Tomb Raider
Section Test.

14/02/1997
Edité par Victor
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15/11/1996
Edité par Eidos Interactive
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25/11/1996
Edité par Eidos Interactive
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Console: Sony Playstation
Genre:Action/Aventure
Développeur: Core Design
Joueurs: Solo uniquement
Existe aussi sur: PC- Sega Saturn-




Scénario (15/20)
Lara Croft est une jeune aristocrate anglaise passionnée d'aventures et d'archéologie. Véritable Indiana Jones en plus sexy, elle parcourt les tombeaux des civilisations antiques à travers le monde pour en extirper les plus mythiques trésors. Mais comme le montre discrètement la vidéo d'introduction, Lara Croft s'intéresse également aux monstres légendaires. Ainsi, elle fit la couverture des magazines en partant à la recherche de Bigfoot. Après cette aventure, alors qu'elle se repose dans un hôtel, elle est contactée par un homme nommé Larson qui la met relation avec Jacqueline Natla, présidente de Natla Technologies. Cette dernière lui propose une mission : retrouver un objet mystérieux dans le tombeau de Qualopec au cœur des montagnes enneigées du Pérou. Voilà pour le début, et si vous n'avez jamais joué à Tomb Raider, ne lisez pas la suite, sinon vous vous gâcheriez quelques unes des surprises offertes par le scénario. En effet, alors que Lara a récupéré l'artefact dans les ruines aztèques (ou incas, ou mayas, on sait jamais), elle est attaquée par Larson. Elle réussi heureusement à le désarmer et à l'interroger. Ce dernier a été engagé par Jacqueline Natla pour récupérer l'objet, tandis qu'un autre homme (un Français nommé Pierre Dupont, vachement original), également engagé par Natla, se charge de trouver les deux autres parties de l'objet. Les trois pièces réunies forment le Scion, un artefact légendaire de l'Atlantide. Lara retourne ensuite à la civilisation contemporaine et s'infiltre dans les bureaux de Jacqueline Natla (par un moyen que James Bond n'aurait pas renié). Elle y découvre qu'une autre partie du Scion se trouve dans le tombeau de Thiocan, sous le monastère St Francis, une ruine romaine en Sardaigne. Elle y affronte Pierre Dupont à plusieurs reprises mais finit par s'emparer de l'objet. Dans le tombeau, elle assemble les deux parties du Scion, ce qui a pour effet de lui faire apparaître une vision lui permettant de découvrir l'emplacement de la dernière partie de l'objet. Celle-ci se trouve dans un tombeau égyptien. Elle s'en empare après avoir défait Larson pour de bon. Mais en sortant des ruines, Lara est surprise par Jacqueline Natla et ses hommes. Ils lui confisquent ses armes et tentent de s'en débarrasser, mais Lara réussit à plonger dans une rivière en contrebas. Elle rejoint sa moto (avec laquelle elle était venue aux ruines) et poursuit sur les rives du fleuve le yacht de Natla, prend un tremplin, plonge dans l'eau et s'infiltre dans le bateau au nez et à la barbe des sbires de la femme. Le yacht la conduira aux ruines de la civilisation de l'Atlantide. C'est là qu'aura lieu le dénouement final, mais je n'en dirai pas plus. Sachez tout de même que Jacqueline Natla n'est pas qu'une femme d'affaires sans scrupules...
Nous avons donc un scénario relativement travaillé (même si j'ai trouvé que le tout se finissait un peu vite, sans épilogue), dont la progression sera présentée au joueur au travers de cinématiques entre les niveaux. Je dois cependant avouer que durant le jeu je n'ai pas toujours tout compris et qu'il m'a fallu me renseigner à son sujet après avoir fini l’aventure pour tout piger. Au final, je dois dire que le scénario est assez sympa, même s'il est complètement occulté durant les phases de jeu.
