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Double Dragon 2 - The Revenge

Section Test.


Double Dragon II : The Revenge
22/12/1989
Edité par Technos Japan
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Double Dragon II : The Revenge
??/01/1990
Edité par Acclaim Entertainment
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Double Dragon II : The Revenge
??/??/1990
Edité par Acclaim Entertainment
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Console: Nintendo Nes
Genre:Beat'em All
Développeur: Technos Japan
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Arcade- Atari ST- Commodore 64- Commodore Amiga- MSX- Nec PC Engine Super CD-ROM- PC- Sega Megadrive- ZX Spectrum-
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Double Dragon 2 - The Revenge
Double Dragon 2 - The Revenge, capture d'écran Double Dragon 2 - The Revenge, capture d'écran Double Dragon 2 - The Revenge, capture d'écran
Deux ans après leur seconde apparition dans les salles obscures, les frères Lee s'invitent de nouveau sur la 8 bits de Nintendo pour le plus grand plaisir des joueurs. Sortie en 1990, cette adaptation NES de Double Dragon II : The Revenge fait donc suite à un premier épisode plutôt réussi, et avait pour ambition de faire oublier ce dernier. Pari gagné? Rassurez-vous, chez Technos, on ne fait pas dans la demi-mesure...

Quand le deuil laisse place à la vengeance...

L'histoire de ce second volet prend place quelque temps après le premier chapitre. Les frères Lee, courageux jeunes hommes experts en arts martiaux, tentent tant bien que mal de libérer New York City de la pègre qui la gangrène depuis la guerre nucléaire. Devant ce courage faisant défaut à tant de gens, les deux frères furent baptisés les Double Dragons, en référence à leurs innombrables exploits et à leur témérité. Seulement voilà, les Shadow Warriors, un gang ayant réussi malgré leurs efforts à étendre sa mainmise sur tout NY, continue à semer la terreur dans la ville, ne laissant derrière lui que chaos, mort, et destruction. Un beau jour, les Shadow Warriors vont cependant commettre l'erreur qui signera leur arrêt de mort. Lors d'une énième offensive sur la ville, ils vont avoir le malheur d'occire Marian, la petite amie de Billy Lee... Les deux terribles frères n'ont désormais plus qu'un but dans la vie : venger la mort de Marian, et débarrasser une bonne fois pour toutes la ville de New York du gang ayant causé sa perte...

A l'aube des années 90, la plupart des jeux vidéo sortant sur consoles de salon avaient tendance à suivre une trame bien définie, mettant en scène un personnage héroïque partant au secours d'une jeune fille en détresse. Les exemple de titres exploitant cette trame sont plutôt nombreux, à fortiori sur NES avec des softs comme Zelda ou Mario qui en sont les exemples les plus probants. Dans Double Dragon II, l'évolution est donc de taille puisque pour la première fois, les scénaristes ont pris le parti d'inclure une dimension plus dramatique et sombre en provoquant la mort de la jeune femme dès le début du jeu. La mission de sauvetage faisant habituellement office de prétexte à l'action est donc ici remplacée par une motivation nettement moins louable, à savoir la vengeance. Si le scénario de ce DDII passe rapidement au second plan, puisque n'étant que brièvement exposé ça et là au travers de quelques écrans fixes entre les niveaux (rien de bien étonnant pour un beat'em all), force est de constater qu'il est doté d'une certaine originalité insufflant une grande bouffée d'air frais lors de la sortie du soft dans le commerce. On ne peut donc que féliciter les développeurs, qui ont su prendre un risque s'avérant finalement payant compte tenu de la qualité du titre, notamment en termes de maniabilité...

Un level design de haute volée

Cette dernière parvient ainsi à faire des miracles avec une croix directionnelle uniquement accompagnée de deux touches d'action. On ne peut qu'être admiratif devant l'ingéniosité des développeurs de l'époque, qui parvenaient avec brio à nous offrir un gameplay aux petits oignons malgré les limitations inhérentes à la relative pauvreté du pad, là où d'autres firmes peinent à nous faire frémir avec les dix boutons de la manette PS3. Tout d'abord, Double Dragon II reprend les standards du beat'em all, du moins lors de certains passages (mais nous y reviendrons). Le joueur dirige donc son personnage dans un environnement permettant non seulement les mouvements de gauche à droite, mais également de haut en bas. A titre d'exemple, lorsque votre avatar se trouve dans une rue, vous pouvez indifféremment parcourir cette dernière sur sa longueur ou sur sa largeur. Cette caractéristique de tout bon beat'em all qui se respecte inclut donc une intéressante gestion de la profondeur, qui pourra s'avérer salvatrice dans l'esquive des coups adverses.

