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Alex Kidd in Shinobi World

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Alex Kidd in Shinobi World
??/??/1990
Edité par Sega
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Alex Kidd in Shinobi World
??/08/1990
Edité par Sega
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Console: Sega Master System
Genre:Plates-Formes
Développeur: Sega
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sega Master System

Photo de la boite de Alex Kidd in Shinobi World
Alex Kidd in Shinobi World, capture d'écran Alex Kidd in Shinobi World, capture d'écran Alex Kidd in Shinobi World, capture d'écran
Prenez une cuillerée de Shinobi, une pincée de Alex Kidd, versez le tout sur votre Master System et vous obtenez Alex Kidd in Shinobi World. Ce cross over sorti en cette belle année 1990 met en scène notre petite mascotte temporaire dans le monde de Joe Musashi, au sein d'un épisode issu d’une saga à la qualité plus que variable. Si Alex Kidd in Miracle World nous avait enchanté en 1986, Alex Kidd- The Lost Stars avait clairement déçu deux ans plus tard… Une paire d’années après ce massacre, Sega a essayé de redorer le blason de son porte drapeau en l’envoyant dans l’univers à succès du ninja au service du gouvernement. Alors ? Parodie nanardesque ou brillant hommage ? Verdict !

Scénario 14/20

En 1986, la trame des jeux de plates-formes consistait souvent à envoyer le héros dans un château afin de sauver sa bien aimée prisonnière du grand méchant pas beau. Alex Kidd premier du nom avait su créer la surprise en nous proposant un scénario alternatif où le petit bonhomme devait sauver son monde menacé par ce filou de Janken le Grand, un inconditionnel du jeu du « Pierre Feuille Ciseaux ».

Ce nouvel épisode revient, pour sa part, dans les sentiers battus en nous proposant un scénario classique au possible. Alors que notre petit karateka est en train de flâner dans un champ de tulipes du royaume de Radaxian avec une ravissante jeune fille et qu’ils s’apprêtent à consommer cet amour, le ciel s’assombrit et les éclairs se mettent à pleuvoir. C’est alors que le dénommé Hanzo, ninja de l’ombre descend des cieux, tout de noir vêtu, et kidnappe la nouvelle conquête d’Alex qui se retrouve impuissant face à cette situation et ne se voit capable que de rester figé avec un air ébahi. Avouez que pour un héros qui a passé des années à s’entrainer au pied de sa montagne et qui a réussi à développer une technique tellement puissante qu’elle lui faisait grossir son coup de poing, Alex aurait tout de même pu tenter quelque chose… Enfin bref, assistant à la scène, le ninja blanc descend à son tour des cieux (y avait une teuf là haut ou quoi?) et commence à conter son histoire. Hanzo est en fait un ninja noir qu’il avait banni de ce monde il y a de cela 10 000 ans. Espérant prendre le contrôle de Miracle World, cet odieux personnage a donc décidé de prendre en otage la dulcinée du fils du roi de Radaxian. C’est ainsi qu’Alex se voit acquérir les pouvoirs de cet homme qui vient d’en haut et est investit de la mission de récupérer sa moitié, de renvoyer Hanzo d’où il vient, le tout en traversant quatre lieux différents et que les amateurs de Shinobi ne manqueront pas de reconnaitre.

Voilà un scénario qui ne fait pas dans l’originalité mais qui, par l’introduction des deux ninjas blanc et noir, intègre parfaitement l’action dans le monde de Shinobi.

Réalisation 17/20

Si Miracle World était devenu, en 1986, une référence sur la console c’était, entre autres choses, du fait de ses graphismes si colorés et en même temps si propres qui mettaient une grande claque à Mario Bros premier du nom et ses pixels baveux. Après deux épisodes à l’aspect visuel plus que passable, Sega voulait remettre sa petite mascotte sous les feux de la rampe et, en ces dernières années de vie de la Master System totalement maitrisée par les développeurs, ce retour en folie devait forcément passer par les graphismes.

Que les habitués du ninja de l’ombre se rassurent, on retrouve bien son ambiance et ses décors bien connus. Que les fans du petit karatéka ne se sentent pas délaissés pour autant, la petite touche enfantine et colorée qui a fait la réputation de la saga est bien présente. Mais qu’est ce que c’est que cette mixture ? me direz vous. Eh bien, je vous répondrai que c’est un savant mélange des genres où se rencontrent les personnages et les lieux de Shinobi avec les flamboyantes nuances de couleurs de Alex Kidd. Ainsi, on peut dire au revoir aux méchants ninjas tout de noir vêtus sortant de lieux sombres, et autres coupe gorges en tous genres. On peut alors accueillir à bras ouverts les pratiquants du Ninjutsu, habillés de jaunes, de vert ou encore de bleu, et ce de la tête aux pieds. On retrouve la plupart des lieux chers à tout adepte du jeu de ninja comme la ville avec son chantier et ses rues aux multiples pièges, le port avec son niveau sous marin, la forêt avec sa cascade et ses grottes, ainsi que le dojo final. Tout y est présent avec de nombreux passages secrets et alternatifs, tout en étant plus coloré et enfantin qu’à l’origine afin de ne pas déstabiliser les jeunes fans de la licence à l’homme aux rouflaquettes.

