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Gaia Crusaders

Section Test.


Gaia Crusaders
??/??/1999
Edité par Noise Factory
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Sortie US non communiquée
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Sortie EURO non communiquée
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Console: Arcade
Genre:Beat'em All
Développeur: Noise Factory
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Arcade

Photo de la boite de Gaia Crusaders
Gaia Crusaders, capture d'écran Gaia Crusaders, capture d'écran Gaia Crusaders, capture d'écran
Il y a des jeux coup de poings, ceux qui vous prennent aux tripes et vous font ressortir de leur expérience avec la sensation d'un manque, celui du prochain épisode. Nous pourrions citer Shenmue en exemple. Il y a aussi les jeux coup de cœur, ceux qui vous font prendre un énorme plaisir, pas forcément pour le gameplay, et que vous vous remémorerez comme une œuvre qui aura su vous parler. Ces jeux coup de cœur ne parleront pas forcément à tous de la même manière mais ils valent tout de même qu'on les aborde. C'est ce que je m'apprête à faire ici avec ce fameux Gaia Crusaders!

Scénario: non significatif

Gaia Crusaders est un Beat'em All de type Double Dragon, il ne faudra donc pas y rechercher une élaboration surprenante de scénario. Pourtant, ce dernier est bien présent sous la forme de quelques lignes explicatives servant d'introduction.

Nous sommes quelque part dans le vingt-et-unième siècle. La terre fut conquise par des forces démoniaques. Toute la nature est pervertie par les puissances obscures. Les guerres sont partout. Le monde est au bord de la destruction. Seul un artefact connu sous le nom de "larme de Gaïa" pourrait rétablir l'ordre mais celle-ci fut brisée en sept morceaux, chacun gardé par un des sbires des ténèbres. Les gardiens ancestraux de cette larme choisirent cinq combattants pour récupérer les morceaux de l'objet sacré. Nous devrons donc parcourir le monde et vaincre le mal à la force des poings pour tenter de sauver ce qui peut l'être!

Le scénario ne vous semblera pas être autre chose que du convenu et vous aurez raison, cependant le déroulement du jeu, son ambiance, font que le joueur sort d'une partie avec la sensation d'avoir vu quelque chose d'original. Il ne s'agit donc pas d'un scénario renouvelant le genre mais il sert de bon prétexte, classique, à ce que nous allons faire et voir!

Gameplay:15/20

Le jeu dispose d'un panel de quatre boutons. Deux sont dévolus aux coups de poings ou de pieds, le troisième permet de sauter et le dernier met en marche une des magies disponibles. Il sera possible d'appuyer simultanément sur les trois premières touches pour générer une attaque puissante, censée nous libérer de quelques situations désespérées en contrepartie d'une petite quantité de notre jauge de vie.

La magie est d'une utilisation enfantine et surtout récurrente, ce qui nous change des titres où l'utiliser revient à faire un choix crucial. Dans Gaia Crusaders, n'importe quel personnage commencera avec des orbes alignées sous sa barre de vie. Ces orbes pourront être de trois couleurs pour autant d'éléments naturels associés. Ainsi, les sphères marron correspondront à l'élément air tandis que le rouge symbolisera le feu et le bleu, l'eau. La taille de ces sphères influencera la puissance de leur effet. Si la taille minimum permettra d'effectuer un coup puissant et éventuellement à distance, les magies de niveau deux, les plus puissantes, offriront d'affecter copieusement tout ce qui se trouvera dans l'écran, boss y compris.

Le titre permet de sélectionner d'office un personnage parmi cinq. En réalité ce seront sept protagonistes que vous pourrez utiliser. Après un certain temps, vous aurez en effet la joie de voir votre mentor vous présenter deux nouvelles recrues pleines de surprises. Ce sera l'occasion de les sélectionner ou de changer de personnage pour l'un des quatre autres présents dès le début de l'aventure si par exemple son affiliation magique ne vous convenait pas. Car oui, il y a bien une relation personnage/ magie dans ce titre de Noise Factory. Sur la page de sélection du protagoniste à incarner, en plus de son nom et de son âge, il vous sera indiqué quel est son attribut. Les orbes ramassées en cours de jeu, pour peu qu'elles correspondent à cet attribut, seront les seules à pouvoir déclencher des magies de puissance maximale. Il faudra privilégier votre attribut favori sachant que certains personnages en auront deux. Enfin, puisque tant de protagonistes sont disponibles, il est évident que chacun aura ses forces et ses faiblesses. Celles-ci ne sont pas mentionnées mais à l'usage vous saurez qui est plus fort que résistant ou rapide que fort.

Pendant le jeu, le gameplay est très nerveux, nous enchaînons les coups avec fluidité au point de déclencher quelques combos rudimentaires qui se termineront par une sorte de coup spécial. Un double saut est également présent mais comme pour le saut simple, il sera quasiment inutile. Tous les personnages sont en effet lourds dans cette phase et s'exposent à des conséquences qu'on finira par préférer éviter. Les ennemis disposent d'une mini barre de vie plus qu'utile à la gestion des salves d'opposants qui vous en feront voir de toutes les couleurs. C'est une très bonne chose, tout comme l'est la possibilité pour deux joueurs de jouer simultanément! Les situations rencontrées, si elles ne varient pas énormément, forcent tout de même le plaisir car certains petits bonus bien trouvés furent implantés dans le jeu comme la présence de temps ou d'une épée dont on pourra se servir après l'avoir ramassée pour décupler notre efficacité et même exécuter quelques combos différents, ou bien encore deux catégories de bombes à déclencher manuellement. L'une faisant trembler l'écran et renversant les ennemis, l'autre engendrant des colonnes de feu. Gaia Crusader est définitivement un bon titre dans lequel règnent une action non stop et une ambiance très personnelle.

