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Escape from Monkey Island

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Escape from Monkey Island
06/11/2000
Edité par Lucas Arts
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Escape from Monkey Island
18/11/2000
Edité par Lucas Arts
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Console: PC
Genre:Aventure
Développeur: Lucas Arts
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Sony Playstation 2-
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Escape from Monkey Island
Escape from Monkey Island, capture d'écran Escape from Monkey Island, capture d'écran Escape from Monkey Island, capture d'écran
Plus célèbre et puissant que Jack Sparrow, Guybrush Threepwood nous revient en 2001 sur PC pour le quatrième volet de Monkey Island. Débutée onze ans plus tôt, cette saga devenue culte semblait avoir atteint la perfection en 1998 avec un troisième épisode sublimant tous les aspects de ses prédécesseurs... Cet ultime chapitre de la quadrilogie se montre-t-il à la hauteur des ambitions placées en lui? Éléments de réponse dans le test qui suit...

Je suis Guybrush Threepwood, pirate au long cours!

Ce nouveau chapitre des (més)aventures de Guybrush prend place quelques temps après la fin du troisième épisode. Après avoir enfin vaincu (définitivement?) LeChuck, terrible pirate zombie, notre héros a enfin pu se marier avec Elaine Marley, gouverneur de l'Ile de Melee et accessoirement élue de son cœur. Les deux tourteraux goutent ainsi à un repos bien mérité dans une lune de miel aussi romantique que digne de telles personnalités. Le retour au bercail va cependant s'avérer mouvementé : après avoir échappé à une attaque de pirates, ils ne débarquent sur l'Ile de Mêlée que pour trouver un quai vide, loin de la foule en délire dont les acclamations étaient censées les accueillir dès leur arrivée. Une rapide investigation va leur permettre de découvrir l'origine de ce mystère : Elaine, absente depuis trop longtemps, a été déclarée morte! Son poste de gouverneur est donc menacé, et des élections ont d'ores et déjà été organisées pour désigner son successeur. Sa seule ressource afin de contourner une bureaucratie incapable d'admettre son erreur, consiste à se présenter elle-même comme candidate à sa propre succession. Elle va être opposée à un certain Charles LeCharles, aristocrate inconnu dont l'identité plutôt trouble ne présage rien de bon pour l'Ile de Mêlée et tous ses citoyens...

Mais nos deux tourtereaux doivent tout d'abord parer au plus pressé. Elaine étant officiellement décédée, tous ses biens sont désormais la propriété du gouvernement de Mêlée qui a décidé de détruire le manoir familial. La belle confie donc deux missions à son bien aimé. Il devra tout d'abord empêcher la catapulte destinée à cette œuvre destructrice de commettre cette atrocité, puis contacter les avocats de la famille sur l'Ile de Lucre afin de définitivement sauver la belle demeure... De fil en aiguille, le pirate sous-doué va se retrouver accusé d'un hold up et va être amené à prouver son innocence, avant de partir à la recherche d'un trésor faisant passer le Big Woop pour une simple babiole, j'ai nommé l'insulte suprême. Cette dernière, si elle tombait dans de mauvaises mains, pourrait permettre à une personne malveillante de contrôler tous les Caraïbes...

Un humour toujours aussi décapant

L'histoire de ce quatrième épisode reste donc fidèle à ses prédécesseurs, en mettant en scène un Guybrush toujours aussi gauche et maladroit. Malgré son aspect enfantin, elle n'en comportera pas moins quelques savoureux rebondissements ainsi qu'un background énorme porté par un casting de personnages secondaires diablement bien fourni. Outre les têtes connues comme Stan, Otis, Carla, Lady Vaudou ou Murray (sans mauvais jeu de mot concernant ce dernier), on retrouvera ainsi de nouveaux venus apportant chacun sa pierre à l'édifice, et contribuant à la richesse d'une trame scénaristique très bien pensée et d'une incroyable richesse tout en ne reniant aucunement l'esprit déjanté de la saga.