Cependant, là où DDII se démarque des canons du genre, c'est bel et bien dans la grande liberté donnée au joueur dans ses déplacements. Ne pensez pas pour autant vous retrouver dans un GTA, avec une totale liberté de mouvements. Non, ici, vous êtes aux prises avec un scrolling qui se bloque dès l'apparition d'ennemis, et qui ne reprend sa course qu'une fois ces derniers éliminés. Néanmoins, au contraire de la plupart des beat'em all du marché, le soft vous autorisera des déplacements verticaux, via échelles et autres gouttières. L'ami Lee déambulera ainsi dans un level design varié, empruntant des ascenseurs afin de descendre dans les profondeurs d'une base sous-marine, ou bien sautant parfois d'immeuble en immeuble comme le ferait un Peter Parker au sommet de sa forme. Le soft comprend d'ailleurs quelques passages en provenance directe des jeux de plates-formes, qui représentent le seul véritable bémol dans la maniabilité. En effet, l'appui simultané sur A et B pour déclencher un saut, allié à une certaine raideur du personnage caractéristique du beat'em all, rendent la gestion des sauts relativement malaisée, ce qui pourra s'avérer assez délicat dans les phases ou vous devrez enchainer les bonds, notamment lorsque les plates-formes apparaissent par intermittence. La moindre chute, le moindre contact avec un piège, et c'est une précieuse vie qui sortira de votre besace. Difficile cependant d'en vouloir aux développeurs, tant chaque stage n'est que prétexte à un nouveau dépaysement, une nouvelle surprise. Vous ne sortirez d'une délicate séquence d'esquive des tirs d'un hélicoptères de combat, que pour vous retrouver à l'intérieur de ce dernier aux prises avec moult ennemis, en devant tenir compte de la porte s'ouvrant périodiquement et dépressurisant la cabine. Le moindre moment d'inattention, et c'est la chute fatale. Ce facteur pourra cependant être utilisé à votre avantage, car un coup bien placé aura tôt fait d'expédier un adversaire dans la zone fatidique...

File moi ton cut!

Abordons justement la liste des différents moyens à la disposition des frères Lee pour tataner du truand. A ce niveau, la maniabilité fait une fois encore dans l'originalité en proposant une allocation des touches conditionnée par l'orientation du personnage. Ainsi, la touche B donnera un coup à gauche, tandis que la touche A déclenchera une attaque sur la droite. Dans le cas où le joueur est tourné vers son adversaire, un coup de poing viendra corriger le portrait de ce dernier. Si, par contre, il a le malheur de tourner le dos à celui-ci (pas très prudent tout ça...), un coup de pied retourné viendra cueillir l'agresseur pour l'envoyer au tapis. La gestion des deux touches d'action ne manquera pas d'occasionner quelques ratés en début de partie, la maitrise de cette dernière nécessitant quelques minutes d'adaptation au terme desquelles vous enchainerez les succès d'une manière déconcertantes. A noter que l'enchainement de plusieurs coups de poings aura pour effet de déclencher une sorte de « chope », dans laquelle votre avatar virtuel saisira son adversaire pour lui balancer des coups de genou dans la tête.

En plus de ces coups de base, un certain nombre de mouvements spéciaux déclenchables via la combinaison des touches d'action et de la croix directionnelle viendront enrichir un peu plus encore la maniabilité du titre. En cas d'encerclement par des adversaires peu scrupuleux, un petit coup de pied hélicoptère (influence de Street Fighter?) devrait permettre à Lee de faire le ménage, tandis que le coup de genou n'aura pas son pareil pour envoyer un combattant un peu trop gênant valdinguer en bas d'un immeuble (attention cependant à ne pas se retrouver emporté par son élan). L'enchainement de différents coups donnera même parfois naissance à des combos, qui s'avéreront parfois très utiles, notamment contre les boss. Enfin, dans leur volonté de combattre le feu par le feu (et de fait la déloyauté par la déloyauté), les frères Lee auront beau jeu de ramasser les armes laissées par les adversaires projetés à terre. Tuyaux, chaines, grenades, couteaux et autres bâtons de dynamite se côtoieront donc joyeusement pour mettre à mal les rangs des Shadow Warriors. Ces atouts peu scrupuleux auront cependant une durée de vie restreinte, puisque se limitant à la zone où ils auront été ramassés : dès que le scrolling reprendra sa course, ils disparaitront de vos mimines...

Prêts à en découdre?

