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Dragon s Fury

Section Test.


Devil Crash
10/10/1991
Edité par Technosoft
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Dragon's Fury
??/??/1992
Edité par Tengen
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Dragon's Fury
??/??/1992
Edité par Tengen
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Console: Sega Megadrive
Genre:Flipper
Développeur: Technosoft
Joueurs: 1 à 2
Existe aussi sur: Nec PC Engine-

Photo de la boite de Dragon s Fury
Dragon s Fury, capture d'écran Dragon s Fury, capture d'écran Dragon s Fury, capture d'écran
Les jeux de flipper ne sont pas légion sur console. En effet, comment rendre intéressant un jeu adapté aux parties rapides dans les bars tabac en France ? En général, les développeurs mettent plusieurs tables, des minis-jeux, travaillent sur des effets qu’un vrai flipper ne peut pas avoir. Ainsi, le jeu de flipper reste un genre relativement peu fourni, mais les rares à sortir sont souvent de bonne qualité.

Dragon’s Fury est l’adaptation Megadrive de Devil’s Crush sorti en 1990 sur PC Engine, lui-même étant la suite de Alien Crush, sorti en 1988 sur le même support. Alors qu’en est-il de ce flipper ? Aurait-il mieux fait de sortir dans un vieux bistro de quartier ou a-t-il sa place dans l’univers vidéo ludique ? La réponse dans les lignes qui suivent…


Scénario 

Les jeux de flipper ont souvent un scénario aussi intéressant que la reproduction des escargots (et si ça vous passionne…bravo, je vous trouve bizarre !!). Dragon’s Fury ne déroge pas à la règle et propose une trame scénaristique comment dire….inexistante. Il faut attendre la séquence de fin pour pouvoir interpréter une bride de scénario, un genre de méchant à abattre pour délivrer une princesse (enfin moi je le vois comme ca). On peut donc dire que ce n’est pas du tout un point fort. Cela dit, on ne peut en toute logique pas reprocher à un jeu de ce genre de manquer de scénario, ce n’est pas un point qui rentre en compte dans la notation.

Réalisation 

Au niveau de l'aspect visuel, en revanche, on assiste à un résultat plutôt réussi !! Les graphismes sont corrects, même encore de nos jours en comparaison des jeux de flipper sortis récemment. Les couleurs utilisées collent en outre parfaitement à l’ambiance du jeu (je reviendrai sur celle-ci après). Il y a un nombre plutôt important d’éléments animés dans les décors qui provoquent malheureusement quelques ralentissements de temps en temps quand ils sont trop nombreux à apparaître simultanément.

J’ai évoqué l’ambiance dans le paragraphe précédent, et c’est la LE point fort de Dragon’s Fury ! Le flipper est modélisé à partir d’éléments de style médiéval, mais médiéval gore, genre maléfique. Ainsi on distingue trois « étages » sur la structure de cette table dont l’ambiance horrifique est tout bonnement géniale. Le premier, avec un dragon endormi à gauche, une tête de squelette qui vous suit du regard sur la droite, des cranes de dragons comme bumpers sur les côtés et des monstres de base qui se baladent. Ici, on prend un premier contact avec le bestiaire qui n’a rien d’amical. La tête de squelette se permettra même de rire en cas de chute de votre bille dans le vide. Le deuxième écran un peu plus haut montre des accès bloqués par des barrières en bois, des genres de warpzone avec des pentacles et une tête de femme guerrière également endormie, à l'instar du dragon de l'étage précédent (décidément il était temps que le joueur vienne secouer tous ce monde). Sur cet écran, le but est de détruire le visage en entrant dedans. Celui-ci se déformera au fur et à mesure pour prendre une apparence de reptile bien moins accueillant. Les monstres deviennent plus imposants. Le troisième écran possède également un pentacle autour duquel tournent différents monstres et sorciers à l’air carrément plus hostile que les précédents. Le tout est surplombé par un crâne qui guette également vos mouvements.

Enfin, des stages bonus sont à débloquer sous certaines conditions (faire du score, frapper plusieurs fois certains éléments du décor etc.) et sont indiqués par la présence d’une flèche jaune devant l’élément du décor qui permet d’y accéder (les éléments que j’ai listé avant sont souvent les points d’entrées : crâne, pentacle, visage de lézard etc.) Ces tableaux sont des minis-flippers tenant sur un seul écran et dans lesquels le gameplay reste celui du jeu combiné avec un aspect combat très original. En clair, vous devez vous arranger pour que la bille frappe un genre de boss au design horrifique et souvent imposant. Considérez plus ces épreuves comme un boss que comme un tableau bonus. Il y en a un peu moins de dix qu’il faut terminer (par la destruction du boss) pour accéder à la zone finale où vous attend le boss de fin.

Vous aurez donc remarqué que les éléments de décors du flipper sont bien inspiré du thème médiéval / guerrier avec une pointe de magie noir et d’atmosphère glauque. Tout ceci donne au jeu un caractère sombre, lugubre vraiment très accrocheur. Comme je l’ai pointé auparavant, c’est le point fort du jeu car il se dégage de lui une véritable personnalité. A cette époque, ce genre d’ambiance était rare et c’est un plaisir de pouvoir frissonner et se sentir à ce point impliqué, tout ça dans un simple jeu de flipper.

Gameplay 

La maniabilité est quant à elle des plus classiques : un bouton pour le flipper gauche, un pour le droit, un pour faire bouger la table et c’est tout. En même temps, un jeu de flipper n’a pas vraiment besoin de plus et ne peut pas vraiment proposer autre chose pour ce qui est des commandes de la bille.

