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NAM-1975

Section Test.


NAM-1975
01/07/1991
Edité par SNK
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NAM-1975
01/07/1991
Edité par SNK
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Sortie EURO non communiquée
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Console: SNK Neo Geo
Genre:Action/Tir
Développeur: SNK
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Arcade-

Photo de la boite de NAM-1975
NAM-1975, capture d'écran NAM-1975, capture d'écran NAM-1975, capture d'écran
Je vais certainement encore passer pour un vieux croulant, mais difficile de vous parler de Nam 75 sans évoquer un minimum mon passé et le replacer dans son contexte. Il y a une époque pas si lointaine où l'arcade faisait office de vitrine technologique pour les jeux vidéo. Un véritable laboratoire pour de nouveaux gameplays, de nouvelles expériences de jeu, et une puissance qu'on ne pensait jamais retrouver un jour dans nos salons. Certains softs ont dû vous marquer, ou vous laisser un souvenir impérissable pour une raison ou une autre. C'est un peu que ce qui m'est arrivé.

Back to the past

Revenons en 1987, année durant laquelle une borne me ruinait. Son nom : Operation Wolf. Ce titre nous permettait d'incarner un soldat, et proposait de tirer sur l'écran à l'aide d'une grosse mitraillette que l'on tenait à la main. Les ennemis défilaient suivant un scrolling horizontal indépendant du joueur, et l'on prenait un malin plaisir à défourailler sur des soldats dotés d'un gilet pare-balles, des tanks ou des hélicos. Le succès fut immédiat, entraînant des portages sur toutes les machines de l'époque. Je l'ai d'ailleurs possédé sur Amstrad CPC 464 et Master System.

L'année suivante en 1988, arrive le jeu qui nous intéresse plus particulièrement aujourd'hui : Cabal. Dans ce titre qui s'inspirait fortement d'Operation Wolf, les développeurs avaient eu l'idée de placer le joueur à l'écran. On contrôlait donc un soldat de dos, placé en bas de la zone de jeu, qui ne pouvait bouger que sur un même axe horizontal, comprenez par là de gauche à droite. On devait alors, comme à l'accoutumée, détruire l'armée adverse qui pointait le bout de son nez. Un mode deux joueurs venait enrichir le tout, et la présence de décors destructibles apportait un côté fun à l'ensemble. Si le soft m'a marqué, ce n'est pas tant pour son contenu ou son ambiance pourtant excellente, mais par le fait que j'aille y jouer dans un bistro près de chez moi avec un ami qui faisait beaucoup plus vieux que moi. Je me revois encore y mettre tout mon argent de poche pour tenter de finir ce satané jeu, et avoir les réprimandes du cafetier qui me disait que je n'avais rien à faire dans un bar à mon âge…

Si j'évoque ce souvenir avec vous, c'est que Nam 75 s'est clairement inspiré de Cabal et en reprend les grandes lignes de gameplay. Sorti début 1991, ce jeu de SNK a accompagné la commercialisation de la Neo Geo et a été une véritable claque à cette époque, pour des raisons que j'évoquerai plus bas. Quand je l'ai eu chez moi en 1992, sur ma télévision 80 centimètres, je me suis revu dans ce bistrot quelques années plus tôt, un gamin qui réalisait son rêve, en quelque sorte...

Cabal aura aussi été le précurseur d'un style de jeu. Rambo 3 de Taito en arcade reprenait le même concept en 1989, malgré un résultat plus que douteux. En 1990, Tad, le développeur de Cabal, sortait Blood Bros, un opus se déroulant en plein Far West. Il y a certainement d'autres exemples de « cabal like » mais ce sont les plus connus, et ce style finit rapidement par disparaître au profit de jeux comme Mercs, Commando ou autres, offrant une plus grande « liberté »  de mouvement.

C'est pas ma guerre, colonel ….