Et pourtant, garder de tels atouts en main pendant une durée illimitée eût représenté une aide non négligeable dans l'optique de terminer l'aventure. Autant rompre le suspense tout de suite : Double Dragon II place la barre très haut en termes de challenge et l'expérience risque de tourner rapidement à la jaunisse pour un public non averti, malgré la présence de trois niveaux de difficulté. Ces derniers n'auront en effet que peu d'intérêt, puisque vous devrez impérativement vous frotter au plus élevé d'entre eux pour pouvoir espérer jouer chacun des neuf niveaux que comporte le soft. Et quels niveaux! Chaque environnement regorge d'adversaires tous plus redoutables les uns que les autres, qui ne manqueront pas de vous tomber dessus à quatre simultanément. Comme si cela ne suffisait pas, chaque stage est sanctionné d'un boss plus redoutable encore que ses sbires. Si le premier se laissera terrasser sans trop poser de problèmes, le second niveau vous mettra aux prises avec deux ninjas d'une rapidité si grande que vous en arriverez à vous demander si vous n'êtes pas censé subir une défaite scriptée afin de faire avancer le scénario. Le système de gestion de la vie semble pourtant être plutôt à l'avantage du joueur. En effet, ce dernier dispose d'une barre de vie à huit niveaux. Une fois ces huit niveaux vidés par les coups adverses, une vie est perdue et le protagoniste reprend l'aventure là où il l'avait laissée. Cependant, l'absence totale de continues et le ridicule nombre de vies (trois pour espérer boucler l'aventure) vous feront très vite regretter votre optimisme de la première heure, tant et si bien que vous vous surprendrez à espérer un 1UP qui ne viendra jamais, les différents levels ne contenant pas le moindre item susceptible de vous aider. Bref, DDII est un jeu doté d'une difficulté dantesque, qui ne se laisse pas dompter par le premier joueur d'Alexandra Ledermann venu. Terminer l'aventure nécessitera de la patience, de la rigueur et surtout une grosse persévérance...

Malgré cette difficulté, Double Dragon II dispose d'atouts susceptibles d'augmenter un peu plus encore sa durée de vie déjà énorme pour les plus persévérants, le plus significatif d'entre eux étant son mode deux joueurs mettant en scène chacun les deux frères Lee dans leur croisade contre le mal. Ce mode multi se décline en deux variantes, la seule différence entre ces dernières résidant dans la possibilité, présente ou non, de frapper son coéquipier. Libre aux deux compères, donc, de coopérer pour tenter de boucler l'aventure, ou bien de se combattre pour obtenir le score le plus élevé possible. Ce mode deux joueurs assure au soft une certaine convivialité, et permet de rester un peu plus longtemps dans cet univers extrêmement réussi...

New York revisité

Car oui, Double Dragon II, c'est aussi une atmosphère bien particulière admirablement retranscrite au fil des niveaux. Bien plus sombre que celle des précédents épisodes, cette ambiance peut s'appuyer sur des graphismes solides ne souffrant d'aucun ralentissement. Nous aurons bien droit à quelques bugs de clignotement ça et là, mais rien de bien gênant pour l'action. . A noter que, chose étrange, la partie haute de l'écran semble avoir été copiée sous la barre de vie. Vous aurez ainsi la surprise de voir une bande de quelques pixels apparaître simultanément sur les deux extrémités de votre téléviseur. Une erreur de programmation pas franchement gênante, qui ajoute finalement un peu plus encore au cachet si particulier du jeu. En termes de finesse, les différents protagonistes ont bénéficié d'un soin tout particulier, tant au niveau de leur modélisation que de leur animation. Pour un jeu 8 bits, le résultat est plus que convainquant, et la technique rend clairement justice aux combats que vous vous surprendrez à vivre sur votre canapé comme si vous y étiez. D'ailleurs, la variété des ennemis rencontrés contribuera grandement à l'intérêt de la progression, puisque vous découvrirez constamment de nouveaux adversaires au fil des niveaux. Ces derniers, également très variés, auront en commun une bonne richesse, notamment au niveau des arrière plans (malgré quelques exceptions dotées de décors un poil vides). Enfin, terminons sur l'aspect sonore avec des musiques dans la veine des précédents épisodes, qui auront le mérite de parfaitement rythmer l'action. Accompagnées par des bruitages efficaces, elles joueront un rôle non négligeable dans l'immersion totale provoquée par cette ambiance hors du commun!

Conclusion

Fort d'un premier épisode de toute beauté, Technos ne s'est pas contenté de nous sortir une pâle au titre affublé d'un « 2 » juste pour exploiter l'exploit de ce dernier. Loin de se reposer sur ses lauriers, la firme japonaise nous a concocté un véritable petit bijou vidéoludique, reprenant les forces de son prédécesseur tout en y adjoignant quelques caractéristiques atypique en faisant un incontournable de la 8 bits de chez Big-N. A acheter les yeux fermés, pour peu que vous n'ayez rien contre un bon gros challenge à l'ancienne!

Réalisation : 16/20
Gameplay : 17/20
Bande son : 17/20
Durée de vie : 19/20 pour les acharnés
Scénario : -/20

Verdict : 18/20


Article publié le 06/10/2013 Jeu testé par Manuwaza