Les traits d'humour et références sont en effet monnaie courante dans ce nouvel épisode. Sam & Max, Star Wars, Mortal Kombat, Pokemon et bien d'autres œuvres culturelles sont systématiquement au cœur des dialogues ou des décors, pour des clins d'œil tantôt discrêts, tantôt tape à l'œil, mais toujours omniprésents d'un bout à l'autre de l'aventure. On trouvera même une référence à...Hélène et les garçons! La force du soft est d'inclure et de justifier ces clins d'œil d'une manière systématiquement cohérente et bien amenée, tout en répondant toujours à la logique (ou plutôt à l'absence de logique) Monkey Island.

Les dialogues, profitant d'un doublage français de haute volée, apportent également leur contribution en octroyant à chaque personnage une réelle personnalité. Même une simple erreur de sélection ou une utilisation d'item impossible donneront immanquablement lieu à une réplique amusante de notre ami Guybrush, qui n'aura pas son pareil pour nous opposer un panel de phrases toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Soyons clairs : ne pas s'amuser en jouant à EFMI serait faire preuve d'une totale aversion envers l'humour inhérent à la série. Ici, pas de violence, chaque minute, chaque victoire ou défaite, est un prétexte à sourire. Le sérieux n'a pas cours dans les Caraïbes de Monkey Island, chose que ces messieurs de chez Lucas Arts nous rappellent à chaque seconde du jeu... De multiples références à l'éditeur sont d'ailleurs présentes dans les dialogues. On notera, par exemple, l'interrogation de Guybrush quant à la présence de Lady Vaudou à ses côtés à chaque fois qu'il se fourre dans les pires ennuis, interrogation à laquelle elle répondra par « Peut-être ais-je signé un contrat de cinq jeux avec Lucas Arts ». Ces ponts entre le virtuel et la réalité sont monnaie courante, et s'ils peuvent paraître anecdotiques sortis de leur contexte, ils font systématiquement leur petit effet lorsque l'on est plongé dans l'esprit aussi humoristique que ravageur de la saga...et ce jusque dans les voyages inter-iles s'effectuant à bord d'un navire rose et donnant lieu à des dialogues d'anthologie!

Combinez le gâteau mâchouillé avec la crème auto-bronzante pour déclencher une attaque de mouettes sur le plongeur en plein vol... Gné?!?

Dès le début de l'aventure, le ton est donc donné : Escape from Monkey Island est le digne descendant de ses illustres prédécesseurs, et possède indéniablement ce grain de folie caractérisant ces derniers... Prenons au hasard l'exemple cité plus haut de la catapulte. Pour détruire cette dernière, il sera tout d'abord nécessaire d'aller faire un tour au mythique SCUMM bar, afin de mettre au défi deux joueurs de fléchettes de toucher un ballon de baudruche flottant à côté d'un vieil alcoolique. Cela aura pour effet de déclencher chez lui une crise cardiaque, vous permettant de récupérer le bol de bretzels sur sa table. Ce nouvel accessoire en poche, la prochaine étape consistera à récupérer une vieille chambre à air au port, puis de la disposer sur un cactus situé à côté du manoir. Une fois cette tâche réalisée, Guybrush pourra alors trifouiller les commandes de la catapulte, non sans avoir offert les bretzels à l'ouvrier la manœuvrant pour détourner son attention profitant ainsi de son flagrant manque de motivation dans son travail. Vous voyant rôder autour de son engin, le brave homme décidera de refaire ses réglages en visant le cactus, ce qui aura pour effet de provoquer un retour à l'envoyeur précipitant la catapulte en bas de la falaise adjacente...

