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Hook

Section Test.


Hook
27/03/1992
Edité par Epic Sony Records
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Hook
??/04/1992
Edité par Sony Imagesoft
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Hook
??/??/1992
Edité par Ocean
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Console: Nintendo Nes
Genre:Plates-Formes
Développeur: Painting by Numbers
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Nintendo Game Boy- Nintendo Super Nes- Sega Game Gear- Sega Master System- Sega Mega-CD- Sega Megadrive-

Photo de la boite de Hook
Hook, capture d'écran Hook, capture d'écran Hook, capture d'écran
Une soirée caritative en l'honneur de grand-mère Wendy, la surprise de trouver sa maison ravagée, et la découverte de cette lettre placardée sur la porte : « Cher Peter, ta présence est requise à la demande de tes enfants. Avec mes meilleurs souvenirs, J.A.S. Hook, Capitaine Crochet. » Ainsi débutait Hook : la revanche du Capitaine Crochet, l'excellente suite du conte pour enfants Peter Pan, signée Steven Spielberg. Et comme le veut la tradition, ou plutôt la malédiction, dès lors que le succès d'un film est pressenti, on l'adapte en jeu, généralement pour le pire. Hook ne déroge pas à la règle et Ocean nous livre un petit trésor de ratage comme on en voit peu, mais déjà trop. Explications.

Retour au Pays Imaginaire

Souvenez-vous. Dans le film Hook, Peter Pan avait grandi et quitté le Pays Imaginaire pour devenir Peter Banning, homme d'affaire et père de famille très pris par sa vie d'adulte, jusqu'à ce que lors d'une visite à Wendy, alors devenu vieille et respectable, le Capitaine Crochet refasse surface et kidnappe sournoisement ses deux enfants.

Je vous fais ce petit résumé pour la bonne raison que lorsque vous jouerez à Hook, si vous voulez connaître le pourquoi du comment, vous vous retrouverez vite frustré. Excepté un rapide briefing de la fée Clochette qui vous explique que vous devez retrouver vos enfants, vous serez livrés à vous-même, sans trop savoir comment vous êtes arrivé là ni où vous devez aller. Et n'espérez pas plus d'informations par la suite! Si la fée se révèlera en effet très bavarde et vous parlera avant chaque niveau, ce ne sera que de personnages dont vous n'aviez jamais entendu le nom auparavant ou pour vous briefer sur le stage à suivre. À noter que Clochette trouve intelligent de venir voler dans tous les sens devant les textes qu'il faut lire, histoire de rendre la chose plus drôle. Encore une candidate au titre de « Fée la plus pénible du monde du jeu vidéo ».

Mais la pauvreté du scénario et de l'univers ne se fait pas ressentir qu'au travers des monologues de la Julia Roberts miniature, bien au contraire. C'est lorsque l'on commence véritablement à jouer que l'on se demande petit à petit où l'on a mis les pieds. Des fakirs? Des dragons? Des gorilles? Sans rire, on est toujours au Pays Imaginaire là, ou on s'est trompé et on a tourné après la mauvaise étoile? Où sont les Indiens et les sirènes? Tout ce qu'il reste du « vrai » Pays Imaginaire, ce sont quelques pirates et les enfants perdus. On va de monstre en monstre et on finit par s'interroger sur les réelles motivations des développeurs, qui n'avaient de toute évidence jamais entendu parler de Peter Pan ou d'un quelconque univers cohérent. Mais ce qui est vraiment drôle, c'est que ce sentiment d'absence totale de cohésion entre tous les éléments du jeu se fait encore plus ressentir dans son gameplay.

Vole, Peter !

Bon, on s'accroche, on prend son courage à deux mains, et on essaie de ne pas avoir peur, parce que là, je vous le dis, il y a du lourd.

Premier niveau, premier ennemi. On appuie sur B pour donner un coup d'épée façon Peter Pan, le personnage s'exécute mais oh, surprise, l'arme passe au travers du pirate sans le blesser! Ma foi, un petit bug de collision, ça peut arriver à tout le monde. On réessaie, même constat. Étrange, le bougre en face de nous ne semble pourtant pas avoir de mal à nous toucher... Et il profite d'ailleurs bien de notre handicap! La vérité, c'est que pour pouvoir toucher un ennemi, il faut être exactement à la bonne distance, afin d'être quasiment collé à lui, tout en étant suffisamment loin pour ne pas s'y cogner et se blesser. Si vous êtes un pixel trop loin, peu importe que votre épée semble lui fracasser le crâne, le fourbe ne sentira rien et continuera à vous attaquer. Le moindre ennemi se révèle alors extrêmement difficile à tuer, et très vite, on préfèrera les éviter plutôt que les éliminer. Au diable la dignité, reconnaissons la suprématie des pirates et fuyons. On se vengera plus tard.

