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Mystic Quest Legend

Section Test.


Final Fantasy USA : Mystic Quest
10/09/1993
Edité par Squaresoft
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Final Fantasy : Mystic Quest
05/10/1992
Edité par Nintendo
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Mystic Quest Legend
??/??/1993
Edité par Squaresoft
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Console: Nintendo Super Nes
Genre:Jeu de Rôle
Développeur: Squaresoft
Joueurs: Solo uniquement
Une exclusivité Nintendo Super Nes

Photo de la boite de Mystic Quest Legend
Mystic Quest Legend, capture d'écran Mystic Quest Legend, capture d'écran Mystic Quest Legend, capture d'écran
Difficile d'aborder sereinement ce véritable OVNI dans la production Squaresoft de l'époque. Mystic Quest Legend n'est ni plus ni moins que « mon tout premier RPG » (ce titre lui sied à merveille, nous allons décortiquer cet aspect un peu plus tard). A l'heure où les gros bonnets de chez Nintendo martelaient aveuglément à qui voulait l'entendre que l'Europe n'était sûrement pas prête au genre du RPG nippon (malheureusement certaines personnes sont parfois trop engluées dans leur connerie pour se rendre compte du monde qui les entoure...), Squaresoft prend tout le monde à contrepied, à commencer par ses fans, et propose un titre qui tranche radicalement avec leur série phare « efu-efu » pour emprunter au frère ennemi Dragon Quest. Mystic Quest Legend sort aux USA sous le nom de Final Fantasy Mystic Quest, ce qui illustre bien la volonté de l'implanter pour conquérir un marché encore très timide en occident. Le jeu ne sortira qu'un an après au Japon et renommé Final Fantasy USA : Mystic Quest.

Shut up and listen

Après avoir nommé votre avatar comme bon vous semble (un premier emprunt à DraQue), l'aventure commence immédiatement : vous voilà coincé sur le Mont Destin qui semble s'effondrer inexorablement... Heureusement un vieux barbu sur un nuage volant (non ce n'est pas Kame-sennin rassurez vous...) vous aide à échapper à une mort certaine pour finalement vous compter la prophétie qui veut qu'un héros apparaîtra pour rétablir l'équilibre du monde en cherchant le pouvoir des quatre cristaux (là, pas de problème on a bien à faire à l'emblème des Final Fantasy). Vous l'aurez deviné, vous êtes ce héros légendaire, et il va donc vous falloir récupérer lesdits cristaux cachés aux quatre coins du monde, en passant par la Tour Focale qui centralise l'univers de Mystic Quest. Voilà pour les grandes lignes du scénario de cette quête « initiatique » (dans les deux sens du terme).


Tutorial-RPG

Mais passons rapidement sur ce semblant de tragédie grecque pour s'attarder sur ce qui caractérise intrinsèquement cette bizarrerie vidéoludique : son côté tutorial. En effet, Mystic Quest Legend devait selon les plans de Squaresoft faire découvrir ce fabuleux genre du RPG nippon aux petits occidentaux qui ne connaissaient pas encore ce monde rempli de personnages torturés et de combats aléatoires au tour-par-tour. Mystic Quest prend ainsi la forme d'un vaste didacticiel ayant pour but de vous familiariser avec les canons du genre, mais de manière très succincte. Ici les personnages sont aussi creux que la tête de la chose qui nous sert de président : ne vous attendez pas à des scènes chargées d'émotion qui vous feront verser une petite larme (oui je chiale devant beaucoup de RPG et alors ?). Alors que Final Fantasy IV sorti un peu plus tôt nous avait offert quelques scènes d'anthologie comme le sacrifice de Palom et Porom, Squaresoft décide volontairement de simplifier ses personnages à l'extrême pour offrir une ribambelle de héros sans charisme ou motivations particulières. Nice. Votre héros huîtresque (pour son charisme s'entend) rencontrera ainsi bon nombre de combattants qui viendront l'épauler dans sa quête pour sauver le monde. Toutefois, pas question de former une équipe polyvalente au fil de l'aventure : chaque co-équipier cèdera finalement sa place à un autre, ce qui vous oblige à composer avec seulement deux personnages (dont le vôtre) lors des combats. Heureusement, à défaut d'être intéressants, vos compagnons de route maîtriseront des armes et des sorts souvent bien utiles pour mettre une belle branlée à vos adversaires. Par exemple, Kaéli manie la hache, Tristan utilise des shurikens en nombre limités, ce qui vous oblige à renouveler son stock aussi souvent que possible, Phébe se sert d'un arc plutôt balèze, etc...

