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Terrahawks

Section Test.


Sortie JAP non communiquée
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Attack of the Timelord
??/??/1983
Edité par Philips
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Terrahawks
??/??/1983
Edité par Philips
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Console: Philips Videopac
Genre:Shoot'em Up
Développeur: Ed Averette
Joueurs: 1 à 2
Une exclusivité Philips Videopac

Photo de la boite de Terrahawks
Terrahawks, capture d'écran Terrahawks, capture d'écran Terrahawks, capture d'écran
Les Shoot’ em Up n’ont pas attendu les consoles de troisième génération pour être des références sur leurs plates-formes respectives. Bien avant la série des R-Type et autres Gradius, et quelques années après le mythique et fondateur Space Invaders, sortait Terrahawks sur la bien mal-aimée Videopac, console de seconde génération à la sauce européenne et concurrente de la bien plus connue Atari 2600. Pourquoi mal-aimée me direz vous? Eh bien parce que la console de Philips était la seule à prendre le parti d’un micro-contrôleur au lieu d’un micro-processeur comme le faisaient ses concurrentes de l’époque. Le contrôle de la machine s’en voyait donc bien plus archaïque, ce qui la rendait moins attractive pour le grand public comparée aux autres consoles américaines notamment.

Numéro 51 sur une petite centaine, Terrahawks nous montre que la machine n’avait tout de même pas à rougir face à la 2600, d’autant plus lorsqu’on le fait tourner sur le Videopac+ et ses équivalents. Équivalents car oui, la bête n’a pas été commercialisée que par Philips mais aussi par d’autres constructeurs comme Magnavox, Radiola (celle de votre serviteur), Brandt et tant d’autres. Pour les non initiés, je parle de Videopac+, qui est une version améliorée sortie en 1983 portant le nom, selon le constructeur, de G7400 (Philips), Jet 47 ou 74+ (Radiola)… A savoir qu’à leur sortie, jeu et console étaient vendus dans un même pack.


Zelda a existé avant Nintendo et Robin Williams

Oui, dans les années soixante-dix, on pouvait déjà croiser ce désormais mythique patronyme dans la série télévisée anglaise, mettant en scène des marionnettes évoluant dans un décor de maquettes, Terrahawks. Mais c’est le même nom que notre jeu!!! Eh bien oui, et le soft ne renie pas cette inspiration dans son manuel et fait clairement référence à la grande méchante de la série : Zelda, une androïde venue d’Alpha du Centaure avec toute sa flotte de vilains aliens. Leur premier méfait fut d’envahir la planète Mars et, selon le message de détresse, ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin et projettent de faire de même avec notre chère planète bleue. Heureusement, les forces terrestres avaient déjà émis l’hypothèse de cette attaque et ont mis en place l’organisation Terrahawks, une équipe d’hommes surentraînés et disposant des armes les plus poussées qui soient, tout cela pour faire face à toute invasion extraterrestre. La base de cette organisation se nomme Hawknest et fait tout naturellement l’objet d’attaques des disciples de Zelda (qui n’a rien d’une princesse quand on voit sa marionnette…). En se renseignant sur la série, nous pouvons aussi conjecturer que l’action se déroule ici en 2020.

Le Videopac étant une console somme toute rudimentaire, il ne faut pas s’attendre à ce que le soft suive l’intégralité du scénario de la série à la lettre, en détaillant tous les protagonistes… Non, ce que je vous ai exposé dans les lignes précédentes est tout ce qu’il nous reste de la trame, et est succinctement expliqué dans le manuel du jeu. Mais bon, nous sommes sur une console de seconde génération et l’on se contente de ce qu’on a, la référence à la série télévisuelle est même très bien venue dans nos contrées européennes. En effet, si le jeu s’inclue dans cet univers chez nous, ce n’est pas le cas aux États-Unis où la cartouche 51 porte le nom de Attack of the Timelord! Chez nous, la jaquette arbore la même typographie de logo que la série, logo qui est même surmonté de l’appellation « Gerry Anderson’s », le créateur de la série, ce qui a dû faire écouler un bon nombre de cartouches en Angleterre…

Nous ne sommes pas encore dans la critique du gameplay mais je peux vous dire que, après avoir lu le manuel en long, en large et en travers, celui-ci nous ment, ou alors on incarne le plus bas gradé des Terrahawks. En effet, nous pouvons lire que l’association possède « des vaisseaux spatiaux et des armes des plus sophistiquées ». In game, il n’en sera rien, vous ne serez qu’aux commandes d’une tourelle à la surface de la Terre et se déplaçant de droite à gauche. Mais ils sont passés où les vaisseaux spatiaux???

