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Final Fight CD

Section Test.


Final Fight CD
02/04/1993
Edité par Sega
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Final Fight CD
25/03/1993
Edité par Sega
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Final Fight CD
??/??/1993
Edité par Sega
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Console: Sega Mega-CD
Genre:Beat'em All
Développeur: Sega
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Sega Mega-CD

Photo de la boite de Final Fight CD
Final Fight CD, capture d'écran Final Fight CD, capture d'écran Final Fight CD, capture d'écran
Pour un grand nom de l'arcade, Final Fight n'a finalement donné naissance qu'à des adaptations perfectibles sur Super Nintendo avec deux premiers volets plutôt frustrants pour le joueur désireux de retrouver les sensations éprouvées dans les salles obscures. Les moins bien lotis étaient cependant à l'époque les adeptes du hérisson bleu, les possesseurs de Megadrive n'ayant jamais eu droit à une conversion sur leur console de cœur... Une injustice qui sera enfin réparée en 1993, avec la sortie d'un Final Fight CD se présentant comme un remake du premier volet, et conçu pour exploiter la toute nouvelle extension de la Megadrive, j'ai nommé le Mega CD. Attente justifiée ou déception cruelle? Réponse ci-dessous...

Enfin une vraie adaptation!

Avant toute chose, un petit pitch du contexte de l'époque s'impose. Nous sommes en 1993. Depuis quelques années déjà, la Megadrive se trouve plutôt bien dotée en termes de beat'em all avec la saga des Streets of Rage, offrant une maniabilité autrement plus riche que Final Fight sur la console concurrente. La série de Sega a même atteint son apogée l'année précédente, avec un SoR 2 doté d'une rare profondeur dans le gameplay pour un jeu du genre, et offrant une expérience extraordinaire pour tous les joueurs s'y étant essayés. C'est dans ce contexte que l'éditeur décide, d'une manière assez inexplicable, de lorgner du côté de chez Capcom pour une sortie sur son flambant neuf Mega-CD, non pas d'un jeu inédit, mais bien d'un remake du premier volet. Rappelons, si besoin est, que la mouture SNES de ce dernier s'était attirée les foudres des joueurs en n'offrant qu'un contenu tronqué par rapport à la version d'origine, dramatique vérité prenant la forme d'un Guy et d'un mode deux joueurs aux abonnés absents, au même titre que l'un des six stages ayant purement et simplement disparu. Ici, pas question de commettre la même erreur, la concurrence étant plutôt rude et sans pitié sur la 16 bits de Sega. Capcom a donc eu à cœur de faire amende honorable afin de contenter le plus grand nombre, en offrant une adaptation extrêmement fidèle à la version originelle, à commencer par un contenu plus que complet. Cody, Guy et Haggar sont ainsi bel et bien présents, et sélectionnables avant chaque partie via un menu dédié. Bien entendu, chacun dispose de caractéristiques lui étant propres. Haggar, personnage puissant par excellence, n'a pas son pareil pour infliger des coups dévastateurs en contrepartie de quoi il est doté de déplacements d'une lenteur à faire pâlir d'envie l'ami Zangief (d'ailleurs largement inspiré de ce dernier). A l'inverse, Guy peut se mouvoir bien plus facilement mais est handicapé par une force de frappe réduite, tandis que Cody représente un bon juste milieu entre ces deux protagonistes hauts en couleurs.

En matière de modes de jeu, Capcom fait une fois encore carton plein. Non content d'avoir cette fois-ci inclus un mode coopératif bienvenu pour occasionner des heures de franche rigolade à deux, le créateur de Street Fighter nous gratifie d'un mode time attack absent des moutures arcade et SNES. Ce dernier consiste à démolir autant d'adversaires que possible, et ce dans un temps limité. Au niveau du contenu, Final Fight CD est donc clairement le meilleur investissement pour tout fan de la saga, un constat qui s'applique également à la bande son.

Une bande son de qualité CD

Cette dernière profite en effet de toute la capacité de stockage offerte par le CD-ROM pour nous ravir les esgourdes au travers de musiques entièrement réorchestrées. Dès les premières secondes de jeu, le ton est donné avec une séquence introductive troquant ses sous-titres contre des voix digitalisées de toute beauté donnant un indéniable surplus de caractère au titre. C'est ainsi au travers de ces dernières que vous apprendrez l'enlèvement de Jessica, la fille du maire de Metro City (et accessoirement la petite amie de Cody), par un gang des Mad Gear souhaitant l'utiliser comme moyen de pression contre ce dernier et sa politique de nettoyage des rues. Durant la partie, le bilan est tout aussi positif. Outre les thèmes entièrement remixés mentionnés plus haut, c'est bel et bien la qualité des bruitages qui frappe : chaque coup, de chaque personnage, donne lieu à un effet sonore différent et confère à tous les protagonistes une différenciation acoustique aussi marquée que celle s'appliquant à leur maniement. A noter que de nouvelles voix digitalisées font également leur apparition, rythmant les combats de manière un peu plus convaincante encore pour le plus grand plaisir du joueur...