Fight with (almost) all your might !

En parlant des combats, ces derniers tranchent une fois de plus avec les autres productions de Squaresoft, puisque vos personnages sont de dos face aux ennemis, à l'instar de...vous l'avez deviné, Dragon Quest. Votre duo fera face à trois ennemis maximum sur un seul et unique plan, pas fabuleux, mais cette simplicité a le mérite de rendre l'action toujours très lisible. Pour éviter le stress, la révolutionnaire barre Active Time Battle a tout simplement été supprimée pour laisser place à un tour-par-tour sans limite de temps qui laisse au joueur tout le loisir de planifier sa stratégie. Peu d'actions sont disponibles, on aura le choix d'attaquer, de se défendre ou de tenter de fuir le combat. C'est tout ? C'est tout. Pour ne pas déboussoler les plus débutants, le jeu se propose également de choisir les actions de votre coéquipier, vous pourrez donc décider de switcher entre un mode manuel (bien entendu conseillé) et un fonctionnement automatique bien moins efficace. Les ennemis quant à eux sont plutôt variés et dans l'ensemble assez originaux, bien que l'on ne passe pas à côté du recyclage classique qui veut que vous retrouviez progressivement certains d'entre eux d'une autre couleur au fil de l'aventure. Un détail graphique plaisant : ils changeront d'aspect en perdant leurs HP, ce qui vous renseigne sur leur état de santé. Si les ennemis de base ne possèdent que deux formes, les boss passeront par plusieurs états de délabrement progressifs avant de succomber à vos attaques.

Ready or not ?

Durant les phases d'exploration, les combats potentiels prennent la forme d'un ennemi placé sur la map, vous pourrez donc choisir à loisir d'esquiver un affrontement ou de le provoquer comme bon vous semble. Cette possibilité offerte au joueur qui tanche pour le coup autant avec un FF qu'un DraQue facilite clairement la progression dans les donjons, tout comme la possibilité de sauvegarder à n'importe quel moment. Sur la world map, les combats sont encore plus libres. Il faut tout d'abord savoir que les déplacements d'un lieu à un autre s'effectuent très simplement en choisissant une direction : par exemple, une grotte déjà traversée pourra être franchie en une seconde, ce qui permet de gagner un temps certain. En ce qui concerne les combats version world map donc, le choix vous sera également proposé de les enjamber négligemment (c'est une image) ou d'y prendre part. Les aires de combat appelées « Bataille » pour l'occasion se trouvent un peu partout sur la map, elles permettent de faire du level-up très librement, puisque chaque case « Bataille » vous propose une série de 10 combats différents. Une fois menés à bien, la case se brisera et il vous faudra aller combattre ailleurs. Toujours pour faciliter la tâche au joueur, les séries ne s'enchaînent pas sans pause, puisque chaque victoire vous renvoie à la world map pour sauvegarder ou vous refaire une santé pour repartir de plus belle. A ce titre il semble que la doctrine capitaliste n'ait pas totalement atteint le petit monde de Mystic Quest, puisque tous les aubergistes du jeu vous offriront un toit de manière purement gratuite, alors que dans le même temps il vous faudra passer systématiquement à la caisse pour acheter des items. Allez comprendre...