Complètement barré? C'est le moins que l'on puisse dire! Et ne pensez pas que passer ce premier écueil vous donnera accès à une progression plus aisée. Vous êtes dans un Monkey Island, synonyme de véritable best of des pires délires hantant l'esprit dérangé des développeurs de chez Lucas Arts. Dans un jeu de cette saga culte, aucune énigme n'est évidente ni même logique. Chaque puzzle est systématiquement tiré par les cheveux, obligeant le joueur à être aussi déjanté que les concepteurs du jeu pour espérer progresser sans avoir recours à une quelconque soluce. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce quatrième chapitre ne déroge pas à la règle, l'énigme sus-citée faisant office de simple mise en bouche en comparaison d'autres vraiment retorses! Très rapidement, on se retrouvera bloqué, les poches pleines d'items tous plus insolites les uns que les autres, sans trop savoir à quel moment ils devront être utilisés pour faire progresser l'histoire. Comment voulez vous deviner que la victoire à un concours de plongeon passe par le « sabotage » de l'huile de corps de l'autre concurrent, déclenchant une attaque de mouettes sur ce dernier une fois en l'air? Pour ne rien arranger, il sera même parfois possible de collecter des items totalement inutiles, sans le moindre rapport avec l'histoire principale! Pire encore : la résolution de certaines énigmes nécessitera de combiner jusqu'à quatre objets différents ensemble, afin d'en obtenir un cinquième inédit qui devra être utilisé à un endroit précis! Difficile dans ces conditions d'espérer boucler cette aventure sans jamais avoir recours à une soluce. Est-ce pour autant un défaut? Les novices en la matière ne manqueront pas de répondre par l'affirmative. Pour ma part, en grand fan de la saga, je ne peux qu'adhérer à la fidélité de ce quatrième épisode envers les trois premiers, l'esprit loufoque des énigmes étant resté intact malgré le poids des années. N'importe quel fan de point & click, bloqué devant une énigme farfelue, verra là un défi à sa mesure et insistera encore et encore jusqu'à sa résolution, en parlant à chaque personnage pour récupérer l'information lui manquant, ou tout simplement pour avoir l'éclair de folie nécessaire au déblocage du puzzle... De ce côté là, pas de changement donc : MI4 reste fidèle à ceux l'ayant précédé. Un constat s'appliquant également à l'aspect visuel parfaitement raccord avec les canons des précédents épisodes.

De la 2D à la 3D, une patte graphique toujours aussi inspirée

Et pourtant, Escape from Monkey Island marque un tournant de taille dans la saga en initiant le passage à la troisième dimension, comme s'y étaient essayés en leur temps Mario, Zelda, Castlevania ou encore Street Fighter avec plus ou moins de réussite. MI4 se situe-t-il dans la catégorie des jeux ayant manqué leur révolution? La réponse est non, du moins en partie... Dès les premières secondes de jeu, on est subjugué par ces splendides graphismes qui ont su garder cette patte caractéristique très cartoon de la série, avec ses nuages en spirale, ses visages extrêmement expressifs, ses couleurs chatoyantes et chaleureuses. Tout est ici magnifique, du moindre bâtiment à l'air ahuri de Guybrush en passant par la sale trogne des méchants. Même l'animation perfectible du héros sujette à une certaine raideur semble être totalement assumée, et contribue finalement au charisme de ce dernier.

Cet aspect visuel de haute volée contribue clairement à l'ambiance générale du soft par ses décors léchés et tape à l'œil, fourmillant de multiples détails et animations, et jouissant en outre d'une énorme variété. Chaque lieu visité, modélisé dans une fine 3D précalculée, sera doté de sa propre atmosphère, provoquant un dépaysement de tous les instants. Pour en rajouter une couche, sachez que le titre tourne sur une machine ridiculement peu puissante (comptez un Pentium II 300MHZ pour un rendu optimal), ce qui autorise quelques petites fantaisies avec nos PC surpuissants. Ainsi profitera-t-on de graphismes largement améliorés avec un anti-aliasing 8X qui ne provoquera pas le plus petit embryon de ralentissement. Pour couronner le tout, le soft tourne parfaitement sous Windows 7 sans la moindre instabilité, preuve que ces messieurs de chez Lucas Arts avaient rendu une copie sans faute sur le plan technique il y a maintenant dix ans, faisant du titre une totale réussite de ce point de vue.

Un changement de maniement bien peu inspiré...