Visuellement impressionnant

D'un point de vue purement visuel, on tape encore dans le haut de gamme avec une plastique bien plus convaincante que celle entrevue sur Super Nintendo. Capcom est en effet parvenu à opérer un lifting graphique qui, non content de ne pas nuire à l'ambiance, se permet de la sublimer et de renforcer l'atmosphère dégagée par la ville de Metro City. Rues crades, lieux délabrés, usine glauque : la même impression que sur arcade se dégage de l'ensemble, et on ne pourra qu'apprécier de parcourir les lieux les plus malfamés du fief d'Haggar, jouissant par ailleurs d'une variété assez impressionnante. Il ne sera en effet pas rare que le décor change du tout au tout au beau milieu d'un niveau, provoquant un dépaysement total mais néanmoins toujours justifié par une petite cut-scene de quelques secondes. Certains passages font par ailleurs appel à des technologies assez impressionnantes pour l'époque, comme le métro faisant la part belle aux scrollings différenciels permettant de retranscrire une jolie impression de vitesse en arrière plan. Comble du bonheur : aucun ralentissement ne vient ternir ce bilan élogieux, le soft réalisant même l'exploit d'être plus nerveux et fluide que son prédécesseur sur Super Nintendo.

Sur le plan technique, la seule faiblesse de cette version Mega-CD -outre la raideur caractéristique de la saga visible dans l'animation des personnages, ces derniers étant au passage dotés de sprites toujours aussi énormes- réside dans une palette de couleurs un poil plus fade, la faute aux capacités relativement limitées de la Megadrive dans ce domaine. Un défaut ne pesant finalement que peu dans la balance, compte tenu du boulot colossal réalisé sur l'ensemble de la réalisation technique par Capcom qui nous livre une adaptation quasi identique à la version arcade à ce niveau.

Un gameplay inchangé, qui aurait bien mérité d'être revisité

Sur le plan du gameplay en revanche, bien peu de changements sont à noter. Les deux seules actions possibles, à savoir le saut et l'attaque, peuvent une fois combinées donner accès à une attaque spéciale idéale pour se sortir des pires situations. Une grande importance a en outre été accordée aux armes qui pourront être utilisées sans modération au fil des niveaux. Ainsi trouvera-t-on couteaux, tuyaux d'acier ou autres katanas afin de faciliter la survie dans cette zone à haut risque qu'est Metro City. Ces équipements seront récupérables en les subtilisant à certains membres du bestiaire, ou bien en détruisant quelques éléments du décor qui vous offriront également quelques rations de nourriture afin de remplir votre barre de vie. On regrettera cependant que la touche d'attaque soit également dévolue à la collecte d'items, ce qui pourra souvent donner lieu à des situations plus que délicates. Il sera ainsi fréquent que l'on attende une flopée d'adversaires de pied ferme un katana à la main, et que le déclenchement de l'attaque ne laisse la place au ramassage d'une arme située juste sous nos pieds. Attribuer la troisième touche -inutilisée- du pad à la collecte d'objets, et ce de manière exclusive, aurait pu représenter une bonne alternative afin d'éviter cet aspect quelque peu frustrant de la maniabilité.

Un gameplay qui n'a aucunement évolué donc, et qui représente de fait le plus gros point noir du soft. Initialement sorti en 1989 dans les salles obscures, Final Fight aurait en effet été inspiré de s'offrir un petit lifting à ce niveau, surtout avec la sortie des deux premiers volets de Streets of Rage entretemps. Deux jeux offrant une maniabilité d'une richesse sans commune mesure avec le titre de Capcom qui revendique clairement son âge en termes de jouabilité... Final Fight n'en reste pas moins Final Fight, et prétendre que l'on ne s'amuse pas avec ce monument du beat'em all serait faire preuve d'une mauvaise foi totalement inopportune, d'autant que le challenge est bel et bien présent. Des nuées d'ennemis vous assailliront ainsi sans relâche, encore et encore, combinant leurs compétences pour vous faire passer un sale quart d'heure. Le niveau de difficulté, réglable via le menu des options (de même que le nombre de vies disponibles), parviendra en outre à rendre le jeu un poil plus accessible aux joueurs occasionnels, même si le tout reste néanmoins corsé quels que soient les réglages à ce niveau.

Conclusion

Final Fight CD se présente donc comme l'adaptation sur console de salon la plus convaincante du beat'em all phare de chez Capcom, en reprenant les forces de la version Super Nintendo tout en y adjoignant quelques nouveautés contribuant à minimiser ses défauts. A un lifting graphique et auditif du plus bel effet, s'ajoute ainsi un contenu complet se permettant même la présence d'un mode Time Attack absent de la version originelle. Carton plein pour les créateurs de Street Fighter donc, même si l'on aurait apprécié quelques améliorations en matière de jouabilité dans le but de tenir la dragée haute aux autres références du genre...

Réalisation : 17/20
Gameplay : 13/20
Bande son : 18/20
Durée de vie : 16/20
Scénario : -/20

VERDICT : 17/20


Article publié le 05/06/2012 Jeu testé par Manuwaza