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Hook

Section Test.


Hook
03/04/1992
Edité par Sony Imagesoft
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Hook
??/04/1992
Edité par Sony Imagesoft
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Hook
??/??/1992
Edité par Ocean
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Console: Nintendo Game Boy
Genre:Action/Plates-Formes
Développeur: Painting by Numbers
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Atari ST- Commodore 64- Commodore Amiga- Nintendo Nes- Nintendo Super Nes- PC- Sega Game Gear- Sega Master System- Sega Mega-CD- Sega Megadrive-

Photo de la boite de Hook
Hook, capture d'écran Hook, capture d'écran Hook, capture d'écran
Peter Pan fait indéniablement partie des personnages les plus populaires auprès du grand public. Cet avatar, créé par J.M. Barrie au début du vingtième siècle, a eu droit à plusieurs adaptations aussi diverses qu’hétéroclites, que ce soit du point de vue de la littérature, du théâtre ou du cinéma. C’est une de ces itérations qui attirera particulièrement notre attention aujourd’hui. Si je vous parle d’un Peter Pan devenu adulte, d’un certain Monsieur Spielberg aux manettes et de quelques acteurs peu connus tels que Robin Williams, Dustin Hoffman ou bien encore Julia Roberts, les cinéphiles que vous êtes certainement auront reconnu l’œuvre dont nous allons parler au sein de cet article. Sorti en 1991, Hook a surpris par la manière dont il aborde le thème de Peter Pan et cette version Game Boy illustre le propos. Suivez le guide...

Scénario:

Il convient «as usual» de présenter en quelques lignes l’œuvre fondatrice pour faire plus facilement le parallèle avec le jeu lui-même. Je vous ai donc dit quelques lignes plus haut que Spielberg s’y était pris d’une façon assez particulière pour retracer la vie du héros du Pays Imaginaire, c’est le moins que l’on puisse dire.

Peter Pan a quitté le Pays Imaginaire et s’est donc mis à grandir comme n’importe quel autre enfant. Tirant un trait sur son passé, il a épousé la petite fille de Wendy avec qui il a eu deux enfants, et est devenu un respectable avocat d’affaires. Malheureusement, c’était sans compter sur le retour du Capitaine Crochet. Ce dernier a fait enlever les enfants de Peter, le contraignant à retourner au Pays Imaginaire afin de porter secours à sa progéniture, grâce à l’intervention de la fée Clochette. Peter se retrouve donc de retour dans cette contrée magique, avec un corps d’adulte. Il devra renouer avec son passé afin de recouvrer la confiance des Enfants Perdus et ainsi déjouer les vils desseins du Capitaine Crochet.

Le jeu quant à lui, nous met évidemment dans la peau de Peter, qui semble pour le coup redevenu enfant (?). Première chose qui semble clocher (et non pas Clochette, hein, il faut suivre!), car Robin Williams garde sa physionomie adulte tout au long de l’œuvre cinématographique. Pas de grand chamboulement du côté de l’histoire, puisque vous êtes évidemment là pour défaire Crochet et récupérer vos chères têtes blondes, mais nous ne sommes quand même pas très loin du paradoxe temporel avec un Peter enfant... Pour le reste, on retrouvera les personnages de l’histoire originale tels que la fée Clochette, les Enfants Perdus, M. Mouche ou bien encore le Capitaine Crochet. Le strict minimum en somme!

Réalisation:

Hook est un jeu d’action/plates-formes qui se déroule bien évidemment dans des environnements liés à la piraterie et à l’aventure. Les thèmes de la jungle luxuriante, de milieux aquatiques, de grottes sombres seront chacun repris plusieurs fois tout au long de la progression. Ces backgrounds finiront par être monotones tant ils changent peu d’un niveau à l’autre, le joueur se demandant régulièrement si le stage en cours n’est pas une copie revisitée d’un level antérieur. En ce qui concerne les détails, il n’y a pas de souci majeur. Chaque environnement disposera d’atours régulièrement utilisés mais plutôt bien réalisés et toujours dans le ton. La jungle sera ainsi parsemée de plantes exotiques en tous genres, les milieux aquatiques regorgeront d’algues et de galions engloutis et les grottes perdues feront la part belle aux racines et autres champignons. Seul bémol, les stages en vol qui seront purement et simplement vides de décors; une énigme. Si l’on occulte ce point litigieux, le tout est correct et remplit son rôle pour un jeu sorti sur Game Boy.

