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Oddworld - L Odyssee d Abe

Section Test.


Abe a Go Go
11/12/1997
Edité par GT Interactive
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Oddworld : Abe's Oddysee
31/08/1997
Edité par GT Interactive
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Oddworld : L'Odyssée d'Abe
??/10/1997
Edité par GT Interactive
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Console: Sony Playstation
Genre:Aventure
Développeur: Oddworld Inhabitants
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: PC-

Photo de la boite de Oddworld - L Odyssee d Abe
Oddworld - L Odyssee d Abe, capture d'écran Oddworld - L Odyssee d Abe, capture d'écran Oddworld - L Odyssee d Abe, capture d'écran
Oddworld, c’est l’histoire d’un pari risqué. Nous sommes en 1997 et la 2D laisse de plus en plus la place à des jeux en 3D, chose rendue possible par les extraordinaires capacités des consoles 32 bits (et plus particulièrement de la Playstation) dans ce domaine. Ce titre à contre-courant avait su, par son univers décalé et son héros haut en couleurs, conquérir le cœur des joueurs au point d’occasionner la sortie de trois suites dont deux sur consoles 128 bits. Petit retour sur le premier épisode de cette mini-saga, intitulé l’Odyssée d’Abe.

Scénario (18/20)

L’univers étant le principal atout de ce jeu, il me paraissait inévitable de ne pas commencer ce test par une petite description du background et du scénario du jeu. L’aventure se déroule sur la planète d’Oddworld qui regorge de créatures toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Ce paisible monde vivait autrefois en paix, habité par les pacifiques Mudokons, d’étranges créatures très faibles physiquement mais disposant de capacités psychiques avancées. Un jour maudit entre tous, une race d’envahisseurs du nom de Glukkons avec le maléfique Molluck à leur tête, débarqua sur la paisible planète et réduisit tous les Mudokons en esclavage. Bien vite, ils commencèrent à capturer toute la faune locale (les Scrabs, les Paramites et les Elums) pour les enfermer et les commercialiser en tant que nourriture, via l’usine de Rupture Farms. Cet odieux commerce ne dura cependant qu’un temps et les profits de Rupture Farms commencèrent à baisser de manière catastrophique, du fait de la quasi-extinction des trois races susnommées. Vous incarnez Abe, un esclave Mudokon vivant sa vie sans jamais se plaindre et qui, un soir, va bien malgré lui apprendre une terrible nouvelle. En effet, Molluck a trouvé une solution pour relancer l’activité économique de son entreprise : concevoir un nouveau plat à base de Mudokons. Effaré par cette terrible vérité, notre héros s’enfuit totalement paniqué mais se fait hélas repérer par le système de sécurité du complexe. Il va donc être traqué par les Glukkons et leurs sbires les Sligs, désireux d’empêcher Abe de révéler l’effroyable vérité à ses compatriotes.

Durée de vie (19/20)

Le jeu va donc être une fuite perpétuelle devant l’armée des Glukkons, mais également une quête pour tenter de sauver chacun des quatre vingt dix neuf Mudokons présents dans le jeu. Pour cela, Abe devra traverser la dizaine de mondes composant le jeu, et libérer tous les compatriotes qu’il rencontrera. Pour cela, vous devrez leur parler et les emmener dans un portail pour qu’enfin ces sympathiques créatures retrouvent leur liberté. Chacun des niveaux est d’une taille impressionnante et regorge de passages secrets dont la découverte représentera un défi supplémentaire. En effet, selon le nombre de Mudokons que vous serez parvenu à sauver, la fin du jeu sera totalement différente puisque vous pourrez selon les cas être accueilli en héros par vos compatriotes, ou bien finir en purée pour les Sligs. Autant vous dire que vous devrez être très prudent avec vos amis pour peu que vous souhaitiez avoir droit à un dénouement heureux pour votre odyssée. Cette dernière affirmation sera d’ailleurs d’autant plus vraie du fait de la difficulté du jeu offrant un challenge à la hauteur pour tous les joueurs. Les raisons de cet état de fait ? Le fait qu’un coup vous soit fatal et un gameplay très particulier…

Gameplay (19/20)

