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Gekido

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Gekido
18/05/2000
Edité par Interplay Entertainment
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Gekido : Urban Fighters
??/??/2000
Edité par Infogrames
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Console: Sony Playstation
Genre:Beat'em All
Développeur: Naps Team
Joueurs: 1 à 4
Existe aussi sur: Nintendo Game Boy Color-

Photo de la boite de Gekido
Gekido, capture d'écran Gekido, capture d'écran Gekido, capture d'écran
Il est parfois difficile de faire confiance à sa mémoire quand il s'agit de se remémorer une époque. Ce constat se vérifie quand on tente de faire une analyse d'un contexte, ou d'un genre de jeu en particulier, tant le présent joue les trouble-fêtes et semble refuser tout retour dans le passé. Le beat'em all, par exemple, est un genre qui a tout connu : l'âge d'or, la traversée du désert et enfin le renouveau, dans une forme différente. Avec Gekido, on va s'intéresser de plus près à la période « vide », qui suit l'arrivée de la 3D. Pourquoi « vide » ? Un peu de mal à vous souvenir ?

Pendant toute une période, le beat'em all s'est beaucoup cherché. Avec l'arrivée tonitruante de la 3D, le genre semblait presque avoir oublié ses propres bases, les raisons pour lesquelles il est si apprécié des joueurs. Ce n'est bien sûr pas la seule raison de son déclin, mais la maîtrise (ou plutôt son absence) de nouveaux outils technologiques lui ont fait bien du tort. Core Design a tenté sa chance avec l'insipide Fighting Force en 1997, et les autres ont fait encore moins bien. C'est Naps Team qui essaye de se faire une place au soleil avec Gekido Urban Fighters en 2000.

Faisons tout de même l'effort de présenter l'histoire : une jeune fille, Angela, s'est faite capturer par le gang Kintaro, une bande de tristes sires qui semble avoir fait un pacte avec un démon. Travis, un détective privé, est engagé par les parents de la petite fille pour la sauver avant que les méchants ne la sacrifient...

Bon, l'effort est fait. C'est juste un prétexte pour casser des bouches d'humains, d'animaux et autres créatures moins normales dans un beat'em all 3D à scrolling horizontal. Au départ vous aurez le choix entre quatre personnages, Travis, Ushi, Tetsuo et Michelle (un clone à peine voilé de Cammy), et quatre autres viendront vous rejoindre si vous progressez selon certaines conditions. Notons tout de même que le jeu propose pas mal de choses à débloquer, des modes de jeux par exemple : au début vous n'avez que « Urban Fighters », qui est le mode Aventure, et « Arena Battle », mais quatre autres viendront s'ajouter par la suite. Certes, ils sont anecdotiques mais ils ont le mérite d'être là...

Ce n'est pas la joie pour les yeux. La 3D pique, et pas qu'un peu ! C'est d'autant plus frappant que la couverture et la notice du jeu promettent un chara-design en dessin animé, dessiné par Joe Madureira (Uncanny X-men, Battle Chasers...). De plus, nous sommes en 2000 et la Playstation a déjà eu droit à des titres comme Legacy of Kain Soul Reaver qui exploitent à fond ses possibilités, alors Gekido fait peine à voir. C'est cubique, flou, ça clignote pour rien, bref c'est très moche. Ceci dit l'animation est somme toute réussie, ce qui sauve un peu les meubles, mais savoir qu'un paquet de polygones mal modélisés bouge bien n'est pas fait pour me rassurer.

Pour les oreilles non plus, ce n'est pas la joie. Une partie des morceaux a été composée par des groupes reconnus tels que Fat Boy Slim (excusez du peu!), et malgré tout aucun des thèmes proposés n'est entraînant...en fait, aucun d'entre eux n'a de rapport avec la semoule ! On jurerait qu'ils ont été « collés » après coup, et l'on a presque de la peine pour eux qu'ils soient utilisés dans un tel contexte. Imaginez qu'un morceau tel que Sweet Soul Brother de Jet Set Radio accompagne un combat dans une ruelle sombre où l'on se cogne dessus à coups de poubelles et de cageots à tomates. Oui, ça ruine l'immersion...