Passons maintenant aux divers antagonistes qui croiseront notre route dans cette aventure.
Une foule de créatures et autres humanoïdes sera de la partie pour vous barrer le chemin. On citera les pirates bien sûr, mais aussi des fantômes, insectes, serpents, singes, rochers, enfants perdus... Pas de place pour la monotonie ici, ce qui est en soi une bonne chose. Ces adversaires seront globalement concordants avec les stages traversés. Le terme «globalement» tient la route ici, car les développeurs n’ont pas pu s’empêcher d’utiliser de grosses ficelles en ce qui concerne quelques créatures. Je pense notamment aux fakirs volants dans les stages forestiers (?) et aux fantômes invincibles dès le tout début du jeu. Quelques boss feront également leur apparition mais leur charisme ne sera pas accentué par leurs avatars respectifs...

Et notre cher Peter me direz-vous? Eh bien ce sera certainement l’un des points les plus discordants de cette partie avec les quelques bribes de texte que je rajouterai un peu plus bas. Peter ressemble à s’y méprendre à un gobelin malfaisant. Une mine renfrognée, des oreilles pointues d’un goût douteux..., pas vraiment dans la lignée d’un Robin Williams de l’œuvre originale! Inutile de préciser que Sir Williams ne change pas d’aspect physique lors de son retour au Pays Imaginaire. On a donc droit à un mix de Disney et du film de Spielberg qui est pour le coup, franchement raté...

Concernant la technique pure et dure, le jeu souffre de bugs de collision effarants et les hitboxes semblent totalement en décalage avec les sprites. Toucher des ennemis deviendra alors rapidement un calvaire, surtout lorsque l’on connaît les problèmes de maniabilité du jeu que l’on détaillera ultérieurement. Pas d’autres réels soucis, mais ces tares sont déjà assez handicapantes.

Finalement, du bon et du moins bon dans cette partie. L’atmosphère générale correspond au thème originel mais les bugs et quelques incohérences assombrissent le tableau, sans compter une certaine redondance dans les décors.

Gameplay:

Hook s’articule autour d’une quinzaine de niveaux qu’il faudra évidemment terminer les uns à la suite des autres. Premier constat, le jeu vous abandonne sur une carte du Pays Imaginaire pas inspirée pour deux sous et vous laisse naviguer au gré des vents à l’aide d’une boussole. Il y a donc plusieurs embranchements possibles dès le début de l’aventure . Si l’idée pourrait séduire au premier abord, il y a fort à parier que les joueurs néophytes se soient retrouvés perdus. Clochette sera bien là pour intervenir vaguement selon que le niveau soit bloqué ou non, et aussi pour donner quelques légères consignes mais ce n’est globalement pas suffisant pour orienter un joueur potentiellement débutant ou jeune, comme l’univers du titre peut le laisser présager.

Le but, ici, est simple: aider Peter Pan à récupérer divers objets dans chaque stage et en venir à bout en vie (logique, isn’t it?). La majeure partie du temps, les levels sont labyrinthiques avec un certain quota d’items à récupérer et une sortie à atteindre marquée par un grand «E». Fort heureusement, il y aura quelques subtilités supplémentaires au niveau du gameplay. Un score à l’intérêt anecdotique sera ainsi disposé en bas à gauche de l’écran. Battre des ennemis et ramasser divers objets permettant de scorer incrémentera le total de points, mais à moins d’avoir envie de se mesurer à un ami ou de devenir le roi des high scores qui se réinitialiseront à chaque début de partie, ce comptage de points ne marquera pas les esprits.