En effet, si le soft emprunte quelques éléments aux jeux de plates-formes traditionnels, il s’en distingue radicalement sur plusieurs points, à commencer par votre incapacité à tuer vos ennemis. Vous aurez ainsi pour seule défense la possibilité d’envouter les Sligs, les Scrabs et les Paramites. Cette possession vous sera extrêmement utile puisque vous pourrez contrôler un Slig possédé et ainsi lui faire tuer ses comparses ainsi que toute autre créature peu sympathique que vous rencontrerez. Attention toutefois car vous ne pourrez posséder vos ennemis que s’ils ne sont pas au même étage que vous. Dans le cas contraire, la seule issue pour vous en sortir vivant sera la fuite. Si faire s’entretuer vos ennemis sera bien souvent la meilleure solution, vous devrez parfois faire preuve de discrétion en marchant prudemment pour ne pas réveiller un ennemi endormi ou en utilisant le décor pour vous dissimuler. Chaque type d’ennemi aura un comportement bien spécial, et vous devrez bien les assimiler si vous souhaitez vous sortir vivant de l’aventure (par exemple, les Paramites ne vous attaqueront que s’ils sont plusieurs). Autre particularité intéressante : Abe sera en mesure de parler (et ce malgré ses lèvres cousues). Vous aurez ainsi la possibilité d’utiliser des phrases basiques (suis moi, reste ici…) vous permettant de donner des ordres aux autres Mudokons, possibilité qui vous sera indispensable si vous souhaitez en sauver ne serait ce qu’un. A noter également que notre héros aura la capacité de déclencher des ascenseurs et d’ouvrir des passages secrets en chantant, ce qui ajoutera encore davantage d’intérêt et de richesse au gameplay. Au niveau de la palette de mouvements, Abe n’a pas à rougir de la comparaison avec un certain plombier Italien dont je tairai le nom, puisque le panel de gestes restera dans la grande tradition des jeux de plates-formes classiques. Ainsi, notre héros pourra sauter, s’accroupir, se hisser, courir, marcher prudemment, actionner des leviers... Chacun de ces mouvements sera utilisé maintes et maintes fois par le joueur au cours de la partie et la combinaison de ces différents gestes vous permettra de vous sortir de n’importe quelle situation (en prenant de l’élan pour sauter ou en effectuant une roulade par exemple). Notons enfin que, à l’instar de Donkey Kong, le soft vous offrira la possibilité d’obtenir un Elum, monture qui s’avérera particulièrement utile dans certaines situations (comme par exemple pour le franchissement de certains précipices). Oddworld est donc doté d’une maniabilité originale et inspirée, en faisant un savant mélange entre jeu de plates-formes et jeu de réflexion pour le plus grand plaisir des joueurs.

Réalisation (19/20)

Graphiquement, nous avons affaire à un jeu en deux dimensions de très bonne facture. Les différents environnements sont variés et soignés et parviennent petit à petit à construire l’identité graphique d’Oddworld au fil des niveaux, par un choix des couleurs tout à fait remarquable. Cet univers enchanteur et décalé s’avèrera très vite extrêmement attachant et vous donnera, à n’en pas douter, l’envie de découvrir les épisodes suivants une fois l’aventure terminée. Le bestiaire, relativement peu varié, parviendra tout de même par son originalité à vous tenir en haleine et à ne jamais vous lasser. La modélisation des personnages ainsi que leur animation sont de toute beauté, avec des mouvements particulièrement fluides et décomposés pour notre ami Abe et ses compatriotes. Soulignons enfin l’extraordinaire qualité des cut-scenes qui seront un véritable régal pour vos petits yeux de gamer ébahis, dignes des plus grands studios d’animation comme Pixar ou Dreamworks. En bref, découvrir Oddworld amènera le joueur à penser que la 2D n’est pas morte et parvient même à être plus belle et attachante que certains jeux 3D sortis récemment.

Bande son (17/20)

Terminons enfin sur la bande son, tout aussi réussie que l’aspect visuel du jeu. En effet, si les musiques pourront être parfois considérées comme un poil trop courtes, elles se déclencheront de manière millimétrée et bénéficieront ainsi d’une splendide synchronisation avec l’action se déroulant à l’écran. Les voix des différents acteurs de l’aventure sont très réussies, mais représente bien peu de chose en comparaison de celles que vous aurez l’occasion d’entendre lors des séquences vidéo. En effet, malgré le scénario sombre du soft (il est quand même question d’esclavage et d’exploitation des ouvriers par les patrons, Karl Marx quand tu nous tiens…), ces dernières parviendront à ajouter cette petite touche d’humour qui fait d’Oddworld un jeu unique en son genre et extrêmement attachant.

Conclusion (19/20)

Rechercher les défauts d’Oddworld aura bien souvent pour effet de déclencher de fortes migraines, puisque lesdits défauts se compteront sur les doigts d’une patte de cochon. On pourrait citer le mode deux joueurs en alternance assez peu intéressant mais ce serait faire preuve de mauvaise foi que de reprocher ce genre de détail aux développeurs, tant le reste de leur œuvre frise la perfection. Les fans auront d’ailleurs, en regardant au dos de la notice, une excellente surprise puisque les créateurs du jeu y précisent explicitement que L’Odyssée d’Abe n’est que le premier épisode d’une quintologie. Nous avons déjà eu droit à trois autres épisodes (L’exode d’Abe sur PS1, ainsi que Munch’s Oddyssee et La fureur de l’étranger sur X-Box) et nous sommes donc en droit d’espérer un dernier opus qui viendra clore magistralement cette fantastique saga. Affaire à suivre…


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par Manuwaza