Canal +

Cette référence à la chaîne de télévision française n’est que purement fortuite et est en fait une association d’idées due à ce jeu. En effet, le Videopac est une machine qui, comme l’Atari 2600, est équipée d’une prise antenne nécessitant de rechercher le bon canal sur son bon vieux téléviseur cathodique, ce qui paraîtra parfois difficile à admettre pour les joueurs d’aujourd’hui. Fort heureusement, un périphérique péritel fit son apparition par la suite. Le + est une référence au symbole que l’on voit sur la jaquette du jeu ainsi que sur la cartouche. En 1983, c’était la première fois qu’on le voyait sur un jeu Videopac et pour cause, si l’on enfile la cartouche à poignée dans la console appropriée décrite en introduction, nous aurons droit à une version du jeu « haute définition » affichant des graphismes d’une résolution de 256x192, notamment pour les arrière-plans. Mais pas d’inquiétude pour les pauvres propriétaires d’une console moins récente, Philips, avant-gardiste sur son temps, avait pensé à eux et la rétrocompatibilité était de mise, seul l’arrière-plan disparaissait au profit d’une grande toile noire, voilà pourquoi vous verrez ici des screenshots différents.

Afin d’être le plus exhaustif possible, nous allons parler de la version + de Terrahawks. Celle-ci, comparée à la version lambda, nous offre un arrière-plan qui, bien que prêtant à sourire aujourd’hui, en jetait à l’époque, surtout comparé à ce qui se faisait au même moment chez les concurrents et leur fonds monochromes. Ici, point d’animations de fond mais bien un paysage détaillé nous montrant la planète Terre (en trois couleurs s’il vous plaît) surmontée de son satellite naturel et d’un ciel noir rempli de petites étoiles blanches et rouges. Ce n’est pas grand-chose, mais à l’époque, c’était un argument de taille pour acheter une version upgradée de la console.

On se rend ensuite compte que les sprites des ennemis et des différents projectiles sont bien détaillés et reconnaissables au cours de l’action, et que le tout jouit d’une animation fluide sans jamais connaître le moindre ralentissement. Les couleurs fusent à chaque apparition de Zelda, qui se fait dans un bel effet de zoom/dézoom, et les soucoupes changent de couleur selon leur trajectoire. Nous pourrons aussi voir, dans la partie inférieure de l’écran, notre score actuel à droite et le meilleur score à gauche. Au milieu, il est possible d'inscrire son nom (ou pseudo) avec six caractères, ce qui aura son importance, nous le verrons.

Vous l’aurez compris, pour les possesseurs de Videopac +, cette cinquante et unième cartouche est une réelle bouffée d’air frais du point de vue visuel, un véritable plus par rapport aux autres consoles de l’époque.

Le spectre de Space Invaders

Au niveau du Gameplay, joystick en main, vous pourrez diriger à gauche ou à droite, en bas de l’écran, une tourelle pouvant tirer un projectile à la fois. Oui, comme nous avions pu le voir dans le jeu qui faisait référence, seul un tir du joueur peut se trouver à l’écran. Fort heureusement, celui-ci est plus rapide que ceux du soft d’Atari et disparaît donc plus vite de l’écran si l’on rate notre coup, ce qui ne ralentit donc aucunement notre défense. Ici, il n’est nullement question de Power-Up pour le joueur, cette notion aujourd’hui inéluctable dans le domaine du Shoot’em Up n’étant, en 1983, pas encore entrée dans les codes du genre. Au début de chaque partie, nous verrons l’horrible tête de Zelda apparaître au milieu de l’écran pour cracher une flotte de huit soucoupes volantes, nous la verrons d’ailleurs revenir à chaque nouvelle vague lancée.

