997, était un simulateur de combat aérien… Une expérience qui leur a beaucoup servi dans le développement d’IGI, et plus particulièrement dans la modélisation des environnements, tout simplement gigantesques. L’aire de jeu principale, où se situent les bâtiments à infiltrer, ne s’étend généralement pas sur une très grande zone (mais parfois si), en revanche les montagnes et collines qui s’étirent tout autour ne semblent pas avoir de limites ! On peut ainsi partir vadrouiller n’importe où, et si les environnements sont alors désespérément vierges, on a tout de même l’impression de crapahuter dans un coin paumé de Russie. Évidemment, ça ne sert à rien, mais quand on jette un œil derrière soi avant de foncer dans la mission, on se retrouve face à un immense paysage complètement déprimant. La distance de vue semble infinie, ou en tout cas parfaitement réaliste. L’ambiance en sort vraiment renforcée.

Le reste des environnements est également de très bonne facture, bien que l’ensemble soit très classique. Entre camps militaires, villages en ruines, bunkers et autres infrastructures diverses (piste d’atterrissage, radar…), la variété est assurée mais on reste dans un domaine connu. Les intérieurs sont ainsi tous identiques : une table, deux chaises et un pauvre casier, quand il n’y a pas que des caisses. La modélisation des personnages est moyenne mais reste correcte, ils semblent tout de même avoir quelques balais dans le fondement et quelques modèles supplémentaires n’auraient pas été de refus… Mais dans l’ensemble, Project IGI est vraiment bien fichu, surtout qu’il n’y a aucun chargement au cours des missions…

Bande-son (16/20)

L’aspect sonore soutient parfaitement l’ambiance avec des thèmes vraiment très bons, dans une veine techno-militaire qui convient parfaitement, rappelant un peu Metal Gear Solid (sans toutefois d’envolées lyriques ou orchestrales). Les morceaux ne sont pas exceptionnellement variés mais je dois dire qu’à ce niveau, je n’ai jamais ressenti la moindre lassitude (tout comme concernant le gameplay d’ailleurs).

Conclusion (17/20)

Project IGI n’est pas un jeu très connu, c’est pourtant l’un des meilleurs shooters tactiques qu’on puisse trouver sur PC. Conservant le fun et l’immersion du FPS, mais apportant la subtilité et le réalisme de l’infiltration sans verser dans la simulation, il offre un des gameplays les plus réussis du genre. Les niveaux sont immenses, on s’éclate à dégommer des gardes au sniper et on en redemande toujours après avoir raté une mission pour la douzième fois. Tout n’est bien sûr pas parfait… Mais quand même !


Article publié le 04/08/2009 Jeu testé par Tony_Montana