Les ennemis ne sont pas en reste. Même s'ils sont tous différents selon les niveaux (ninjas dans les rues, requins sous l’eau, toucans dans la forêt…), ils prennent tous une dimension plus grotesque. Ainsi, les tireurs et les différents ninjas sont bien de la partie mais arborent un design SD (Super Deformed) et des couleurs chatoyantes et bien visibles. Mais qu’en est-il des boss dans tout ça ? On retrouve bien évidemment des super vilains tirés de l’univers Shinobi mais avec cette touche d’Alex Kidd qui les rend plus ridicules et hilarants. Souvenez-vous du premier Boss du jeu de 1988, le géant lançant des projectiles enflammés. Eh bien il est de la partie, un peu rapetissé, arborant un visage rougeaud et devenant minuscule au bout de quelques attaques. Et le fameux hélico larguant une foultitude de mini ninjas sautant dans tout les sens, vous vous en souvenez ? Il est bien entendu de retour (pour vous jouer un mauvais tour) mais prend ici la forme d’un gros cargo lançant un nombre toujours aussi impressionnant de mini hélicoptères.

Pour les fans de la première heure, la fameuse mort d’Alex où l'on voit son âme quitter son enveloppe charnelle fait également son come-back, en version améliorée néanmoins.

En bref, le côté visuel a été vraiment soigné et conserve au maximum l’ambiance des deux univers dont le soft est inspiré. Il est à noter que la fluidité est au top et qu’on n’a aucun ralentissement ou même clignotement à déplorer.

Gameplay 17/20

Pour l’instant, c’est un sans faute pour cet épisode, mais qu’en est il de la jouabilité ? Eh bien, comme dans les deux opus de base, les petits gars de chez Sega nous en ont confectionné une aux petits oignons. Alex saute à l’aide d’un bouton et attaque avec l’autre, c’est simple mais que demander de plus sachant que le petit bonhomme répond au doigt et à l’œil aux impulsions frénétiques des pouces du joueur aguerri qui tient la manette.

En ce qui concerne les possibilités offertes à l’heureux possesseur de la cartouche noire, elles sont elles aussi à mi chemin entre les deux légendes dont cet épisode est inspiré. Malheureusement, on oublie le poing grossissant du premier volet ainsi que les regrettés combats au « Pierre Feuille Ciseaux » contre les Boss. Mais on accueille avec plaisir l’utilisation d’un katana tranchant comme le vent avec lequel notre mascotte d’un temps découpera en deux quiconque se dressera sur son chemin. Et d’ailleurs les attaques adverses seront diverses et variées en fonction de celui qui les portera. On croisera donc des kamikazes qui n’ont rien d’autre à faire que nous foncer dessus, des tireurs embusqués, l’intégralité de la faune sous marine, des ninjas lanceurs de shuriken ou encore des toucans… On trouvera aussi, au gré des niveaux, de petites briques dorées destructibles avec nos armes favorites.

Même si notre héros commence avec son katana et le pouvoir de l’utiliser, donné par le ninja blanc, il trouvera de quoi améliorer ses performances au cours de son périple. Même si les items sont moins présents que dans Miracle World, ils s’avèreront tout de même très utiles comme le Power Up qui permet à Alex de détourner les projectiles de ses ennemis ou encore les shurikens qui donneront des armes de jet particulièrement redoutables. Mais le meilleur item -et accessoirement le plus rare- reste sans doute le pouvoir de la tornade qui transformera le héros en tornade (si si je vous jure) et lui fera terrasser n’importe quel ennemi se trouvant sur sa route. Dans le registre des nouveautés, Alex n’hérite malheureusement pas de la magie ninja présente dans Shinobi sur Arcade mais peut, lorsqu’il s’agrippe à une barre ou un lampadaire, tournoyer et se lâcher pour partir tel une boule de feu qui ravage tout sur son passage. Il peut d’ailleurs changer sa trajectoire à tout moment, augmentant l’efficacité de cette attaque. Notre karatéka bénéficie aussi de la possibilité de sauter et rebondir contre un mur pour aller plus haut et plus loin.

