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Baten Kaitos

Section Test.


Baten Kaitosu : Owaranai Tsubasa to Ushinawareta Umi
05/12/2003
Edité par Namco
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Baten Kaitos : The Lost Ocean and the Eternal Wings
15/11/2004
Edité par Namco
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Baten Kaitos : Les ailes éternelles et l'océan perdu
19/05/2005
Edité par Namco
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Console: Nintendo Gamecube
Genre:Jeu de Rôle
Développeur: Monolith Soft
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Gamecube
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Baten Kaitos
Baten Kaitos, capture d'écran Baten Kaitos, capture d'écran Baten Kaitos, capture d'écran
Le jeu de rôle est un genre qui s'est fait assez rare sur le cube de Nintendo. Paradoxalement, c'est pourtant sur cette machine que l'on trouve les plus belles perles du genre. Non, je ne suis pas objectif pour un sous mais une fois qu'on a touché à Baten Kaitos, on ne voit plus le RPG de la même façon et l'on ressort envoûté de cette expérience unique que nous propose Monolith Soft. Le titre en question a été développé par une partie de l'équipe à l'origine de Chrono Cross et d'une certaine manière, on sent une réelle inspiration issue de ce dernier. Il a d'ailleurs connu une suite, ou plutôt une préquelle, intitulée Baten Kaitos Origins sur le même support. Mais là n'est pas le sujet pour l'article d'aujourd'hui, attelons nous plutôt au test de ce premier épisode, commercialisé entre 2003 et 2005 selon les zones géographiques...

Des continents flottants et des anges

L'histoire de Baten Kaitos se déroule dans les cieux, sur des continents flottants où les habitants possèdent des ailes du cœur pour voler sur de courtes distances. On suivra les pérégrinations du jeune Kalas qui fera la rencontre de nombreux protagonistes qui le rejoindront comme Xhela ou Gibari. Ce héros aura la particularité de posséder une aile mécha confectionnée par son grand-père. En effet, Kalas étant né avec une seule aile du cœur, son aïeul lui en a créé une artificielle afin de palier à ce problème, lui permettant ainsi de vivre convenablement. Il tentera au cours de son aventure de venger son défunt grand père tué par Giacomo, faisant partie de l'Empire d'Alfard et sous les ordres de l'empereur Geldoblame. Pour la petite histoire, sachez que certains êtres ont renoncé à leurs ailes du cœur afin de se spécialiser dans la magie et la technologie, et le maléfique souverain est l'un des plus fervents défenseurs de ce courant de pensée atypique. C'est ce même empereur qui tente de réunir les cinq cartes de la destruction afin de faire renaître Malpercio, un dieu ancestral qui lui permettra de conquérir le monde. Kalas et ses amis tenteront donc de contrecarrer les plans du tyran, se lançant ainsi dans une quête qui promet de nombreux rebondissements.

Baten Kaitos n'est assurément pas le type de RPG simpliste où l'on devine à l'avance ce qui va se passer. Au fil de l'aventure, vous irez de surprise en surprise et certaines vous décrocheront la mâchoire à coup sûr ! Le joueur est également actif et fait partie intégrante du groupe puisqu'il a le rôle d'un ange gardien que seul Kalas pourra entendre. Ce dernier vous demandera régulièrement de faire des choix et même parfois de prendre des décisions pour le groupe. C'est original et bien mis en place, mais l'on aurait tout de même apprécié une plus grosse répercussion sur les choix effectués durant l'aventure. Les différents protagonistes de Baten Kaitos ont tous une histoire et un caractère bien à eux, le groupe n'est pas soudé et vous vous mettrez même à douter de la sincérité de certains. C'est ici que se situe la force du titre, le joueur n'est pas ménagé et avance dans le brouillard sans discerner le Bien du Mal. En un mot comme en cent, difficile de ne pas considérer la trame scénaristique comme l'un des gros atouts du soft. Une caractéristique importante pour tout bon RPG qui se respecte.

