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Alien VS Predator (Super Nintendo)

Section Test.


Alien VS Predator
01/08/1993
Edité par IGS
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Alien VS Predator
??/09/1993
Edité par Activision
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Beat'em All
Développeur: Activision
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: Arcade-
Vidéo(s) commentée(s): 1
Photo de la boite de Alien VS Predator (Super Nintendo)
Alien VS Predator (Super Nintendo), capture d'écran Alien VS Predator (Super Nintendo), capture d'écran Alien VS Predator (Super Nintendo), capture d'écran
Au fil des ans, films et adaptations en jeu vidéo n'ont que trop rarement fait bon ménage. Si actuellement chaque long métrage s'accompagne immanquablement d'un jeu au développement bâclé afin de sortir à temps pour ramasser le plus d'argent possible, il fut néanmoins un temps où certaines adaptations étaient suffisamment convaincantes pour faire passer un bon moment au joueur. Commercialisée en 1993, la version Super Nintendo d'Alien VS Predator s'inscrit-elle dans cette catégorie? Réponse à suivre...

Quand on ouvre la boite de Pandore, il faut en subir les conséquences

A peine la cartouche insérée et la console allumée, se retrouve-t-on devant une séquence d'images fixes destinée à exposer au joueur le pitch de départ. L'action prend place en 2093 sur la planète Vega 4, au sein de la ville de New Shanghai. Cette colonie prospère va néanmoins se retrouver au bord du gouffre lorsque des ouvriers, en creusant un tunnel visant à faire passer le futur métro, vont découvrir d'étranges œufs d'une espèce inconnue. Ils vont cependant vite s'apercevoir que les créatures issues de ces derniers ne sont autres que de belliqueux aliens, bien décidés à exterminer toute trace de civilisation sur l'ensemble de la planète. Totalement submergés par des hordes de monstres redoutables et à la multiplication facile, les colons n'ont d'autre choix que de lancer un appel de détresse vers la Terre, afin de requérir l'envoi d'une mission de secours.

Le message n'arrivera néanmoins jamais à destination, intercepté en cours de route par un vaisseau Predator. Ces chasseurs, aussi redoutables que rusées, vadrouillaient dans l'espace à la recherche d'un challenge à la hauteur de leurs extraordinaires capacités. L'appel au secours de la colonie Vega 4 est donc une aubaine pour ces créatures qui mettent immédiatement le cap sur cette planète en crise. Heureusement pour les humains occupant les lieux, les Predators vont voir dans les aliens un défi beaucoup plus intéressant que l'extermination de quelques bipèdes aussi faibles et inaptes à la survie que des humanoïdes. Ainsi décident-ils de se lancer dans l'éradication pure et simple de toute trace alien sur la surface de la planète. Si le scénario n'est ici qu'un prétexte à l'action, force est de constater qu'il remplit parfaitement son office en s'inscrivant de manière plus que convaincante dans ce que les longs métrages avaient pu nous offrir. Relatif bon point pour le jeu donc, qui hélas est loin d'être bien pourvu dans le domaine...

Un gameplay pas vraiment à la hauteur

Le soft se présente donc comme un beat'em all, dans lequel le joueur incarne le redoutable Predator qui va devoir affronter des nuées ininterrompues de non-moins redoutables aliens. A ce titre, le soft respecte les standards chers au genre en proposant des déplacements non seulement latéraux, mais également dans la profondeur. Ainsi se déplace-t-on dans des tableaux fermés, où il faudra vaincre toutes les vagues d'ennemis afin de déclencher le scrolling (scrolling passablement foireux par moments d'ailleurs) et de passer à l'écran suivant. Les développeurs ont fait un réel effort sur le level design en alternant les stages horizontaux et verticaux. Jusqu'ici, rien de bien inhabituel. Là où le bât blesse cependant, c'est dans la variété des mouvements réalisables par le personnage. Seules cinq des dix touches présentes sur le pad SNES sont ici utilisées : l'une pour le coup de poing (déclenchant un seul combo), l'autre pour le saut (utilisable en combinaison avec le poing pour effectuer un coup de pied sauté), et enfin les deux gâchettes L et R pour effectuer un « tacle » respectivement vers la gauche ou la droite. S'y ajoute une seule et unique choppe, pour un nombre famélique de mouvements différents. Sans aller jusqu'à effectuer une comparaison assassine avec Streets of Rage sorti sur la console concurrente, on se situe ici dans une richesse grosso modo équivalente à ce que l'on pouvait voir dans Final Fight au niveau de la palette de mouvements.

Là où la pilule peine à passer, c'est dans la fidélité par rapport au personnage du Predator vu dans les films le mettant en scène. Une telle bestiole se battant à mains nues, c'est un peu comme un homme politique disant la vérité, ou bien un Raymond Domenech capable d'entrainer une équipe de football : on n'a jamais vu ça! La caractéristique de base de cette créature est de pouvoir compter sur une technologie de pointe, déclenchant une peur panique chez ses proies. Ici, les armes sont clairement placées au second plan. On pourra certes utiliser le canon à épaule, mais uniquement en ramassant des items afin de le recharger ce qui limitera son utilisation à une fois par niveau en moyenne. De même retrouvera-t-on des disques ou des lances, mais leur usage sera plus que frustrant pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il sera impossible de les utiliser au corps à corps, le personnage se remettant à frapper au poing dès qu'il s'approche de l'adversaire. Ensuite, on ne pourra s'en servir qu'une demi douzaine de fois avant d'être totalement à sec de munitions. Enfin, il sera impossible de ramasser un item de soin en ayant une arme dans les mains. On devra donc gaspiller les précieuses munitions restantes, pour réussir à ramasser cet objet salvateur avant qu'il ne disparaisse, ce qui arrivera assez rapidement. J'en profite pour terminer sur le dernier bonus qui est de loin le plus inutile de tous, j'ai nommé le camouflage optique. Ce dernier parviendra avec brio à rendre le jeu plus difficile encore, en rendant le Predator quasiment invisible à vos yeux. On s'empressera donc de ne pas ramasser les sphères activant ce « bonus ».