Sylvester Stallone n'aurait pas renié le scénario de Nam 75, et il aurait d'ailleurs pu s'en inspirer…Tout commence avec un soldat américain allongé, pensif, dans son lit. Une voix rauque nous apprend que nous sommes en été 1975, et qu'il doit retourner en mission dans l'enfer qu'il a déjà connu. Nous comprenons tout de suite qu'il est ici question du Vietnam. S'ensuit l'image d'un G.I. qui tire avec sa mitrailleuse lourde en hurlant sa rage et sa peur. Fantastique, l'ambiance est posée, le jeu va vous prendre aux tripes… Aujourd'hui encore, je trouve que cette introduction garde une certaine force et reste convaincante. Elle est forcément moins « impressionnante » de nos jours, mais replacez vous en 1990 où les joueurs découvraient à peine la Megadrive et la Super Nintendo, et vous vous rendrez compte du fossé technologique séparant la Neo Geo de ses rivales. Rien que d'entendre une voix si limpide avait de quoi impressionner.

Et le jeu ne se contentera pas de cette introduction. Tout au long de votre partie, des séquences animées ponctueront l'arrivée des boss, ou vous exposeront vos objectifs de mission et le scénario, le tout avec une voix off de grande qualité. Vous apprendrez donc au fil du jeu que le gouvernement Américain vous a recruté parce que vous connaissiez bien le terrain, et qu'il vous faudra aller délivrer un scientifique kidnappé par une sorte de groupe terroriste. Le scénario va s'étoffer de trahisons et d'autres surprises que je vous laisse le plaisir de découvrir. Pour un shoot them up, on peut dire qu'ils ont tenté d'apporter un peu de profondeur au jeu, un plus indéniable.

Opération  Cabal …

Nam 75 reprend le meilleur des deux jeux que sont Operation Wolf et Cabal pour nous en offrir une synthèse plus aboutie. Vous prendrez donc le contrôle d'un soldat vu de dos qui va se déplacer latéralement sur un seul axe horizontal, sans possibilité de monter ou descendre. Le scrolling va défiler indépendamment et s'arrêtera lors d'événements particuliers ou de boss. Le joystick servira à la fois à contrôler votre mire sur la partie haute de l'écran où les ennemis se déplacent, et votre personnage en le bougeant de gauche à droite. Vous aurez d'office une arme type mitraillette tirant des balles relativement rapides. Votre armement pourra rapidement s'étoffer en ramassant des grenades, ou des armes secondaires comme une mitrailleuse lourde ou un lance-flammes. Ces armes secondaires auront des munitions limitées, et seront donc à utiliser avec discernement. La destruction des ennemis ou éléments du décor vous permettra de dénicher ces atouts supplémentaires, mais aussi des Speed-ups ou des points pour faire grossir votre score et ainsi gagner des vies. Toutes ces options tomberont automatiquement en bas de l'écran, et ce sera à vous de les ramasser.

Votre personnage ne se contentera pas de marcher, et sera capable de courir ou même de faire des roulades via une pression sur le bouton B. Ces fameux roulés-boulés vous permettront d'esquiver tous les tirs ennemis et même les explosions de grenades. En effet, notre héros demeurera invincible tant qu'il restera en mouvement de roulade. En revanche, une seule balle suffira à le tuer une fois de retour sur ses pieds... En clair, avec seulement deux vies et quelques crédits (sauf si vous jouez en version MVS avec les crédits infinis), autant dire que le défi sera de taille si vous voulez finir l'aventure…

Le jeu proposera une grande diversité d'ennemis, ceux-ci devenant de plus en plus coriaces au fur et à mesure de la progression. Si les premiers se contenteront de vous tirer dessus ou de vous balancer quelques grenades, les suivants sauteront pour éviter vos tirs, porteront des gilets pare-balles, utiliseront des lance-flammes ou d'autres armes destructrices. Vous aurez même à affronter toutes sortes d'engins comme des tanks, des hélicos, des bateaux et même des grues. Certains éléments du décor seront destructibles et vos adversaires ne manqueront pas de se « cacher » derrière pour éviter vos tirs. A noter que vous pourrez détruire les grenades qui vous sont envoyées si vos réflexes sont suffisamment aiguisés.

