Time Crisis - Project Titan
Section Test.

26/04/2001
Edité par Namco
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20/06/2001
Edité par Namco
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06/04/2001
Edité par Sony Computer Entertainment Europe
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Console: Sony Playstation
Genre:Tir
Développeur: Namco
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Sony Playstation




Scénario 09/20
« Traqué pour un crime qu’il n’a pas commis, il se retrouve plongé dans une bataille sans merci pour redorer son blason et faire ressurgir la vérité ». C’est grosso modo le pitch de TCPT, si ça vous fait penser à la phrase d’introduction du générique de la mythique série des années 90 « Le rebelle ». C’est normal, les scénarios de ces deux œuvres partageant la même base et étant de fait aussi peu recherchés l'un que l'autre.
Pour aller un peu plus dans le détail, vous incarnez l’agent Richard Miller appartenant au V.S.S.E., une organisation ultra top secrète chargée de combattre le terrorisme. Comme si toutes ces missions périlleuses ne l’accablaient pas déjà assez, il se trouve que ce bon Richard se retrouve mêlé bien malgré lui à une histoire d’usurpation d’identité. En effet, un homme ayant pris son apparence a logé une balle en plein cœur à Xavier Serrano, président du méconnu pays de Caruba. Les agents du monde entier sont à votre recherche et votre organisation, persuadée de votre innocence, ne peut vous couvrir que durant quarante huit heures. Fort heureusement, le V.S.S.E. connait l’existence d’une personne pouvant prouver votre innocence et démasquer les vrais coupables. Cet individu répond au nom de Marissa Soleil. Malheureusement, elle a été enlevée par les membres de l’organisation terroriste Kantaris (et là on se demande vraiment qui est derrière ce crime sanguinaire) et emmenée sur un Yacht (avouez qu’il y a pire comme lieu de détention, c’est pas non plus Guantanamo). Votre mission sera de sauver madame Soleil afin qu’elle vous dise qui tuer pour laver votre honneur, le tout en moins de 48h, le temps joue contre vous.
Bref, un scénario qui ne casse pas des briques et je dirai même bateau vu que la première scène se passe sur un Yacht (ok je sors…) et qui n’aura de cesse de s’empirer avec le temps, la fin étant totalement… enfin je vous laisse découvrir. Dommage car un bon scénario aurait apporté une sacrée touche de fraicheur à un jeu de tir typé arcade.
Réalisation 10/20
Quatre années séparent les deux opus PS1 de Time Crisis et pourtant ils sont tellement semblables niveau réalisation que l’on en vient à se demander si ce Project Titan est réellement sorti la même année que des Final Fantasy 9, Syphon Filter 2 et autres Spiderman 2. Les pixels sont baveux, les couleurs peu recherchées et les animations toutes similaires. On est dans un jeu de tir où l’on ne voit pas notre flingue à l’écran (on n’est donc pas dans un FPS) et dans lequel les ennemis se ressemblent tous atrocement (ils ont d’ailleurs tous les mêmes lunettes de soleil), arborant un aspect cubique digne des modélisations des débuts de la console. En général, seuls leurs uniformes et leur couleur les différencient. On verra alors principalement des mousses sur le yacht, des types en chemise hawaïenne à l’aéroport et autres militaires tout de kaki ou de jaune vêtus. Les animations des personnages sont d’ailleurs trop récurrentes et pas assez diversifiées pour ne pas susciter l’agacement chez le joueur.
En ce qui concerne les décors, c’est un peu pareil. On évolue dans quatre environnements différents en commençant par le fameux yacht, qui nous emmène ensuite dans un aéroport infesté d’ennemis. Nous nous dirigeons alors vers la base secrète de l’ennemi pour tout naturellement finir dans un temple faisant penser à une architecture précolombienne (ah oui j’ai dit tout naturellement mais en fait la logique n’est pas de mise ici). Les environnements ne sont pas ce qu’il y a de plus recherché et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne fourmillent pas de détails et qu’ils sont tous navrants d’immobilisme. Ainsi, si la grande nouveauté graphique de ce soft par rapport à son ainé est de pouvoir détruire certains éléments du décor comme des vitres, des verres, des pots de fleurs et quelques bombonnes de gaz, les détails mobiles sont aux abonnés absents. On aurait aimé voir des oiseaux passer dans le ciel, des avions décoller derrière les vitres de l’aéroport ou encore, comme c’était déjà possible à l’époque, les impacts de nos balles s’incruster dans les éléments de décors, même temporairement, étant donné que l’on reste peu de temps au même endroit. Abordons maintenant le cas des cinématiques qui sont, comme vous vous en doutez peut être, d’un niveau de réalisme pitoyable avec des personnages modélisés à coups de ciseaux et une animation d’une lenteur affligeante. Les arrière-plans ne sont pas en reste avec une beauté au même niveau que ceux proposés sur Atari 2600 (bon j’abuse un peu peut être mais c’est vraiment laid), tout en étant flous à souhait.