Gameplay (17/20)
Phases de jeu qui permettent au joueur de contrôler Lara dans ses aventures. Le jeu se joue à la troisième personne et est un mélange de plusieurs genres : plates-formes, exploration et action. L'aspect plates-formes l'emporte sûrement sur les autres. En effet, Lara visitera de nombreux tombeaux et ruines et devra parfois exécuter de véritables prouesses acrobatiques pour franchir des précipices, atteindre des hauteurs en apparence inaccessibles ou tout simplement éviter les innombrables pièges qui parsèmeront les niveaux. Ces pièges sont tellement nombreux, variés et retors qu'ils sont devenus la marque de fabrique des Tomb Raider. On peut difficilement imaginer un jeu de la série sans énormes pierres qui dévalent des pentes et écrasent tout sur leur passage, sans pieux acérés qui guettent les aventuriers intrépides au détour d'une pente vertigineuse, sans lames aiguisées qui fouettent l'air en attendant de transformer le premier venu en puzzle de viande hachée... Tous ces pièges mettront vos nerfs à rude épreuve, tout particulièrement à la fin où il faudra également composer avec des sols recouverts de lave ou des fléchettes lancées depuis des murs... Bref, le fan d'Indiana Jones et d'explorations périlleuses en aura pour son argent.
Heureusement il existe des passages moins tendus où seules conteront la précision des sauts et une bonne appréciation des distances. Lara devra en effet très souvent exécuter moult pirouettes pour rejoindre des plates-formes éloignées ou traverser un précipice. Parfois, en entrant dans une immense salle, on peut être vite découragé en voyant des plates-formes s'élever si haut qu'on ne les voit plus, en se demandant bien par où commencer. Ce sentiment est accru par la présence d'énigmes, certes parfois basiques (du genre clé à trouver pour ouvrir telle porte ou bloc à pousser pour accéder à un levier) mais en nombre suffisant pour transformer les niveaux en véritables casse-têtes. D'autres énigmes seront bien plus complexes car certaines portes ne pourront être ouvertes qu'en activant certains leviers, parfois bien planqués. Cependant la progression dans la résolution des énigmes et dans les niveaux est très linéaire : il est rare que deux chemins aboutissent au même résultat.
Mais si on était tranquille pour jouer les grenouilles au dessus du vide, ce serait trop facile. C'est pourquoi les développeurs de Core Design ont eu l'idée perverse de truffer les niveaux d'ennemis en tous genres (remarquez, un jeu sans bonshommes à trucider ça la fout mal). Ca commence doucement avec quelques pauvres chauves-souris, mais on tombe vite sur des loups, ours, crocodiles, gorilles ou lions. A ce niveau, il est intéressant de noter qu'au début les ennemis restent réalistes (bien qu'il soit parfois incongru de tomber sur une bestiole en pleine forme en ouvrant la porte d'une pièce théoriquement scellée depuis des siècles) à l'exception d'un tyrannosaure et de quelques vélociraptors. Mais à partir de l'Egypte et surtout en Atlantide, on affrontera moult momies ou créatures en décomposition un rien répugnantes (qui se différencies de traditionnels zombies par leur vigueur et leur vitesse impressionnantes).
Pour faire face à tout ce beau monde, Lara possède au départ de l'aventure sa chère paire de colts qui l'accompagnera dans tous les épisodes de la série. Elle fera par la suite l'acquisition d'un fusil à canon scié, d'une paire de Magnums (des pistolets automatiques) et d'une paire de Uzis (pistolets automatiques puissance 10). Ce ne sera pas de trop car certains ennemis nécessitent une bonne puissance de feu pour être détruits. Si les pistolets de base se révèlent assez faibles au fil de l'aventure, ils ont l'avantage d'avoir des munitions infinies. Les autres armes nécessitent d'être ravitaillées en plomb. Ces munitions se trouvent des les niveaux, cachées un peu partout, au même titre que les trousses de secours (qui existent en deux modèles : petite et grande). Il peut paraître peu réaliste de trouver en si grande quantité de tels items dans des endroits supposés abandonnés depuis des décennies, mais bon, on est dans un jeu vidéo tout de même.