Nam 75 aura aussi la bonne idée de vous faire délivrer des otages de temps à autre. Si vous la sortez des griffes d'un soldat souvent bien armé, la donzelle (eh oui, il s'agit toujours de femmes…) ne partira pas en criant, mais viendra carrément vous renforcer en bas de l'écran et tirera sur les ennemis jusqu'à la fin du niveau. Elle ne disparaîtra que si vous perdez une vie ou passez au stage suivant. Un retournement de situation assez amusant qui ne manquera pas de mettre à mal la théorie de notre testeuse favorite Eiwhaz, qui ne voit le rôle de la femme dans les jeux vidéo que dans une posture de victime... Eh bien non, cette fois, la femme otage veut se venger! Chaque niveau se terminera par un boss, mais vous aurez également le plaisir d'affronter parfois un mini boss qui tentera de vous barrer la route. Il s'agira souvent d'un engin de grande taille comme un hélico géant, un gros tank ou un soldat plus costaud que la moyenne.

Certains ne verront peut être qu'une contrainte dans la limitation de notre avatar virtuel à ne bouger que sur un axe horizontal, mais il n'en est finalement rien. Le jeu est vif, la jouabilité parfaite et nerveuse. On n'aura jamais le temps de s'ennuyer et le fait de devoir à la fois gérer la vie de son personnage et la cible à l'écran donnera encore plus de relief au gameplay. Dans Opération Wolf ou les autres shoots du genre, à part tirer sur une grenade pour éviter de perdre de la vie, il fallait tuer son adversaire avant qu'il ne tire, ce qui rendait la vulnérabilité de votre personnage très aléatoire. Ici, si vous perdez une vie, ce sera entièrement de votre faute…

Ajoutez à cela un mode deux joueurs et vous obtenez pour moi l'exemple même d'un jeu travaillé pour toucher la perfection.

J'ai toujours préféré les Nams aux pâtés impériaux …

Bon, ok ce jeu de mots est plutôt mauvais, mais que voulez vous, à chaque fois que je vois le titre Nam 75, je ne peux m'empêcher de penser à un bon chinois …

Techniquement parlant, le soft de SNK était ce qui se faisait de mieux dans ce type de jeux « cabal like » ou autres « Operations Wolf » de l'époque. Outre les séquences animées de qualité, les six niveaux traversés profitent d'une plastique avantageuse. Entre les bords d'une rivière sans fin, la ville Vietnamienne, la jungle dense, l'aéroport ou la base militaire secrète, vous aurez de quoi voir du paysage. Vous aurez même droit à un niveau à bord d'un bombardier américain, avec pour but de tirer sur des hélicos et autres engins volants… Les décors sont donc variés mais jouissent aussi souvent de scrollings différentiels multiples ajoutant de la profondeur à l'ensemble. Les ennemis ne sont pas en reste, offrant des animations fluides. Ils ne « glissent » pas sur le sol, mais courent vers vous sans surgir de n'importe où, et meurent dans des positions « crédibles ». Les explosions sont soignées et le jeu regorge d'effets spéciaux. Seule la Neo Geo pouvait à l'époque offrir autant de zooms ou rétrécissements simultanés sans souffrir de ralentissements. Le jeu va même plus loin que ses concurrents en affichant tous vos impacts de balles sur les décors et surtout en les conservant. En clair, le soin apporté aux détails force le respect et rend les situations bien plus « vivantes ». La bande son n'est pas en reste avec des musiques qui collent au thème, à savoir héroïques et un peu angoissantes.

Encore de nos jours, je trouve Nam 75 réussi et force est de constater il n'a pas pris une ride, contrairement à Cabal qui paraît tout de suite moins abouti visuellement.

Conclusion 

Il est certain que Nam 75 ne plaira pas à tout le monde, à cause de son système de jeu qui a disparu depuis longtemps. Mais une fois la manette en main, difficile de décrocher du soft sans en avoir vu la fin. Mon principal reproche serait son faible nombre de niveaux et donc une durée de vie assez courte avec moins d'une heure pour en voir le bout, mais cela était symptomatique des jeux d'arcade de l'époque, et donc forcément de la Neo Geo. Il reste pour moi une valeur sure de la console et d'un bon moment entre amis passé à guerroyer dans la jungle Vietnamienne. D'autant plus qu'il est le seul de sa catégorie sur la machine de SNK, hormis Super Spy.


NOTE : 18/20


Article publié le 25/11/2013 Jeu testé par Slaine