Une œuvre d'art animée

Puisque l'on aborde le chapitre dédié aux atouts du titre, il m'est impossible de ne pas vous parler de sa partie technique et artistique. Il est important de bien dissocier les deux car Baten Kaitos n'est pas impressionnant techniquement parlant, et est loin d'exploiter la totalité de la puissance du cube. En revanche, ce jeu est une perle artistique qui rappellera aux retrogamers les fameux jeux de rôle mélangeant habilement 2D pour les décors et 3D pour les personnages, comme le faisait un certain Chrono Cross pour ne citer que lui. Les différents environnements du jeu sont magnifiques et ont d'ailleurs tous été dessinés à la main, vous plongeant littéralement dans un tableau d'artiste. L'ambiance y est onirique et fantastique et chaque écran fourmille de détails livrant au joueur une toile de maître à chaque nouveau lieu qu'il visitera. Les différents continents ont chacun une ambiance et un charme bien particulier, aucun n'est plus soigné qu'un autre, et tous ont été travaillés jusque dans les moindres détails.

En revanche, comme je le mentionnais plus haut, le soft aurait pu mieux profiter des capacités techniques de la machine. Ainsi a-t-on droit à des personnages tout juste correctement modélisés, et surtout dotés d'une animation plutôt rigide. La mise en scène en prend un sacré coup et il faut aussi noter que les différents éléments produits en trois dimensions ne font pas toujours honneur au jeu. On lui pardonnera tout de même cet écart, la patte artistique irréprochable prenant vite le dessus afin de nous faire oublier ces petits désagréments. Attention cependant, il serait abusif de qualifier Baten Kaitos de moche, mais gardez à l'esprit que l'on sent un net décalage qualitatif entre la partie purement technique, et la direction artistique.

Jouons aux cartes les amis

Je cause, je cause et je ne vous ai toujours pas parlé du système de combat qui, il faut le dire, est assez original. L'équipe Tri Crescendo (des anciens de Tri-Ace) qui s'est occupée de la partie sonore et du système de combat a fait un boulot monstrueux, mais j'aurai l'occasion de revenir sur la bande son un peu plus loin dans ce test. Les combats se déroulent donc au tour par tour et utilisent des cartes. Ainsi chaque personnage possède-t-il un deck où il pourra mettre différents types de cartes. On trouve donc des cartes d'attaque, de défense, de buff (amélioration de stats pour un combat) et de soin. La particularité du système de jeu réside dans le fait que ces cartes peuvent se modifier avec le temps ! A titre d'exemple, en début d'aventure, vous trouverez un régime de bananes qui vous soignera. Avec le temps, cette carte évoluera et les bananes pourriront pour devenir une carte d'attaque. Ceci est un exemple parmi tant d'autres de ce parti pris plutôt futé forçant le joueur à toujours bien regarder son deck et à le modifier en conséquence.

Ces cartes s'appellent des Magnus et l'on en dénombre un peu plus d'un millier, ce qui est tout simplement énorme. Pour en revenir aux combats, ils se divisent en deux phases avec une dédiée à l'attaque et l'autre à la défense. Les Magnus sont également numérotés de un à neuf, et il vous sera demandé d'effectuer des suites croissantes ou décroissantes ou bien des paires pour améliorer l'efficacité de vos attaques. Les différentes phases seront également chronométrées à partir d'un certain point du jeu et il vous faudra donc réagir vite pour lancer vos cartes en faisant des suites ou des paires. Je ne vous cache pas qu'un certain temps d'adaptation sera nécessaire, mais que les combats n'en deviendront ensuite que plus jouissifs, à fortiori contre les boss donnant naissance à des affrontements pouvant parfois atteindre la demi heure de jeu. Sont également présentes des cartes magiques associées à des éléments dont il faudra connaître l'effet pour ne pas placer des cartes d'éléments contraires ensemble, sous peine d'obtenir des conséquences indésirables.