Voilà une réalisation vraiment calamiteuse qui n’aurait mérité qu’un 7/20 si elle n’avait pas été rattrapée par une fluidité exemplaire rendant l’action vraiment lisible et nerveuse. En effet, aucune saccade, aucun ralentissement, aucun clignotement ne sont à déplorer durant les phases de shoot.
Gameplay 13/20
TCPT saura convenir aux heureux possesseurs du GCON 45 et même leur rappeler, dans une moindre mesure, les joies de l’arcade. Par contre, ceux qui seront dépourvus de cet accessoire magique devront passer leur chemin tant la jouabilité à la manette est laborieuse. J’étoffe mes propos. En usant du pad, vous devrez contrôler votre curseur à l’aide de votre joystick gauche, ce qui s’avèrera être une opération très lente, synonyme de mort rapide et indolore. La maniabilité avec cet accessoire ne sera en rien pratique. La touche carré vous servira, si elle est maintenue enfoncée, à vous mettre en position de tir et, si elle est relâchée, à vous mettre à couvert, le bouton croix étant dévolu à tirer lorsque vous êtes en position. Comprenez maintenant que cette méthode est à proscrire tant sa praticité est inexistante, vous obligeant à maintenir carré enfoncé tout en appuyant à répétition sur croix pour tirer et tout ça avec le même pouce, le gauche vous servant à diriger non sans peine et sans lenteur votre viseur. Ce qui m’amène à me demander pourquoi les petits gars de chez Namco n’ont pas cherché à mettre à contribution les boutons R et L de la manette à la place de carré, ne laissant plus qu’à notre pouce droit le devoir de marteler la touche croix pour tirer à tout va. Enfin voilà pour mon explication d’un système de jeu à éviter à tout prix.
Bref, passons maintenant aux privilégiés que sont les GCon owners comme on pourrait dire aux States. Après calibrage anecdotique de la bête (qui possède toujours son lot d’imperfections), vous presserez la gâchette de l’engin pour tirer, le bouton A pour vous découvrir (le relâcher pour se mettre à couvert) et le bouton B pour mettre le jeu en pause. On se rapproche plus de la jouabilité arcade originelle des Rail Shooters mais on a quand même quelques défauts non négligeables. Tout d’abord, comme dit plus haut, la précision n’est pas à son paroxysme, ce qui n’est aucunement la faute du soft mais plutôt de l’accessoire, ce qui s’avère au final pénalisant pour les ennemis éloignés. Ensuite, le fait de devoir avoir les deux mains sur l’arme n’est pas ce qu’il y a de plus pratique non plus. Petite astuce, qui relève plus du bidouillage que de la solution miracle : pour les amoureux des bornes d’arcade il est tout de même possible de tenir le flingue à une main et d’utiliser votre pied pour vous couvrir/découvrir comme avec les pédales des salles enfumées. Vous devrez brancher la manette 2 et la poser au sol de façon à pouvoir presser le bouton croix ou rond avec votre orteil, ce qui ne s’avèrera pas forcément aisé mais qui vous fera retrouver un minimum des sensations attendues.
Dans la droite lignée des jeux de tir typés arcade et plus particulièrement des opus de la saga Time Crisis, cet épisode est un bon vieux Rail Shooter dans lequel vous ne contrôlez que votre pétoire et pas les mouvements de votre personnage. Votre chargeur ne peut d’ailleurs contenir que six balles, il vous faudra donc régulièrement vous mettre à couvert pour recharger. Une opération à faire autant de fois que vous le voulez, votre stock de balles étant illimité (c’est à se demander où ce bon vieux Richard les planque)… Les niveaux se découpent en une dizaine de courtes sections chacun, où l’on trouvera à chaque fois une planque et où l’on devra impérativement nettoyer la zone de ses occupants. Bien sûr, comme l’indique le nom de la licence, le temps joue contre nous. Vous n’aurez ainsi pas plus de soixante secondes pour vider la zone, laps de temps au terme duquel vous verrez apparaitre le fameux Game Over. Vous serez d’ailleurs à même de regagner quelques précieuses secondes en tuant les soldats ennemis vêtus d’une tenue orange. Cela va de soi, vous pourrez aussi mourir en vous prenant cinq balles ennemies. A noter que l'on peut regagner une vie en enchainant les morts, vingt consécutives en facile contre trente en mode normal.