On évolue dans un jeu mêlant habilement scroling horizontal et vertical et, fait nouveau dans la saga, on ne meurt plus dès le premier contact avec l’ennemi. En effet, en haut à gauche de l’écran se trouvent trois petits triangles symbolisant les trois points de vie de départ. Bien entendu, on en perd un à chaque contact mais on peut en récupérer sous forme de cœur dans les petits coffres et si l’on en possède déjà trois, ce nombre maximum augmente. On peut donc se retrouver facilement avec cinq points de vie avant d’affronter un Boss qui, lui aussi, affichera fièrement ses HP restants.

Bande son 16/20

Tout comme l’aspect visuel, la bande son du soft est elle aussi tirée du monde de Shinobi et c’est un véritable plaisir à ouïr. En effet, comme les décors, les thèmes musicaux sont ceux du jeu de ninja, à la différence qu’ils ont été remixés pour l’occasion, récupérant ainsi un petit côté enfantin qui a musicalement fait la gloire de la saga Alex Kidd. Même si, et c’est un problème récurrent sur les console 8-bits, les thèmes finissent par tous se ressembler à nos oreilles, l’univers sonore du jeu est de très grande qualité, entrainant, et ponctue à merveille les différents niveaux traversés.

Les bruitages ne sont pas en reste et sont tout aussi appréciables à l’oreille. Pour donner mon avis personnel, il est quand même dommage que maître Sega (si c’est vrai !!!) ne nous ait pas gratifié de voix digitalisées 8-bits comme il avait pu le faire deux ans plus tôt dans le médiocre second épisode de la saga Alex Kidd (The Lost Stars pour ceux qui ne suivent pas).

Durée de vie 13/20

Même si le jeu ne nous offre que trois vies en tout et pour tout, l’apparition d’une barre de vie composée (au départ) de trois PV et l’opportunité d’en récupérer dans des coffres facilite considérablement la progression. Notre mission si nous l’acceptons (au vu de la qualité du soft, ce serait bête de ne pas le faire) consiste à guider Alex à travers quatre mondes différents qui seront eux-mêmes composés de trois niveaux (dont le dernier est un affrontement avec un Boss). Même si certains passages truffés de pièges et des duels contre certains Boss (surtout le second et le quatrième) s’avèrent assez difficiles, la difficulté générale du soft a été revue à la baisse par rapport à Miracle World, ce qui est dommage étant donné que ce critère avait fait la réputation de cette légende vidéo ludique. Il n’y aura donc nul besoin de recommencer encore et encore l’aventure afin d’en connaitre les moindres détails, un joueur lambda pourra s’y affairer et voir le fameux « End » débarqué.

Un détail élargira cette durée de vie. En effet, pour les amoureux de découverte, les Indiana Jones du pad, les nombreux passages secrets et autres chemins alternatifs vous demanderont de visiter plusieurs fois chaque lieu avant de pouvoir narguer vos amis en leur disant que vous avez vu l’intégralité des décors de cet épisode (et je peux vous dire que ça le fait à un repas de famille ou devant la machine à café).


Bonus anecdotique : la jaquette : 15/20

On est sans nul doute devant le plus beau spécimen de la saga (même l’épisode MegaDrive souffrait d’une couverture plus que médiocre). Pour la version euro, on pouvait voir la petite mascotte (non pas Footix, Alex !!!) arborant fièrement ses cheveux et ses rouflaquettes de couleur rousse et étant encerclé par quatre représentants du mal de l’épisode prêts à en découdre avec lui (le tireur, le lanceur de boomerang et deux ninjas). Toutes les références aux deux softs d’origine y sont, Alex porte une tenue de ninja, l’arrière plan représente une rue typique de Shinobi et l’aspect cartoonesque ainsi que le soleil qui se marre bien sont dans le plus pure esprit enfantin de Miracle World.

Conclusion 17/20

Voila un épisode qui clôt de bien belle façon la saga des Alex Kidd sur Master System. Ce quatrième et dernier volet, s’il n’est peut être pas le meilleur de tous, rivalise et égale presque la légende. Si le premier opus n’avait pas bénéficié d’un culte de la part des gamers du monde entier du fait de sa réalisation exemplaire pour l’année et le challenge hors du commun qu’il offrait, et si seulement les deux épisodes médians n’avaient pas été si décevants, Alex Kidd in Shinoi World serait resté dans les mémoires et aurait connu le succès qu’il méritait. Malheureusement, il reste assez méconnu du grand public et n’a été, durant toutes ces années, qu’un cross-over réservé aux seuls fans des sagas originales dont il s’inspire. En somme, un jeu à posséder pour tous les amateurs de jeux de Plates-formes à la sauce Sega.


Article publié le 25/04/2011 Jeu testé par Icarus