UEFA Euro 96 England
Section Test.
Sortie JAP non communiquée
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Sortie US non communiquée
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UEFA Euro 96 England
??/??/1996
Edité par Sega Sports
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Console: Sega Saturn
Genre:Sport
Développeur: Gremlin Interactive
Joueurs: 1 Ã 4 via le multitap
Une exclusivité Sega Saturn
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Sortie US non communiquée
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??/??/1996
Edité par Sega Sports
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Console: Sega Saturn
Genre:Sport
Développeur: Gremlin Interactive
Joueurs: 1 Ã 4 via le multitap
Une exclusivité Sega Saturn




Nous sommes en 1996, année de l'Euro 96 se déroulant en Angleterre. Pour la première fois, une entreprise va se lancer dans la production d'une adaptation vidéoludique officielle, se basant uniquement sur cette compétition en termes de contenu, une pratique qui sera reprise par la suite pour toutes les Coupes du Monde et autres Championnats d'Europe des Nations. Pour ce premier essai, c'est cependant Gremlin, et non EA Sports, qui se retrouve aux commandes. Ce studio de développement créé en 1984 s'était déjà fait la main sur Actua Soccer un an auparavant. Euro 96 England se montre-t-il à la hauteur des attentes? Réponse à suivre...
Un peu d'Histoire
En ce qui concerne l'équipe de France, l'Euro 96 restera la première compétition disputée par la génération qui deviendra championne du monde deux ans plus tard. Suite au fiasco de la Coupe du Monde 1994 pour laquelle la sélection tricolore n'était même pas parvenue à se qualifier suite à un match éliminatoire cauchemardesque contre la Bulgarie, Aimé Jacquet reprend les rênes et parvient à valider son billet pour l'Euro. La France, sans particulièrement briller, parviendra à terminer première de sa poule et se fera finalement éliminer en demi-finale par la République Tchèque, après avoir sorti en quarts de finale les Pays Bas, pourtant portés par la génération dorée de l'Ajax d'Amsterdam de cette époque comportant quelques grands noms comme Dennis Bergkamp, Patrick Kluivert, ou encore Edgar Davids. La Tchéquie, bourreau des tricolores, sera finalement opposée à l'Allemagne en finale, une sélection teutonne qui remportera la compétition.
C'est au cours de cet Euro qu'Aimé Jacquet commencera à mettre en place l'équipe qui obtiendra la consécration deux ans plus tard, notamment en donnant le capitanat à Didier Deschamps. Sans avoir été historique pour la sélection, l'Euro 96 est donc malgré tout resté important dans la construction des succès à venir...
Welcome to England!
Ce petit cours d'Histoire étant terminé, passons au jeu. Comme son nom l'indique, Euro 96 va vous offrir de rejouer la compétition officielle ayant eu lieu cette année là . C'est donc avec un grand plaisir que vous retrouverez les seize formations nationales qualifiées, chacune étant dotée des véritables grands noms de l'époque. Quel plaisir de retrouver des joueurs comme Alan Shearer, Paolo Maldini, Rui Costa ou Steve McManaman sur un terrain de football vidéoludique! Une fois que vous aurez sélectionné les couleurs que vous souhaitez défendre, vous vous retrouverez sur un récapitulatif des quatre groupes, vous offrant le choix de conserver le véritable tirage au sort, ou bien d'en effectuer un nouveau pour vous détacher de l'Histoire. La fidélité à la compétition officielle, voilà bien le principal atout du titre de Gremlin. Tout y est, des équipes aux joueurs en passant par des stades mythiques comme Wembley ou Anfield, ou bien le logo officiel de l'événement ainsi que sa mascotte qui apparaissent sur quasiment tous les menus. A ce niveau, le soft fait carton plein et vous vous retrouverez happé par l'ambiance si chère à ces compétitions officielles, en ayant perpétuellement l'impression de les vivre comme si vous y étiez.
Hélas, une fois explorée cette possibilité, le contenu s'avère bien faible pour continuer à s'intéresser au soft. Seuls les matchs amicaux (de un à quatre joueurs) et l’entraînement sont disponibles hormis le mode de jeu principal, ce qui semble bien faible en comparaison des autres jeux de l'époque. Le fait que seules seize sélections nationales soient disponibles n'arrange rien à la chose, et force est de constater qu'une fois passée l'euphorie de la découverte, le soft retournera bien vite au placard. Il convient cependant de préciser qu'un jeu issu d'une compétition internationale officielle pouvait difficilement proposer un autre contenu sans se démarquer de cette dernière. La véritable information d'importance pour jauger ce contenu serait de déterminer à quel prix était vendu le jeu à sa sortie, information qui m'est hélas inconnue.