Sans rien changer aux commandes, les zones bonus que j’ai citées plus haut apportent un peu de fraicheur. Ici, la cible est mouvante (ce qui n’est pas souvent le cas dans un jeu de cette catégorie) et tente même de vous faire tomber directement dans le trou avec ses attaques. Vous vous retrouvez donc à jouer d’avantage sur les rebonds, contre les parois, et sur la précision qu’auparavant.

Musique 

Commençons par ce qui fâche : il y a trop peu de musiques. On en dénombre une pour la table, une pour les niveaux bonus, le générique, la fin et c’est à peu près tout. Si l’on compare aux autres titres du genre à l’époque, il y a généralement au moins une dizaine de morceaux dans ces derniers, contre à peine quatre ou cinq dans Dragon’s Fury.

Mais bon cet élément un poil gênant est à moitié pardonné car les rares morceaux sont parfaitement adaptés à l’ambiance magie noire / gore qui prédomine. De mémoire, le générique me faisait quand même assez peur quand j’ai eu le jeu étant petit !! Ce dernier met en effet directement dans l’ambiance et la seule musique de la table est superbe. C’est un morceau nerveux, aux sonorités sombres qui suit bien l’action plutôt rapide d’un flipper. Un signe qui ne trompe pas d’ailleurs c’est que la musique se répète mais qu’il faut pas mal de temps avant de se lasser et de couper le son. Le thème des écrans bonus est bien dans l’esprit du jeu également, c’est une musique envoutante, inquiétante.

En bref, l’atmosphère musicale est géniale !! Elle complète de bien belle manière l’ambiance graphique pour sublimer ce qui est (je sais je me répète) LE point fort du titre. Notons aussi que les bruitages contribuent à rendre l’ambiance plus convaincante avec des cris, des rires de monstres et des explosions magiques.

Durée de vie 

La encore un important point faible se détache : il n’y a qu’une seule table de jeu (sur trois niveaux certes mais ça fait léger). On ne comptera pas les tables bonus car ce ne sont pas des flippers à part entière et finalement vous allez passer beaucoup plus de temps sur le décor principal. Globalement, finir le jeu n’est pas très long. En fonction de vos performances, comptez plus ou moins une heure. Malgré cela, Dragon’s Fury possède une bon replay value grâce à son ambiance unique qui motive à revenir dessus encore et encore. On retrouve aussi, comme sur tout bon flipper qui se respecte, un tableau de High score pour ceux qui ne jurent que par le nombre de zéro derrière le un.

En résumé, pour les joueurs qui visent le score parfait, la durée de vie est évidemment plus que potable. Pour les joueurs occasionnels, les parties ne s’enchaineront pas mais ils reviendront dessus régulièrement avec plaisir. A noter la présence d’un mode deux joueurs pour affronter un ami chacun son tour (le vainqueur étant celui qui a le plus gros score en fin de partie) et de bonus habituels dans ce genre de jeux, comme les extras balls.

Conclusion 

Dragon’s Fury est un jeu quelque peu frustrant. En effet, la durée de vie est correcte mais on sera irrité par moments de revenir, encore et encore, sur la même table. Il est dommage que l’équipe en charge n’ait pas inclus d’autres décors, hormis les niveaux bonus trop petits et sur lesquels on ne passe que rapidement. La maniabilité est excellente et le concept de boss dans un jeu de flipper plutôt intéressante, même si ce n’est pas le seul à le proposer (Sonic Spinball).

Le titre est sauvé par son ambiance démoniaque (dans tous les sens du terme) et par sa personnalité qui le rend très accrocheur et qui pousse à revenir dessus pour quelques parties. Cependant, il souffre aujourd’hui de la comparaison avec d’autres titres comme Metroid Pinball sur DS ou à la même époque, Sonic Spinball et Psycho Pinball sur la même console. Le choix est vite fait : même si les deux que je viens de citer sont sortis un peu plus tard, pour celui qui achetait une Megadrive au moment où les trois titres étaient disponibles, Sonic et Psycho étaient loin devant car plus complets, dotés d'au moins quatre flippers dans chaque jeu avec des ambiances différentes, des musiques différentes et des mini-jeux à la maniabilité plateforme qui tranchaient avec l’aspect flipper pour ne pas lasser le joueur.

Malgré tout ça, le jeu est bon et si on le note sans prendre en compte les autres, il vaut au moins un bon 14. Si vous préférez une note plus comparative avec les autres jeux du genre pour n’en choisir qu’un, on tombe à 12 car la recette est bien plus originale pour les titres concurrents. Cela dit, il serait dommage de se priver d’autant plus qu’avec les émulateurs, vous pouvez tout essayer. Mieux encore : pour les réfractaires à ce type de logiciels, le jeu est disponible sur la boutique de la WII pour 8 euros environ.

Au final, on garde quand même une impression d’un titre ambitieux mais qui ne va pas au bout des ses idées alors qu’il possède une ambiance qui ne demande qu’à être développée. C’est comme s'il n’était pas terminé et c’est peut être pour ça qu’une suite est sortie quelques temps après répondant au nom de Dragon’s Revenge…

Scénario : - (c’est du flipper)

Réalisation : 13

Maniabilité : 16

Musiques : 13

Durée de vie : 15

Note finale : 12 ou 14 (c’est selon vous…)


Article publié le 21/09/2010 Jeu testé par Gaga