Malheureusement, le passage à la 3D ne s'est pas fait sans heurts et s'est logiquement accompagné d'un total remaniement de la maniabilité. Pour rappel, les Monkey Island faisaient traditionnellement appel au moteur de jeu SCUMM, s'appuyant sur des verbes affichés en bas de l'écran et permettant au joueur d'interagir avec son environnement en composant des phrases. Cette interface, utilisée dans les deux premiers épisodes, avait évolué dans le troisième pour donner naissance à un menu contextuel diablement pratique, et ne sacrifiant pas l'usage de la souris.

EFMI rompt totalement avec cette tradition en proposant une maniabilité entièrement au clavier. Et c'est bien là que le bât blesse, cette dernière étant fort peu adaptée au genre de point & click! Les déplacements sont ainsi extrêmement laborieux, et il ne sera pas rare que l'on entre dans un bâtiment à l'insu de son plein gré, ou que l'on passe de longues secondes à tenter de franchir une porte. Certains angles de caméra sont en outre mal pensés et en rajoutent une couche en rendant les mouvements plus malaisés encore. Il est fort heureusement possible d'utiliser un pad pour se rapprocher le plus possible de la maniabilité utilisée dans la version PS2, dont il est légitime de soupçonner la culpabilité dans le choix d'abandonner la souris au profit d'une jouabilité beaucoup plus orientée console, et de fait fort peu adaptée à ce stype de jeu. Si la manette améliore sensiblement le maniement, celui-ci n'en est pas pour autant agréable et retombe rapidement dans ses travers. La comparaison avec les précédents épisodes, ayant toujours eu à cœur de proposer un gameplay innovant et confortable, n'est donc clairement pas à l'avantage de Monkey Island 4 qui ne manquera pas de déclencher quelques crises de nerfs de la part du joueur devant faire abstraction de ce nouvel handicap s'ajoutant à la difficulté déjà énorme des énigmes présentes dans le jeu.

Outre ces déplacements frisant le calamiteux, le reste de la maniabilité s'avère assez réussi. La possibilité de configurer la manette n'y est pas étrangère, et un petit passage par le menu des options vous permettra d'affecter les touches les plus fréquemment utilisées comme bon vous semblera. En ce qui concerne la sélection des différents éléments du décor dans l'optique d'interagir avec eux, celle ci prend la forme d'une liste contextuelle de phrases apparaissant à l'écran selon la position et l'orientation du personnage, avec une navigation entre les différents choix via une touche bien précise. Une fois l'élément voulu en surbrillance, la pression sur une autre touche permettra de déclencher une action ou bien de récupérer un éventuel objet. Ce système, plutôt bien pensé, s'impose finalement comme une évolution de la liste de verbes présente dans les deux premiers volets. Car ne pensez pas pour autant que toutes les phrases donneront lieu à une action utile : certaines d'entre-elles sont uniquement présentes pour vous dérouter ou vous induire en erreur. A noter la présence d'une variante des cultissimes duels d'insultes, j'ai nommé le bras d'insultes consistant en une partie de bras de fer dans laquelle vous devrez répondre aux invectives de votre adversaire par la bonne réplique, sous peine de perdre du terrain. Un bon moyen de reprendre cette spécificité ayant largement contribué à la renommée de la saga, tout en la renouvelant un minimum (sans pour autant abandonner les duels à l'épée, eux aussi toujours de la partie)...

Conclusion

Barré, déjanté, cinglé sont autant de mots s'appliquant autant à ce nouveau chapitre des aventures de Guybrush Threepwood, qu'à ses trois illustres prédécesseurs dont il se montre parfaitement digne. Si le passage à la troisième dimension pouvait légitimement provoquer une certaine appréhension chez les fans de la première heure en ce qui concerne la fidélité par rapport à l'univers d'origine, il n'en est rien et ce Monkey Island 4 se montre dans la veine des trois premiers épisodes, tant par son humour omniprésent que par ses énigmes totalement illogiques. Dommage néanmoins que cette innovation technique ne s'accompagne d'une énorme perte de qualité en matière de maniabilité, la faute à l'abandon de la souris dans le maniement du personnage...

Réalisation : 18/20
Gameplay : 12/20
Bande son : 19/20
Durée de vie : 17/20
Scénario : 18/20

VERDICT : 15/20


Article publié le 19/05/2011 Jeu testé par Manuwaza