Lara Croft peut donc accomplir une foultitude d'actions : sauter (avec ou sans élan, en faisant le saut de l'ange, en se retournant, en arrière, sur les côtés...), s'agripper aux rebords, courir, marcher (pratique car en marchant on ne peut tomber dans le vide), faire une espèce de galipette... Elle peut même faire le poirier, mais c'est inutile. Pour sortir ses guns, il faut appuyer sur triangle et pour tirer sur croix. Dès qu'elle a en main ses flingues, Lara vise automatiquement les ennemis, pratique. Vous pouvez donc constater qu’il y a pas mal de choses possibles, et la maniabilité s'en sort plutôt bien dirons-nous. Il faut tout de même un certain temps d'adaptation, d'ailleurs le tutorial (situé dans le manoir anglais de Lara) est assez bien fait. Cela dit, la maniabilité reste assez rigide, mais ça aussi c'est la marque de fabrique de Tomb Raider. Le joueur le plus expérimenté de la série ne sera pas à l'abri d'une erreur qui peut avoir des conséquences dramatiques quand on tombe sans faire exprès d'un endroit qu'on a mis des heures à atteindre... Plus problématique, la caméra qui la plupart du temps, avouons-le, fait très bien son boulot, peut avoir quelques ratés, et c'est souvent au mauvais moment : quand vous négociez une série de sauts très délicats ou que vous êtes attaqué par quatre crocodiles joueurs et un centaure-momie qui vous balance des boules de feu...
Au final, le gameplay de Tomb Raider est plutôt riche et bien fichu. Explorer ces tombes et ces ruines est véritablement excitant, avec Tomb Raider vous ressentirez le long de votre échine le véritable frisson de l'aventure ! Comment décrire ce sentiment lorsque vous pénètrerez dans une salle immense dans laquelle trône un imposant sphinx doré à l'air menaçant et que vous savez que vous allez devoir trouver un moyen d'y entrer ?
Réalisation (18/20)
Si on peut trouver à redire sur la maniabilité de Tomb Raider, on peut difficilement en vouloir à sa réalisation, tout simplement exemplaire. Bon, si, il y a bien un défaut, euh, plusieurs en fait. Tout d'abord, ceux inhérents à la PlayStation et qui font rougir le soft devant son confrère j'ai nommé la conversion sur PC. En effet, sur la console de Sony, le titre a tendance à pas mal pixelliser, mais bon on est habitué. On retrouve également ces bonnes vieilles textures tremblotantes si fréquentes dans les jeux de la machine. Moins pardonnable par contre sont les très nombreux bugs graphiques : rien qui gêne le jeu mais voir disparaître les liaisons qui unissent les diverses faces d'un cube (effet assez étrange), ce n'est pas toujours très sexy. Ce sont parfois même des pans de murs entiers qui deviennent invisibles, notamment lorsque Lara est agrippée à un rebord. A part ça, notre aventurière ne se gêne jamais pour se tenir debout même un pied dans le vide ou pour égarer un bras dans un mur. Enfin, on a vu plus grave.
Si l'on excepte donc ces quelques bugs, Tomb Raider est un titre magnifique. D'un monde à l'autre, les textures sont variées, les ambiances sont différentes... Certaines salles sont proprement immenses, tandis que d'autres feront resurgir en vous votre vieille claustrophobie... En effet, absolument tous les niveaux se déroulent en intérieur. Je me souviens, la première fois que j'ai joué à Tomb Raider, je devais avoir à peine neuf ans, le premier niveau m'avait paru limite glauque. Maintenant, je m'esclaffe devant ce pauvre loup qui tente de m'emporter un bout de mollet et les énigmes ne me résistent guère longtemps (à moi et à mon guide de solution)... Mais c'est vrai que quand on est un peu perdu ou bloqué et qu'on erre sans but, l'atmosphère peut devenir suffocante (sans atteindre le niveau d'un bon survival-horror ou de System Shock 2).