Le problème (parce que oui, il y a encore beaucoup de problèmes), c'est que quelle que soit votre détermination, vous ne pourrez pas vous contenter de traverser le niveau à toute vitesse dans le but de le finir le plus vite possible. Pourquoi ? Pour la simple raison que la condition sine qua non pour finir un stage est de récolter tous les fruits qui y sont présents. Le principe serait probablement intéressant dans un jeu agréable à parcourir, mais quel dommage, ce n'est pas le cas ici. En plus de ne pas avoir le moindre rapport avec la quête du héros et le monde de Peter Pan, la récolte de fruits, à cause de la lenteur du jeu et de l'aspect labyrinthique des niveaux, se révèle dès le début insupportable. Cerise sur le gâteau, et vous en verrez, des cerises, si vous avez la malchance de mourir, il vous faudra recommencer tout le stage et ramasser à nouveau chaque fruit. Sachant que les tableaux sont de plus en plus vastes et longs à parcourir, que l'on s'y perd très vite, et que le personnage est passablement désagréable à manier, je vous laisse imaginer à quel point il est amusant de les parcourir pendant de longues minutes en quête de fruits que personne ne mangera jamais.

Mais ce n'est pas tout. Le titre semble accumuler des tares plus ou moins graves qui, mises bout-à-bout, ôtent tout le fun qu'il aurait éventuellement pu procurer. Des dégâts de chute alors que l'on incarne Peter Pan aux créatures que l'on ne peut pas tuer, en passant par le besoin de se baisser sur un item pour le ramasser, chaque mouvement qu'il est possible d'effectuer a été mal pensé. Et que dire de l'impossibilité de frapper pendant un saut, contrainte Ô combien ridicule dans un jeu où les deux tiers des adversaires sont des créatures volantes? Je ne reviendrai pas non plus sur l'architecture des niveaux qui est abusivement labyrinthique pour un soft où l'on se déplace avec autant de difficulté, ou sur le fait que Peter ne peut voler que sur quelques rares trainées de poudre magique; et si vous voulez mon avis, les développeurs ont dû en voir de près, de la « poudre magique ».

La carte du Pays Imaginaire, où l'on peut choisir le niveau, n'est pas non plus ce qu'il y a de plus pratique. On s'y déplace en indiquant avec une boussole la direction dans laquelle on souhaite aller. Si un stage y est disponible, la phase de plates-formes commence, sinon, Clochette vous fait la morale et vous empêche d'aller plus loin.

Mais toute monstruosité a du bon en soi, et tout n'est pas à jeter dans Hook. Bien que tout soit parfaitement raté, on sent une réelle volonté des développeurs de varier les phases de jeu. Si la majeure partie du temps il vous faudra jouer à la cueillette, vous pourrez également prendre part à quelques phases de vol, un peu comme le proposera plus tard un certain Pilotwings. Certes, ces niveaux sont très vite ennuyeux et pas forcément élaborés, mais l'effort et là, et ce sont finalement ces quelques stages qui sont les moins ratés. Il sera également possible de se battre en duel, dans des batailles qui peuvent ressembler, si on y met de la bonne volonté, à celles d'un jeu de combat. Prendre du plaisir lors de ces bastons est en revanche beaucoup plus difficile tant les mouvements sont limités et mal pensés. Le simple fait de faire face à son adversaire est une épreuve, et à force de voir les deux personnages sauter dans tous les sens pour pouvoir se regarder dans les yeux, on en vient presque à croire à un combat d'infirmes et à avoir de la peine pour eux. Pourtant, une fois encore, l'intention est là, et l'effort est louable. Impossible d'en dire autant des graphismes.

Rêve ta vie en couleur...

...C'est le secret du bonheur. Sauf quand les couleurs sont moches, et c'est le cas ici. Soit trop vives, soit trop ternes, elles ont toujours tendance à piquer les yeux et à donner envie de fuir le niveau. Mais erreur! Les environnements sont peu nombreux au Pays Imaginaire et se ressemblent tous d'un niveau à l'autre. Si le gameplay, à défaut d'être bon, était varié, ce n'est pas le cas des graphismes qui n'ont pas grand chose pour eux. De plus, les quelques images qui viennent agrémenter les Game Over ou les évènements importants ne sont pas franchement jolies et l'on a du mal à reconnaître les personnage du film. Les phases de vol, quant à elles, sont excessivement ternes, et alors que l'on peinait déjà à évaluer les distances, le peu de couleurs affichées n'arrange pas les choses.