On appuiera sur la touche action de notre joystick afin de faire disparaître les flying saucers avec notre « rayon à haute énergie » (ça ne se voit pas à l’écran mais c’est le manuel qui le dit). Bien que nous n’ayons qu’un seul type de tir disponible, il en sera autrement de nos ennemis, selon les vagues lancées par Zelda. Lors de la première offensive, les soucoupes vous lanceront des missiles qui tomberont en ligne droite, les rendant assez faciles à esquiver. Une fois ces OVNI détruits, d’autres reviendront toujours armés de missiles auxquels s’ajouteront des mines antimatière qui tomberont en suivant grosso modo votre trajectoire, mais rien de bien dangereux. La seconde vague passée, d’autres ennemis viendront avec le même équipement auquel s’ajoutera le désintégrateur, un projectile tombant en ligne droite mais qui, une fois au sol, glisse horizontalement vers vous durant un court moment, ce qui commence à bien corser l’affaire, vos réflexes commençant à être mis à mal avec l’addition de ces trois armes ennemies. Dans la quatrième et dernière phase, vous vous en doutez, s’additionne aux trois autres projectiles le fleuron de la technologie androïde : la mine spatiale nucléonique. Sans doute la plus difficile à esquiver et à appréhender, elle va suivre vos mouvements, mais encore plus rapidement que la mine antimatière. Les ennemis, à la queue leu leu, quant à eux suivent des trajectoires rapides et non définies qui rendent leurs mouvements imprévisibles, le plaisir de jeu en sera grandi. Heureusement, nous pouvons détruire chacun de ces projectiles en tirant dessus.

Bien entendu, le jeu ne se compose que de ces quatre phases et, une fois celles-ci terminées, la partie boucle à l’infini avec des ennemis de plus en plus difficiles à battre de par leur rapidité et leur agressivité. Un véritable plaisir pour les joueurs de l’époque, charmés par un gameplay bien amené, des commandes qui répondent bien et une difficulté grandissante, sans être insurmontable d’entrée de jeu.

The Voice

« Encore une référence télévisuelle de la part du rédacteur!!! » vous direz-vous. Eh bien non, ce n’est qu’un subtil effet de ma part pour introduire la partie sonore du soft. Pour les initiés, il ne sera pas surprenant de ne pas entendre de musique in game, ce qui s’explique tout simplement par la technologie de l’époque qui ne le permettait pas. Les bruitages sont quant à eux de bonne qualité, classiques, mais bien différents selon le mouvement qu’ils accompagnent comme notre tir, la venue de Zelda, ou les tirs ennemis.

Le titre de ce paragraphe vient tout simplement du novateur périphérique de la machine nommé The Voice et qui permettait d’entendre des voix digitalisées dans certains jeux. C’est le cas avec Terrahawks, et vous pourrez entendre, si vous avez encore cet accessoire, certaines expressions comme « Conquer the earth » ou encore « Kill the Human » lancées par Zelda au début de chaque vague.

Point Break

En ce qui concerne la durée de vie, époque oblige, nous avons pu le dire plus tôt, le jeu reloop à l’infini, seule la course au score sera garante du temps que l’on passera sur ce programme. Pour les points, le tout se calcule de la manière suivante : +2pts par missile détruit, quatre points supplémentaires pour une mine antimatière, huit points pour un désintégrateur et seize pour les difficiles mines spatiales nucléoniques. Une soucoupe volante détruite vous rapportera quant à elle cinq points.

Grâce au support, vous pourrez inscrire votre nom à l’écran pour chaque meilleur score, vous pourrez donc jouer avec un ami, en se passant la manette tour à tour, celui-ci pourra alors inscrire son nom à l’écran après avoir battu votre précédent score. Bien sûr, ici, pas de sauvegarde, les scores disparaîtront donc en même temps que l’image sur votre téléviseur.

Au final, Terrahawks est un jeu sur lequel on reviendra de temps en temps afin de marquer le plus de points, d’autant plus qu’une partie ne vous prendra pas longtemps tant la difficulté augmente au fil des attaques lancées.

Conclusion 17/20

Terrahawks est un très bon jeu sur Videopac et qui bénéficie joliment de l’amélioration apportée par le Videopac+. Sans aucun doute l’une des meilleures cartouches sorties sur ce support, on y reviendra souvent pour une petite partie endiablée à flinguer de la soucoupe volante en furie.

Un titre à recommander aux aficionados de batailles intergalactiques et aux curieux de consoles préhistoriques.

En espérant que cet article vous donne l’envie de découvrir ou redécouvrir cette vieille machine, bien mal-aimée, à tort, comparée à ses concurrentes.


Article publié le 10/11/2012 Jeu testé par Icarus