Un gameplay archaïque...
Une fois n'est pas coutume, ce paragraphe sur le gameplay va débuter par un rapide tour d'horizon des « à côté » du jeu. Le menu principal est en effet assez étrange dans sa conception et mérite que l'on s'y attarde quelques lignes durant. Vous vous retrouvez donc sur une page vous offrant quatre choix, chacun étant associé à une icône. Seulement voilà , contrairement à la plupart des jeux de football, et même des jeux en général, ici sélectionner l'un de ces quatre éléments n'aura pas le moindre effet. La logique est tout autre : ces choix ne sont que des paramétrages. Concrètement, le quatrième permet de choisir le mode de jeu, le troisième le nombre de joueurs... Il faut ensuite sélectionner le premier afin de lancer la partie en utilisant les paramètres pour lesquels vous aurez préalablement opté. Peu intuitif... In game, le tout se dote de quelques autres aberrations, comme l'impossibilité de quitter un match en cours pour revenir au menu.
A côté de cela, le soft se montre peu avare en paramétrages. Sur l'écran d'avant match, il vous est bien entendu possible de régler votre formation en sélectionnant un dispositif parmi les dix disponibles, allant du classique 4-4-2 à de plus étranges formations comme le 4-0-6 (!). Bien entendu, vous pouvez également, via cet écran, composer votre onze de départ et même déterminer lesquels de vos joueurs assisteront au match des tribunes. Énormément d'autres paramètres sont sélectionnables, de la force du vent (nous sommes en Angleterre, rappelons-le) à la durée du match. S'y ajoutent quelques réglages plus atypiques comme la désactivation des fautes, des cartons, ou des hors-jeu. Une bonne manière de s'offrir une petite récréation avec un match sombrant dans le chaos.
Mais trêve de menus, place au jeu! Euro 96 se joue donc dans un environnement en trois dimensions. Vous dirigez l'un des joueurs de votre onze via la croix directionnelle, et pouvez, lorsque vous ne disposez pas du ballon, modifier cette sélection par une pression sur la touche X. L'acteur sélectionné se retrouve agrémenté d'un curseur sous ses pieds, celui-ci pouvant prendre plusieurs formes selon la situation. A titre d'exemple, un carré signifiera que la position du joueur est idéale pour une passe transversale, tandis qu'une étoile correspondra à une place rêvée pour tenter une reprise instantanée. Côté possibilités, force est de constater que nous sommes assez limités. Lorsque vous possédez le ballon, seules trois choix s'offrent à vous : accélérer en pressant C, faire une passe avec B, ou tirer avec A. Concernant les passes, sachez que vous pourrez en déclencher différents types, allant de la passe courte à la transversale en passant par la feinte de frappe. Même constat pour les tirs qui alterneront joyeusement entre frappes puissantes, balles piquées ou autres bicyclettes, le tout en fonction de la combinaison de touches pour laquelle vous aurez opté. Lorsque vous essayez de récupérer le cuir, le tacle (glissé ou non) représentera votre seule cartouche, bien que vous puissiez augmenter la portée de votre geste en le déclenchant lorsque vous êtes en train d'accélérer.
Sans espérer une richesse comparable à celle d'un jeu actuel, peut être aurait-il été appréciable d'être en mesure d'effectuer un ou deux gestes techniques, ne serait-ce que pour varier quelque peu les plaisirs au lieu d'accélérer systématiquement pour échapper à ses poursuivants. Les passes souffrent elles-aussi d'un problème de taille : une vue rendant délicate la vision du jeu. Compte tenu de l'absence de radar, il sera bien difficile d'obtenir une appréciation globale de l'action et donc de prendre la meilleure décision. Alors certes, le titre offre une demi-douzaine de vues différentes, entre lesquelles il est possible de switcher in-game par un simple appui sur les gâchettes du pad. Hélas, la seule vue agréable à utiliser ne sera autre que la caméra de touche, et elle s'avérera beaucoup trop proche du joueur pour offrir une bonne vision d'ensemble. Cette vision, vous l'aurez indéniablement en vue du dessus, mais acheter un jeu de foot en trois dimensions pour se retrouver avec une représentation digne d'un Football Manager des années 2000 aura tôt fait de vous faire abandonner ladite caméra. A vrai dire, je subodore que ces messieurs les développeurs comptaient faire de l'alternance de caméras une pierre angulaire du gameplay. Un parti pris audacieux, mais finalement pas vraiment payant...