Vous avez trois touches assignées aux coups : Carré pour le coup de poing, Croix pour le coup de pied et Triangle pour un coup « puissant », celui qui sera utilisé notamment pour les armes de corps à corps comme les couteaux. Le Rond, lui, vous permettra d'entrer en « rage » : symbolisée par trois niveaux à côté de votre barre de vie, elle vous permet de faire trois fois plus de dégâts et de déclencher des combos à rallonge. L1 sert à sauter, et L2 à s'accroupir et ramasser des objets. Ces deux touches peuvent être combinés avec les coups pour faire des attaques sautées ou basses, utiles contre ceux qui se protègent... Soit dit en passant je ne sais pas pour vous, mais j'ai toujours trouvé agaçants ces ennemis se mettant en garde alors que les héros en sont totalement incapables ! Ce n'est pas propre à Gekido en particulier, Streets of Rage 2 le faisait déjà et ça avait le don de m'énerver... Quoi qu'il en soit, vous aurez de quoi lutter contre ces adversaires qui savent user de leurs bras de manière élémentaire pour se protéger avec des attaques basses ou bien des armes. Assez nombreuses, cela va du tonneau à la poubelle en passant par les fusils, les pistolets et même les grenades. Là aussi, il y a un petit détail rigolo : comme dans les actionners des années 80, tout ce qui est susceptible d'exploser explose. Aucun problème avec un bazooka, il faudra juste m'expliquer pourquoi un cageot provoque un champignon nucléaire. Si l'on peut lancer sur les ennemis un nombre somme toute important d'objets, leur principale cause de décès sera les combos.

Et puisqu'on parle d'eux, Gekido a de bonnes idées : au fur et à mesure de votre progression, vous allez apprendre de nouveaux enchaînements. Ceux-ci sont nombreux, et changent en fonction du personnage sélectionné. Ça va de « Triangle, Croix » à « Triangle, Carré, Carré, Carré, Croix+L1, Croix+L2 ». Cela amène une certaine curiosité chez le joueur, qui va essayer toutes les touches pour déverrouiller de nouveaux combos, et tenter d'exécuter des techniques de plus en plus complexes.

Maintenant, je mets fin à l'éventuel suspense : le jeu est raté. Mais pour savoir pourquoi, il va falloir faire un exercice de retour dans le temps, et tenter de se souvenir pourquoi les beat'em all ont autant marqué les joueurs dans le passé. Si vous fermez les yeux quelques instants, vous devriez avoir plusieurs scènes, quelques passages fétiches de vos jeux préférés qui défilent dans votre esprit. Quelle que soit la situation de jeu, il y a des points communs qui se dégagent : un gameplay nerveux, simple et ultra-intuitif, des collisions carrées et des déplacements précis, une lisibilité à toute épreuve, et surtout, surtout, la sensation qu'on fait mal ! Plaisir coupable ? Peut-être, mais ça fait partie intégrante de l'intérêt du genre, et du jeu vidéo en général.

Plaisir que ne procure pas Gekido, malheureusement.

Malgré toutes les bonnes idées dont il peut se targuer, le jeu tombe à l'eau pour plusieurs raisons, la première étant que le soft, même s'il se prend en main aisément, manque de nervosité. Ensuite, on ne sent pas les impacts des coups, les hitstuns sont bancals et on se surprend à taper dans le vide, ou pas sur le bon type. On apprend des combos complexes...pour rien, parce qu'on n'a jamais la sensation de faire mal, d'être efficace. Le tout donne l'impression qu'on a mis une couche de vernis, de complexité inutile qui ne fait que gêner le joueur dans son appréhension du gameplay. Pire encore, la progression dans le mode Urban Legends est entrecoupée de cut-scenes qui introduisent les ennemis et les situations. C'est tout bonnement insupportable et ça bousille le peu de rythme que le jeu arrive à proposer.

Gekido est un jeu typique des errements de tout un genre, à une époque où l'on se cherche, expérimente et s'égare. Il se tire une balle dans le pied en voulant en faire trop et ne se concentrant pas sur l'essentiel. Il fait peine à voir, et rejoint les rangs de ces jeux qui ont essuyé les plâtres malgré eux...car n'oublions pas que pour un jeu réussi, combien de dizaines d'autres sont ratés ? Leurs erreurs serviront à leurs successeurs, et il faudra attendre longtemps avant que le beat'em all renaisse de ses cendres, sous une forme différente...et regrettée par certains.

Réalisation : 08/20
Bande-son : 06/20
Gameplay : 09/20

Intérêt : 06/20


Article publié le 23/06/2013 Jeu testé par Tama