Le soft n'est pas d'une difficulté insurmontable si vous prenez le temps de bien fouiner pour obtenir de nouvelles cartes, et surtout de bien construire vos différents decks. En revanche, si vous faites l'impasse sur la recherche et la compréhension du système de combat, le jeu ne vous fera aucun cadeau. Bien entendu, les personnages grimpent en niveau au fil des affrontements remportés, ce qui améliorera leurs statistiques globales. Le système d'évolution des protagonistes ne s'arrête cependant pas là. Ainsi pourrez-vous, en ramassant certains objets précis, augmenter de classe et obtenir un deck plus important, en contrepartie de quoi vous aurez moins de temps pour choisir vos cartes en combat. Dernière spécificité, et non des moindres, la montée de niveau s'effectue en priant dans un sanctuaire. Il n'est par conséquent pas toujours possible, au cours de l'aventure, de se retrouver au niveau et à la classe désirés, à moins de trouver une fleur bleue permettant de sauvegarder et d'accéder au dit sanctuaire.

Monstrueux comme contenu n'est ce pas?

Pour ce qui est du déroulement du jeu dans son ensemble, nous sommes face à des mécanismes assez classiques. Vous vous baladez ainsi dans les différents lieux à partir de la carte, et bénéficierez de moyens de transport pour visiter les différents continents du jeu. En revanche, la gestion de l'inventaire s'avérera quant à elle beaucoup moins classique, puisque vous aurez très vite à votre disposition des Magnus vides que vous pourrez remplir en interagissant avec le décor ou les PNJs. Exemple tout bête : vous vous trouvez devant un étalage de pommes et vous décidez de capturer dans l'une de vos cartes cette essence pour vous en servir plus tard. Bien sûr, cette carte évoluera avec le temps pour, par exemple, devenir du cidre. C'est à vous de réfléchir à ce dont vous aurez besoin pour progresser dans l'aventure et remplir les différentes quêtes annexes du jeu. Les donjons sont aussi étonnamment riches en idées diverses et variées, et vous demanderont de la réflexion pour atteindre le maître des lieux. Mais je vous laisse la surprise tant les situations sont différentes et en perpétuel renouvellement. La durée de vie du titre est vraiment impressionnante dans la mesure où l'aventure nécessitera au bas mot une bonne cinquantaine d'heures pour être bouclée, et que les nombreuses quêtes annexes assorties de la collecte des Magnus vous en demanderont le double voire le triple.

Une bande son magistrale

Terminons sur la bande-son du jeu qui a été réalisée, comme mentionné plus haut, par Tri Crescendo et un certain Motoi Sakuraba. Disons le de suite, ce dernier s'est surpassé et a manifestement été très inspiré par l'atmosphère de Baten Kaitos. Les musiques collent donc parfaitement à l'ambiance onirique du jeu et les thèmes associés aux combats sont tout simplement monstrueux. Le soft dans sa version PAL ne bénéficie que des voix anglaises en lieu et place des japonaises, un doublage dans la langue de Shakespeare pas forcément exceptionnel mais qui ne dénature aucunement le jeu. En revanche, il est regrettable qu'un effet assez désagréable et inexplicable se soit invité dans ces voix. Problème d'enregistrement ? Difficile à dire...

Si le jeu vidéo est un art, alors Baten Kaitos en est un magnifique représentant, il suffit de regarder quelques images pour s'en convaincre tant le soin apporté aux décors est colossal. Doté d'un scénario riche et captivant, d'un gameplay original et profond, le titre de Monolith vous plongera à coup sûr dans un autre monde. Motoi Sakuraba s'est surpassé pour nous offrir une bande son dantesque à la hauteur de ce chef d’œuvre. La Gamecube se dote donc ainsi d'un RPG de grande classe qui fera rougir ses consœurs lors de sa sortie. Malgré de petits défauts techniques, nous sommes bel et bien face à un très grand jeu et à un RPG dont on se souviendra pendant très longtemps.

Réalisation : 18/20
Gameplay : 19/20
Bande son : 19/20
Durée de vie : 19/20
Scénario : 19/20

VERDICT : 19/20


Article publié le 09/12/2013 Jeu testé par Hayu