Ce qui fait la particularité de ce soft, ce sont aussi les quelques ajouts rendant le gameplay plus dynamique encore qu’à l’accoutumée. Ainsi, à certains passages, vous verrez apparaitre un signal de danger suite auquel vous devrez impérativement vous baisser le plus rapidement possible pour éviter un objet mouvant dangereux comme une grue tournoyante ou encore une chaine qui ballote. Lors des affrontements contre les Boss, vous verrez apparaitre une flèche de chaque côté de l’écran qui vous permettra, si vous tirez dessus, de changer de planque pour modifier votre angle de vue ou prendre votre ennemi à revers.
En jouant à TCPT, on ne pourra cependant qu'éprouver quelques regrets par rapport à la maniabilité. On aurait tout d'abord aimé avoir l’opportunité d’utiliser d’autres armes que notre six coups comme on pouvait le faire dans d’autres représentants du genre. De même, une plus grande présence d’éléments destructibles, comme des bidons et bouteilles de gaz à faire péter à volonté pour annihiler plusieurs ennemis à la fois, eût été appréciable. Il est vrai qu’il est désormais possible de détruire quelques éléments comme des verres, des bouteilles, des vases et autres vitres mais c’est un peu léger tout de même. Mention spéciale d’ailleurs pour une vitrine en verre derrière laquelle vous vous cacherez dans l’aéroport et qui ne cèdera pas sous les impacts des tirs ennemis. « Bien sûr, c’est Tryba »
Bande son 06/20
Alors là on touche réellement le fond avec cette bande son à la qualité et à la diversité au ras des pâquerettes. Tout d’abord la musique qui ne peut ici pas être évaluée tant on ne l’entend pas car couverte par les bruits incessants de tirs qui sont eux tout ce qu’il y a de plus classiques. Passons maintenant à l’aspect le plus navrant, j’ai nommé les bruitages et plus particulièrement les voix. Vous connaissiez le fameux « Go Go Go !!! » des militaires américains ? Eh bien il est ici traduit par un pitoyable « Allez Allez Allez !!! » que l’on entendra un nombre incalculable de fois ainsi que quelques légères insultes qui auraient vraiment mérité de rester dans leur langue originelle. Et que dire des dialogues des scènes cinématiques à la qualité toute pourrie (critère objectif) et ayant été doublés par des Français sous Valium essayant de singer lamentablement une sorte d’accent asiatique ajoutant à l’action une touche à la fois drôle et pitoyable. La voix du « speeker » vous suivant finira par vous faire regretter les blagues de Christophe de Chavanne tant elle vous saoulera avec ses « Recharge » ou « Danger ». C’est face à des bouses sonores pareilles qu’on ne peut que féliciter notre société de consommation d’avoir fait naitre le bouton Mute sur nos téléviseurs cathodiques.
En un mot comme en cent : Navrant !!!
Durée de vie 11/20
Si l’on ne se sent pas l’âme d’un guerrier et que l’on prend l’aventure dans sa difficulté minimale, le soft ne nous proposera que trois niveaux, ne nous laissant même pas voir une quelconque fin. Oui, oui, on se moque bien de nous, les petits gars de chez Namco ne se sont même pas chargés de nous bidouiller un finish secondaire, le jeu s’arrête abruptement avec le tableau des scores. Dans cette difficulté, vous aurez d’ailleurs plus de vie et les ennemis seront plus empotés. Si vous optez pour le mode Normal (Hard n’existant pas), vous aurez les quatre niveaux gorgés d’ennemis plus vifs tout en pouvant profiter de la vraie fin en cas de succès. Niveaux que l’on pourra boucler en moins de trois quarts d’heure après quelques essais, ce qui est un peu faible, il faut bien l’avouer. Le mode Aventure se fait d’une traite, la carte mémoire ne servant qu’à enregistrer vos prouesses. Le problème principal réside dans l’absence totale d’un mode deux joueurs qui aurait pu apporter un peu plus de fun à l’aventure au cours de parties entre amis à « se voler des frags » comme disent les jeunes afin de faire le meilleur score. Le score, parlons en de celui là . Il sera le seul et unique argument pour que l’acheteur du disque le remette dans la console grise afin d’améliorer ses anciennes prouesses de temps, de points et de précision. Il existe bien aussi un mode Contre la montre qui reste cependant très anecdotique car offrant la même aventure mais sans que nos blessures n’aient d’impact sur la partie.
Conclusion 09/20
Time Crisis : Project Titan saura plaire à son acquéreur du fait qu’il est l’un des rares représentants de son genre sur PS1 mais c’est à peu près le seul argument qu’il a à fournir. Pâtissant d’une réalisation obsolète, d’un gameplay répétitif et peu recherché, d’un scénario à faire pâlir d’envie tout amateur de nanars, d’une durée de vie et d’une rejouabilité faiblardes et surtout, surtout, d’une bande son à vous en faire envier un sourd, le jeu se révèle réellement décevant, bien loin de susciter l’engouement comme avait pu le faire son illustre ainé quatre années plus tôt.
Article publié le 09/11/2011
Jeu testé par Icarus