Pour résumer, Tomb Raider est un ravissement pour les mirettes, que quelques bugs n'arrivent pas à ternir. La vallée perdue du Pérou, le niveau de la citerne dans le monastère ou le monde de l'Egypte sont particulièrement réussis.
En ce qui concerne les personnages et animaux, c'est du tout bon, même s'ils sont assez cubiques. Lara est bien sûr bien mieux modélisée que les autres bestioles, même si on remarquera un manque de polygones à un certain endroit (quoique, si on est fan de Madonna... ou alors c'est une ruse pour ne pas surcharger la machine, comme l'absence de bras de Rayman ?). Dommage également que durant le jeu, Lara ne laisse pas flotter sa belle natte, alors qu'elle l'arbore sur la pochette et durant les cinématiques.
En parlant de cinématiques, il y en a deux types : celles utilisant le moteur du jeu et d'autres en images de synthèse. Ces dernières sont proprement magnifiques et font honneur à la PlayStation. Les autres sont évidemment moins sympas mais restent agréables.
Bande-son (16/20)
Tomb Raider mise sur un silence écrasant pour créer son atmosphère, et c'est plutôt réussi. Donc ici, la faible présence de musiques n'est pas forcément un mal. Mais on les regrettera tout de même tant celles-ci sont réussies. Elles interviennent lors de certains combats, ou quand Lara pénètre dans une salle importante.
Les voix, entièrement en Français, ne sont pas trop mal, notamment celle de Lara. Mais comme on passe la plus grande partie du jeu sans entendre quiconque prononcer un mot, ce n'est pas un point très important. Cela dit, la qualité des voix et des bruitages n'est pas terrible d'un point de vue strictement technique, parfois ça crépite, bref l'enregistrement n'est pas optimale. En revanche, certains bruitages sont franchement réussis comme le râle effrayant des momies... Au final, l'ambiance sonore de Tomb Raider réussit à être très bonne même en restant parfois minimaliste.
Durée de vie (17/20)
Il y a quatre mondes (Pérou, Ruines romaines, Egypte et Atlantide). Le deux premiers comportent quatre niveaux chacun et les deux derniers trois. Mais ne vous inquiétez pas, ils sont bien plus grands. La difficulté, sans être insurmontable, est assez élevée, aussi il est probable que vous bloquiez parfois devant une énigme, et ce, pendant très longtemps. Donc si au final, le temps de jeu pur n'excède pas les 15 heures, il faut compter bien plus du double en réalité, avec tous les reloads. Car le système de sauvegarde de Tomb Raider ne fait pas de cadeau : à certains endroits, on peut trouver des cristaux de sauvegarde, il est possible d'y sauver sa partie une seule fois, et après il faut se débrouiller pour atteindre le prochain vivant. Les derniers niveaux sont donc particulièrement énervants car garnis de pièges horribles, mais ça fait partie du challenge. Et si vous en voulez encore plus, sachez que chaque niveau renferme un certain nombre de zones secrètes. Ces dernières sont en général assez difficiles d'accès mais renferment des munitions et trousses de soin, et parfois des armes que l'on obtient normalement plus tard dans le jeu. Malheureusement, un bug dans le jeu empêche de comptabiliser le dernier secret. De toute façon, collecter tout les secrets ne débloque rien, contrairement aux épisodes suivants (d'un autre côté, c'est dur à vérifier...).
Conclusion (18/20)
Si les opus II et plus ont divisé les foules, Tomb Raider premier du nom est indubitablement une réussite. On pourrait presque dire que c'est un parfait simulateur de pillage de tombes. Du début à la fin, le joueur est pris dans cette histoire sur laquelle souffle le vent de l'aventure avec un grand A. Attention tout de même, les allergiques aux sauts réglés au millimètre près pourront s'arracher des cheveux sur ce titre...
Article publié le 06/08/2008
Jeu testé par Tony_Montana