Le design des ennemis, lui aussi, est à côté de la plaque. Comme je le disais plus haut, tout ce qui peut encore faire penser au pays imaginaire, ce sont les pirates et les garçons perdus. Les autres adversaires semblent tout droit venus d'autres jeux. Qui se souvient du moment où Peter Pan affronte des fantômes et des zombies? Alors? Voilà, on s'est compris...

Mais ce n'est pas tout, puisque le constat est le même pour les objets et les bonus! Tout à fait entre nous, ramasser des dés à coudre pour envoyer Clochette vaincre des ennemis à notre place, ça rime à quoi? À pas grand chose, et c'est à peu près aussi ce que l'on se dit la première fois que l'on entend la bande son de Hook.

John Williams en négatif

En plus d'avoir un joli casting et un réalisateur on-ne-peut plus renommé, le film Hook voyait sa bande originale signée John Williams. Pour les non initiés, le monsieur est également compositeur des musiques de E.T., Star Wars, Indiana Jones, et j'en passe tant la liste est grande. Les thèmes du film étaient donc grandioses et envoûtants, ce qui malheureusement n'est pas le cas dans le jeu. Et pour cause! On ne retrouve, dans tout le titre, pas une seule musique tirée du film. Pas une! Au lieu de cela, on a seulement droit à des pistes répétitives de quelques secondes qui pousseront même les plus courageux à couper le son. Peu nombreuses, peu variées, peu réussies, les quelques musiques présentes sont à peu près toutes à jeter. Il y aurait presque de quoi relancer le débat sur la santé et les jeux vidéos tant certaines d'entre elles peuvent donner mal au crâne.

On se tourne alors vers les bruitages avec une once d'espoir, un espoir un peu triste, un peu tragique, puisque l'on sait déjà, au fond, qu'ils seront au moins aussi mauvais que les musiques. Et en effet, sans surprise, on se retrouve avec des effets sonores médiocres dont l'intérêt aurait été décuplé s'ils n'avaient pas été enregistrés. Hook, ou l'un de ces jeux qui donne un sens à la touche « MUTE » de votre télécommande.

Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin

Hook est l'un de ces titres dont la durée de vie est difficile à évaluer. En principe, avec ses onze niveaux et sa difficulté grandissante, le jeu devrait jouir d'une longévité acceptable. Néanmoins, au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, c'est un soft exécrable, et sa durée de vie correspond davantage au temps qu'il vous faudra avant de craquer et de jeter la cartouche dans les toilettes qu'au temps nécessaire pour boucler l'aventure. Le simple fait de mourir à cause d'une abeille invincible et de devoir récupérer sept fichues cerises dans un niveau gigantesque avec un Peter Pan incapable de voler ou de coller une mandale à un enfant perdu de huit ans devrait vous dissuader de voir le bout du jeu.

En conclusion

Hook est une énième confirmation que jeux vidéo et cinéma ne font pas bon ménage. Pourri de bout en bout, quasiment rien n'est bon à prendre dans le titre. Seules les phases de vol parviennent à peu près à retenir l'attention, mais elles se révèlent trop minimalistes et pas assez poussées. La bande son et les graphismes sont du genre à donner la migraine, tandis que le gameplay est tellement raté qu'il a tendance à pousser au meurtre. Hook est un bien triste hommage à Peter Pan, un hommage dont on se serait bien passé et que l'on tâchera au plus vite d'oublier.

Scénario : 7/20 Je plains ce pauvre Peter, qui se retrouve catapulté au Pays Imaginaire sans savoir pourquoi, avec pour seule compagnie, la fée Clochette, presque aussi insupportable que le sera plus tard une certaine Navi.

Gameplay : 2/20 Là, on atteint des sommets. Des bugs de collision partout, au point que chaque ennemi est quasiment invincible, des phases de plates-formes et de combat ratées, un principe bancal et mal exploité... Aïe. Échec critique.

Réalisation : 4/20 La NES est capable de tellement mieux... Quel gâchis. Des couleurs criardes par-ci, des couleurs ternes par là, mais pas un seul juste milieu. Les images font peur et les niveaux se ressemblent tous. Beurk.

Bande son : 4/20 Comme pour les graphismes, la bande son est un désastre. Je reviens à nouveau sur le fait que pas une musique du film n'ait été utilisée, et qu'on ait droit, à la place, à une bouillie sonore insupportable.

Durée de vie : 3/20 Selon la ténacité de chacun, entre dix et vingt minutes. Tout est dit.

Note générale : 4/20


Article publié le 05/07/2012 Jeu testé par Evil Canard