Static Quest

La progression se veut très linéaire, en se basant sur des successions de grottes de villages et de donjons qu'il faudra explorer pour redonner au monde son aspect d'antan grâce à la force des cristaux. Les quelques villages qui parsèment le jeu sont autant de clins d'œil à Final Fantasy, puisqu'ils se nomment respectivement Foresta, Aquaria, Fireburg et Windia, des références évidentes aux magies élémentaires de la série phare de Squaresoft. On trouvera même dans ce dernier village une girouette en forme de Chocobo qui ne manquera pas de faire sourire les vieux routards du RPG que nous sommes.

Les donjons qui renferment les cristaux débouchent toujours sur un des quatre boss du jeu. Si elles restent très peu nombreuses, ces rencontres donnent lieu à de jolis combats un peu plus complexes où il vous faudra utiliser à bon escient vos quelques maigres magies noires et blanches pour triompher. Mention spéciale au boss de fin (le cinquième et dernier, donc) qui laisse progressivement apparaître sa vraie forme au fur et à mesure. A noter que la séquence de fin relève un tout petit peu le niveau graphique du titre en proposant un écran de fin plutôt joli. Malheureusement, il ne vous faudra guère plus de dix petites heures de jeu pour en voir le bout, une faiblesse très regrettable lorsqu'il s'agit d'un RPG.

Musical Fantasy

Graphiquement, Mystic Quest brille par sa sobriété, les sprites de vos personnages sont réduits à leur plus simple appareil, même pendant les phases de combats alors que vos ennemis jouissent d'une taille impressionnante et de détails intéressants. Les décors sont souvent très simples, et pour continuer dans les clichés de ce vaste tutorial, vous ne serez pas surpris de voyager à travers les sempiternels forêts, déserts, temples de glace et autres grottes en tous genres. Ca ne casse donc pas vraiment des briques côté visuel, surtout à côté d'un Final Fantasy IV ou d'un Dragon Quest V sorti juste avant.

Néanmoins, et comme si Squaresoft avait voulu soigner au moins un point de son soft, il faut bien avouer que l'OST de Mystic Quest s'en sort très honorablement, en proposant des thèmes souvent recherchés et très entraînants. Les thèmes des combats classiques et contre les boss bénéficient par ailleurs du plus grand soin, et vous prendrez plaisir à les réécouter encore et encore. On est bien entendu assez éloigné de la qualité cosmique d'un Uematsu ou d'un Sugiyama, mais il est clair que les musiques surpassent allègrement tous les autres aspects du jeu haut la main.

Gameplay : 12/20 Très (trop) accessible, le gameplay simpliste au possible ne laisse finalement place à aucune subtilité, que ce soit dans les phases d'exploration ou pendant les combats.
Scénario : 9/20 Sans véritables rebondissements, le scénario de Mystic Quest reste plat du début à la fin. L'absence totale de travail sur la psychologie des personnages ne vient pas rattraper le tout.
Graphismes : 9/20 Mystic Quest reste graphiquement très basique, les couleurs sont un peu ternes, les personnages minuscules et ratatinés, quant aux phases d'exploration, elles ne laissent que peu de place à l'imagination...
Durée de vie : 11/20 Seulement dix petites heures pour sauver le monde, ça fait vraiment léger, mais on ne s'en plaindra pas trop au vu de la mollesse de l'aventure.
Bande son : 15/20 Assurément le plus gros point fort du jeu, les musiques de Mystic Quest ont été travaillées et passent sans le moindre problème. Bien choisies, elles rehaussent parfois le rythme du jeu et soulignent les « moments forts » de l'histoire.


Verdict : 11/20

Mystic Quest Legend propose au final une aventure bien trop simpliste et banale pour être vraiment intéressante. Si le jeu montre bien la volonté de Squaresoft d'ouvrir son marché en dehors des frontières du Japon, il fait pâle figure à côté des titres sortis avant lui sur l'archipel. Le jeu ne sera intéressant (et encore) que si vous n'avez jamais touché à un RPG nippon de toute votre vie, ou que la difficulté de ces derniers vous pousse d'ordinaire à laisser tomber.


Article publié le 06/08/2008 Jeu testé par djrecette