Réalisation:16/20

Pour moi ce jeu est une réussite! Il comporte certes une caractéristique que certains verront comme un défaut mais qui à mes yeux n'en est pas un, vous allez voir de quoi il retourne.

L'ambiance générale de ce Beat'em Up est de type apocalyptique et pourra rappeler Hokuto No ken en un certain sens, particulièrement pour les fonds d'écran et certains boss. Ce sont les fonds d'écran justement qui rebutent quelques joueurs. Ceux-ci sont en effet un étrange mélange de digitalisation et de création plus traditionnelle. Ils sont la plupart du temps assez peu colorés et leur esthétique générale pourra sembler quelque peu…loupée. Pourtant, je pense qu'ils s'intègrent parfaitement dans ce qu'ont voulu retranscrire les développeurs et ce mélange de styles et de techniques, s'il n'est pas parfait, crée son petit effet d'originalité et d'aura. Le tout -et je parle là seulement des arrières plans, qui représenteront des paysages de ferrailles, de cimetières, de montagnes, de temples avec souvent une certaine profondeur- n'est pas sans évoquer les ambiances de fin du monde qu'on retrouve dans les séries/films/ dessins animés des années 80. C'est sans doute ce côté eighties qui choque le plus puisque le titre date de 1999 et qu'aux yeux des plus critiques, un soft développé en cette fin de vingtième siècle se doit d'être un concurrent, graphiquement parlant, pour tous les jeux sortis dans la même période, quitte à standardiser le média.

Au sujet des sprites, le débat est sans doute moins rude. Je les trouve fort réussis du point de vue des héros et des boss qui se révèlent tous être charismatiques. Certains pics sont même atteints avec les boss des niveaux 4, 6 et 7! L'attitude générale de ces derniers va dans le même sens "poseur" que celle des cinq protagonistes que nous dirigerons et qui se serviront de styles de combats bien différents pour nous amuser au plus haut point. L'utilisation des magies reste toujours un grand moment de plaisir également qui confirme que tout est fait pour que le joueur ne se lasse jamais du jeu. Signalons d'ailleurs, en parlant d'efforts, que certaines petites scénettes ajoutent encore à la personnalité de l'ensemble, introduisant çà un ennemi de manière originale, là un lieu de façon à casser un peu le rythme attendu. En un mot comme en cent : la réalisation est pour moi plus que bonne et participe à faire de ce jeu un coup de cœur dont une certaine âme ressort!

Bande Son:15/20

La musique est orchestrée par Toshikazu Tanaka, qui aura aussi officié sur trois épisodes de la série Metal Slug , Groove on Fight ou quelques remix de jeux Neo Geo. Il connait donc son affaire et nous nous en rendons compte tout au long de Gaia Crusaders, tant la musique peut être bien trouvée et entrainante! Le jeu comporte un nombre assez varié de styles et nous aurons droit tant à des sonorités rock qu'à des accords techno. La participation du son à l'ambiance survoltée du jeu est incontestable et j'ai pour ma part encore beaucoup apprécié les efforts d'originalité qui furent essayés, comme par exemple l'introduction de paroles en début de stage ou de refrains dans d'autres. La musique n'est ainsi pas accompagnée de chansons, ce qui peut se percevoir comme une qualité ici, mais utilise la voix comme un phénomène exceptionnel qui prend ainsi plus d'ampleur, acquiert plus de puissance. Les bruitages sont dans la veine générale et contribuent à l'essence même de ce que le joueur ressent en jouant: force, entrain, personnalité!

Durée De Vie:15/20

Gaia Crusaders est un soft de la catégorie des Beat'em All comme je l'ai dit en début d'article! A ce titre il peut s'avérer très difficile et il faudra apprendre à maîtriser le jeu pour espérer le terminer dans des conditions décentes, c'est-à-dire sans utiliser de "continues" intempestifs. Mais c'est un véritable plaisir que de traverser ses sept niveaux tous insolites et répartis sur la surface du globe. Parcourir Blue Soil, Dissolution Soil, Mechanical Soil, Ruin Soil, Lava Soil, Thirst Soil et Sand Antiquity Soil ne sera pas de tout repos mais le challenge sait être à la fois sévère et généreux, en offrant régulièrement des orbes de magie et de menues surprises, avec les boss par exemple, pour être convainquant et tentant. J'en redemande!

Conclusion:16/20

Un jeu coup de cœur, vous le savez depuis le début de votre lecture. Passez outre les fonds d'écran qui ne feront pas l'unanimité et oubliez que le jeu date de 1999 sans être forcément à la pointe de la technologie de son époque, pour découvrir un jeu fort, aux moments forts et à la présence incontestable!


Article publié le 23/11/2011 Jeu testé par Tanuki