Avez vous déjà vu un Alien orange? Moi oui...

Le principal reproche que l'on peut formuler à l'encontre du genre du Beat'em All, est une certaine répétitivité se matérialisant par la démarche du « frapper, avancer, frapper ». Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Alien VS Predator revendique avec force son appartenance au genre à ce niveau. Tout d'abord, le bestiaire pâtit d'un flagrant manque de variété, puisque vous ne vous mesurerez en tout qu'à un nombre ridicule d'adversaires différents, ne se distinguant les uns des autres que par leur couleur et la taille de leur barre de vie. Tout juste aura-t-on droit à quelques facehuggers ainsi que quelques boss originaux afin d'essayer en vain de rompre une monotonie s'installant dès les premières secondes de jeu avec les trois pauvres ennemis rencontrés dans leurs innombrables variations de couleur. Si l'on peut comprendre que les aliens ne se ressemblent tous, pourquoi ne pas avoir ajouté quelques humains afin de pimenter un peu la progression en variant les plaisirs? Du coup, on s'ennuie ferme d'autant que chaque type différent (ou plutôt chaque couleur différente) d'alien adopte toujours le même comportement, rendant le jeu diablement prévisible et terriblement monotone. Bon point cependant pour les boss, chacun étant doté d'un certain charisme les plaçant un ton au dessus de la médiocrité générale du soft en matière de casting.

Des graphismes ternes et sans saveur, complétés par une bande son du même acabit

Le bestiaire n'est malheureusement pas l'unique aspect technique dérangeant dans AVP. En effet, ce dernier est doté de graphismes à mille lieues de ce qui se faisait à l'époque de sa sortie, en 1993. Les décors sont ternes, se basant sur une palette de couleurs bien loin d'exploiter toutes les capacités de la Super Nintendo dans ce domaine. On peut certes comprendre la volonté des développeurs d'offrir au joueur des environnements glauques et futuristes fidèle à l'univers d'origine. Mais les environnements n'assurent que le strict minimum au niveau des animations... Pour ne rien arranger, ces derniers sont d'une abominable répétitivité, puisque la même bande de dix centimètres semble se répéter sans fin tout au long du niveau. Seuls les changements de stage occasionneront un renouvellement des arrières plans... Et que dire de la posture du Predator, aussi raide qu'un instituteur des années 50! Les aliens ne sont guère mieux lotis avec des couleurs particulièrement mal choisies, contribuant à les rendre kitch et ridicules au possible au même titre que leur animation bien loin de la démarche inquiétante et bestiale qu'ils adoptent dans les longs métrages les mettant en scène.

La bande son, bien qu'un poil moins ratée, ne restera pas dans les annales. Les musiques, presque correctes, contribuent grandement à la répétitivité du soft en proposant toujours les mêmes tonalités, encore et encore, et ce du début à la fin du niveau. Pour ne rien arranger, les différents thèmes se comptent sur les doigts d'une main, tant et si bien que l'on en arrive à penser que les développeurs ont pris le parti de rogner sur le budget son. Mais le plus gros problème se situe au niveau des bruitages, semblant survenir d'un téléphone placé sous un oreiller! Les impacts de coups, étouffés, mous au possible, ne retranscrivent en rien l'âpreté supposée d'un combat entre un Alien et un Predator. Quant à la sonorité accompagnant les sauts du protagoniste, on peine à comprendre ce qu'elle vient faire là. La seule satisfaction à ce niveau réside dans le râle accompagnant la mort d'un Alien...et encore... Bref, quand on voit la qualité des compositions d'un Final Fantasy VI sorti sur la même console, il y a franchement de quoi crier au scandale devant une bande son aussi quelconque et soporifique...

Une durée de vie conséquente...pour les plus acharnés

Soporifique, tel est le qualificatif le mieux adapté à ce jeu. Pourtant, ses dix niveaux dotés d'un challenge assez conséquent semblaient être garants d'une durée de vie plus qu'acceptable. Mais dans la pratique, rares seront les joueurs suffisamment persévérants pour trouver le courage de continuer l'aventure jusqu'à son terme. Pour ne rien arranger, les développeurs ont cru bon de ne pas inclure un mode deux joueurs qui aurait pu représenter un bon moyen de rompre la monotonie avec des parties en coopération plus conviviales que la soporifique aventure solo. Permettre d'incarner chacune des trois races présentes sur Vega 4 aurait également permis de rallonger la durée de vie, une option non-retenue par les développeurs qui se sont contentés de permettre au joueur de s'identifier au Predator...

Conclusion

En un mot comme en cent, Alien VS Predator est un jeu à éviter. Mou, ennuyeux, pas vraiment joli et incroyablement répétitif, il peinera à trouver son public au sein de la communauté des gamers : les adeptes du beat'em all se tourneront vers les sagas Final Fight ou Streets of Rage autrement plus nerveuses et intéressantes, tandis que les fans des longs métrages lui préféreront l'excellent FPS sorti un an plus tard sur Jaguar.

Réalisation : 10/20
Gameplay : 8/20
Bande son : 8/20
Durée de vie : 7/20
Scénario : -/20

VERDICT : 8/20


Article publié le 26/05/2012 Jeu testé par Manuwaza