Peter sera également équipé d’une épée en bois pour venir à bout des trublions qui se dresseront sur son chemin. Premier point négatif, bien que ce ne soit à la base qu’un conte pour enfants, on a connu plus fantasque comme arme de poing pour venir à bout d’ennemis coriaces (je pense notamment aux pirates...); deuxième point négatif, notre pauvre héros semble avoir des coudes greffés au corps, ce qui lui donnera donc une allonge épouvantable... Imaginez maintenant ce défaut couplé aux soucis de hitbox dont nous avons déjà parlé... Un véritable chemin de croix.

Et ce n’est pas tout, le pire est à venir, croyez-moi. Là où le bât blesse réellement, c’est au niveau de la maniabilité. Peter fait des bonds démesurément grands, ce qui est particulièrement pénible lors des nombreuses phases de plates-formes, où l’atterrissage s’avère particulièrement difficile, la faute à un manque de visibilité évident entre le début et la fin du saut. Vous en voulez encore? Eh bien le soft se permet de vous catapulter tel une boule de flipper au moindre contact avec un ennemi, ce qui peut arriver à tout moment en considérant les problèmes que nous avons déjà soulignés. On a donc droit à un «combo de la mort qui tue» du point de vue jouabilité concernant ce titre. Ajoutez hitboxes défaillantes, problèmes de maniabilité et «syndrome du pinball» et vous obtenez un jeu qu’il sera on ne peut plus difficile de terminer de par son aspect rebutant. Chaque niveau doit ainsi être parcouru une première fois, puis nettoyé de fond en comble en y déjouant les pièges déjà vus; mais je persiste à penser que seuls les gamers masochistes auront à cœur d’en arriver là tant l’ensemble n’est pas encourageant.

La présence de levels spéciaux prêtera à sourire, tant ils seront eux aussi peu inspirés. Les stages sous l’eau sont soumis à un courant alourdissant encore un peu plus la maniabilité et les niveaux dans les airs sont vides de sens. Seules les quelques rencontres avec les boss pourront apporter un peau de baume au cœur, mais cela reste globalement insuffisant.

Les développeurs ont pourtant essayé d’alléger certaines maladresses en étant pour le moins généreux concernant les vies et continus. Peter disposera donc de quatre vies en début de partie et il n’y aura pas à proprement parler de continus dans Hook, le soft permettant de recommencer directement le dernier niveau en cours une fois le total de vies arrivé à zéro. Les items de soin seront également légion, permettant de rajouter un peu de poudre aux yeux du joueur. Clochette s’invitera même dans quelques niveaux en permettant à Peter de sauter sur des plates-formes inaccessibles. Oui mais voilà, le mal est fait. Tous les soucis rencontrés par le joueur lors de ses pérégrinations risquent fort de le faire rager, ce qui n’est évidemment pas de bon augure pour arriver à la fin du titre. On remarque quelques bonnes idées, la forme est sympathique, mais le fond laisse franchement à désirer! Difficile d’estimer dans ces conditions une durée de vie pour ce jeu tant il mettra à l’épreuve les nerfs du joueur. Un véritable défi pour hardcore gamer!

Bande-son:

A l’instar du jeu lui-même, la partie sonore sera des plus bancales...

Si la majeure partie des mélodies accompagnera avec brio les aventures de Peter avec des tonalités résolument tournées vers l’aventure, certains effets sonores complémentaires s’avéreront des plus agaçants, avec des loops stridents passés en boucle, notamment au passage de fantômes ou de tourbillons. Pas beaucoup d’autres détails à dévoiler ici. Un résultat inégal.

Conclusion: 8/20

Hook partait avec quelques atouts dans ses manches lorsque l’on pense à l’œuvre dont il est tiré. Malheureusement, ce portage Game Boy se vautre dans les travers des jeux à licence. Il n’y a rien à faire, la jouabilité n’est pas du tout au rendez-vous et cette aventure qui se voulait sympathique se transforme rapidement en cauchemar, les bugs de collision achevant le tout. Les quelques points positifs tels que l’esthétique des niveaux ou l’ambiance sonore ne parviennent pas à rehausser la qualité globale du soft. Une déception!


Article publié le 12/05/2014 Jeu testé par Hijaki