Au final, le gameplay de cet Euro 96 comporte d'excellentes idées mais s'avère avoir extrêmement mal vieilli, ce qui semble être le lot de tous les jeux de sport en trois dimensions.
...au même titre que la réalisation technique.
Et ce constat, vous l'aurez compris au vu des différents screenshots accompagnant cet article, s'applique de manière plus évidente encore à la réalisation technique de l'ensemble. Soyons clairs, même pour un jeu de 1996, le soft est très loin d'être un étalon graphique. Les textures des terrains sont horribles, et la modélisation des joueurs très loin d'être exemplaire. A titre de comparaison, Sega Worldwide Soccer 97, pourtant lui aussi commercialisé sur Saturn la même année, jouissait d'un rendu nettement supérieur faisant ressentir au joueur le sentiment d'être dans une salle d'arcade. Ici, le bilan est nettement moins reluisant, et même le public pâtit de cet état de fait. Toutefois, reconnaissons que la technique de motion capture (consistant à emmagasiner les mouvements de véritables sportifs via des capteurs, pour ensuite les reproduire au sein du jeu) semble plutôt au point, et les animations sont par conséquent convaincantes. Mais cela ne suffit pas à pardonner au titre le reste de son aspect visuel qui sera susceptible, à lui tout seul, de rebuter une grosse majorité de joueurs.
Une voix bien connue des fans du ballon rond
La bande son, en revanche, dispose d'un certain nombre d'atouts dans sa manche. Tout d'abord, sachez que le jeu a été traduit dans six langues différentes, sélectionnables au tout début de la partie. La grosse surprise, c'est que chacune de ces langues a eu droit à l'enregistrement de commentaires en cours de match. Et pour la langue de Molière, Gremlin s'est payé LA voix la plus emblématique de l'époque, irrémédiablement associée à tous les exploits de l'équipe de France, j'ai nommé Thierry Roland! Rappelons que ce personnage haut en couleurs et connu pour certains de ces dérapages verbaux, aura commenté tous les matchs de football sur ORTF puis Antenne 2 et enfin TF1 pendant plus de cinquante ans, à une époque où rares étaient les canaux télévisuels à diffuser le sport au ballon rond, en faisant dans l'imaginaire collectif LA voix associée à cette noble discipline. L'hommage est d'autant plus fort de nos jours que le journaliste est décédé courant 2012 d'un accident vasculaire cérébral, laissant des centaines de milliers de français, dont votre serviteur, orphelins de la voix qui avait rythmé tous les faits d'arme des bleus. La seule présence de ces commentaires suffirait presque, pour le passionné, à masquer leur mauvaise qualité. En trop petit nombre, ils manquent en outre clairement de conviction et semblent indiquer que, si Thierry Roland vivait les matchs qu'il commentait comme s'il était sur le terrain, lire un texte en dehors de ce contexte ne déclenchait pas chez lui une motivation énorme. A côté de cela, les clameurs du public manquent de punch, tandis que les musiques des menus rehaussent quelque peu l'ensemble bien qu'elles soient un peu courtes...
Conclusion
L'intérêt historique du titre de Gremlin est indéniable, puisque ce dernier vous permettra de revivre l'Euro 96 dans un grand respect des événements désormais inscrits dans l'Histoire du ballon rond. C'est hélas là le seul atout de ce titre qui a bien mal vieilli au fil des années, tant en termes de gameplay que de réalisation technique. Le fun sera bien plus grand sur un ISS, et un Fifa des années 90 offrira un réalisme plus important pour les passionnés...
Réalisation : 9/20
Gameplay : 11/20
Bande son : 12/20
Durée de vie : 10/20
Scénario : -/20
VERDICTÂ : 10/20
Article publié le 22/08/2013
Jeu testé par Manuwaza